Depuis un certain temps, les États-Unis multiplient des battages médiatiques au sujet de la théorie de la « surcapacité de la Chine ». Cherchant à coller cette étiquette à la Chine, l’Oncle Sam tente de l’utiliser comme le dernier outil de leur « guerre cognitive » contre la Chine dans le domaine économique.
Un dernier exemple en date. Avant le départ du secrétaire d’État américain Antony Blinken pour sa visite en Chine, la partie américaine a laissé entendre qu’au cours de sa visite, M. Blinken exprimerait son inquiétude quant à la « surcapacité » de la Chine en matière de nouvelles énergies.
Quiconque a le bon sens économique pourra voir les inepties de cette théorie fallacieuse : égaler les exportations de produits à une « surcapacité ». Certains Américains associent la capacité de production au commerce international. Pour eux, exporter plus de produits signifie l’existence d’une surcapacité. Un argument qui n’est pas conforme au bon sens économique et va à l’encontre de la tendance à la mondialisation.
Dans une économie mondiale caractérisée par une forte division du travail, la production et la demande ne peuvent être limitées à un pays ou à une région en particulier. D’après la pratique de divers pays, il est courant que la capacité de production d’une certaine industrie soit supérieure à la demande intérieure, et les exportations sont donc normales. Les 80 % des puces américaines et les 80 % des voitures allemandes sont exportées, de même qu’un grand nombre d’avions de passagers produits par Boeing et Airbus.
Peut-être pour combler les lacunes logiques, certaines personnes aux États-Unis ont lancé un autre argument, à savoir que la capacité de production d’énergie nouvelle de la Chine dépasse la demande mondiale. Est-ce vraiment le cas ? Les données sont éloquentes. Selon la prévision de l’Agence internationale de l’énergie, pour atteindre la neutralité carbone, en 2030, la demande mondiale de véhicules à énergie nouvelle atteindra 45 millions, et celle de nouvelles installations photovoltaïques atteindra 820 gigawatts, soit 4,5 fois et 4 fois plus qu’en 2022, respectivement.
Facile de constater que la capacité de production actuelle est loin de répondre à la demande du marché, en particulier à l’énorme demande potentielle de produits à énergie nouvelle dans les nombreux pays en développement. Dans ce sens, la capacité de production de haute qualité de la Chine en la matière n’est pas excédentaire, mais elle est demandée de toute urgence par le monde.
Ironiquement, l’argument américain va à l’encontre de la théorie des avantages comparatifs dans l’économie occidentale. Selon cette théorie, si un pays fabrique un certain produit à un coût inférieur, les autres pays ne devraient pas mettre en place de barrières tarifaires, mais devraient importer ce produit et exporter le produit pour lequel ils disposent d’un avantage comparatif. L’avantage comparatif des produits chinois à énergie nouvelle ne découle pas des subventions gouvernementales. C’est le fruit de l’innovation des entreprises, des chaînes industrielles et d’approvisionnement complètes, d’un énorme marché et de la richesse des ressources humaines. Les États-Unis devraient élargir leur propre avantage comparatif, plutôt que de coller l’étiquette de « distorsion du marché mondial » aux produits chinois à énergie nouvelle.
En outre, certaines personnes du côté américain ont également accusé l’industrie chinoise des nouvelles énergies d’avoir un impact sur les entreprises et l’emploi des travailleurs américains. Un sophisme qui consiste à rejeter la responsabilité sur autrui.
Citant un rapport du Conseil mondial de l’énergie éolienne (GWEC), un récent article paru sur le site Web de Bloomberg a révélé qu’aux États-Unis, la chaîne d’approvisionnement locale pour presque tous les composants complexes des parcs éoliens s’est heurtée à des goulets d’étranglement ; en Europe, les mêmes pénuries commenceront à se répandre cette année et l’année prochaine. Un exemple qui touche au point. Le développement de l’industrie des nouvelles énergies aux États-Unis et en Occident a son talon d’Achille.
De toute évidence, l’argument de la « surcapacité » ne tient pas. Alors, pourquoi toujours un battage effréné à ce sujet ? « Intérêts » « votes » « hégémonie », trois mots clés qui viennent justifier la motivation de l’Oncle Sam de coller cette étiquette de « surcapacité » à la Chine.
Dans son récent article, l’économiste britannique John Ross a écrit que les États-Unis s’inquiètent du fait que, dans le commerce international, de plus en plus leurs propres produits ne peuvent pas maintenir la position haut de gamme de la chaîne de valeur. Cela expose au grand jour les intentions économiques des États-Unis, à savoir contenir le développement des industries émergentes de la Chine, afin de rechercher une position concurrentielle plus favorable et un avantage sur le marché.
Sur le plan politique, cette année est une année présidentielle aux États-Unis. Le locataire actuel de la Maison Blanche a récemment déclaré dans le Michigan, l’un des États clés de l’élection présidentielle, où l’automobile est l’industrie dominante, que des mesures seraient prises contre les véhicules électriques chinois. Rien d’étonnant que les États-Unis prônent la théorie de la « surcapacité » en ce moment. C’est rien d’autre qu’un prétexte pour le protectionnisme, mais aussi d’un outil pour solliciter des votes et rechercher des gains personnels.
Plus profondément, de l’industrie manufacturière traditionnelle à l’industrie des nouvelles énergies, les États-Unis ne cessent de spéculer sur la « surcapacité de la Chine ». Ce geste reflète la pensée à somme nulle profondément enracinée et la logique hégémonique.
Certaines personnes en Amérique devraient se rendre compte que le fait d’empêcher l’entrée de produits chinois à énergie nouvelle, de bonne qualité et à bon prix, sur le marché américain ne nuira pas seulement aux intérêts des consommateurs américains, mais freinera également la transition verte et le développement des industries émergentes dans le monde. Un conseil à ces personnes qui se complaisent à concocter de faux récits : travaillez à améliorer votre compétitivité, plutôt que de coller une étiquette à autrui.