​Pourquoi les représentants américains ont-ils déclaré que le "piège de Thucydide" n'est pas inévitable ?
CGTN Radio Français 2024-03-29 12:24:13

Le président chinois a rencontré, le 27 mars, des représentants des milieux d'affaires et des universitaires américains à Beijing. C'est la première fois depuis la rencontre de novembre dernier à San Francisco entre les chefs d'État chinois et américain qu'il a eu des échanges en tête-à-tête avec des personnalités américaines. Le président chinois a indiqué que le consensus le plus important de la réunion de San Francisco visait la stabilisation et l’amélioration des relations sino-américaines.  De ce fait, les représentants américains ont conclu que le "piège de Thucydide" n'était pas inévitable.

Il est intéressant de noter que l'un des représentants américains ayant participé à la réunion était le doyen fondateur de la Kennedy School de Harvard, Graham Allison, qui a nommé et théorisé le concept de "piège de Thucydide".  En 2012, le professeur Allison s'est inspiré de la discussion de l'historien grec antique Thucydide sur la guerre du Péloponnèse pour révéler la possibilité d'un conflit fort ou même d'une guerre entre une puissance émergente et une puissance dominante.  Ces dernières années, alors que les États-Unis considèrent la Chine comme leur principal concurrent stratégique, de nombreux analystes ont cité l'expression "piège de Thucydide" pour exprimer leurs inquiétudes quant à l'orientation des relations Chine-USA.

Alors pourquoi les représentants américains ont-ils soutenu que le "piège de Thucydide" n'est pas inévitable ? Cela peut être analysé à partir des trois dimensions suivantes.

Premièrement, les succès respectifs de la Chine et des États-Unis constituent une opportunité pour l'un et l'autre. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont été multipliés par plus de 200 depuis l'établissement de leurs relations diplomatiques. Le commerce bilatéral a atteint 4 700 milliards de yuans en 2023 ; plus de 70 000 entreprises américaines investissent actuellement en Chine, avec des bénéfices annuels de plus de 50 milliards de dollars américains ; le commerce entre les États-Unis et la Chine a soutenu plus de 2,6 millions d'emplois américains ... On peut constater que l'essence des relations économiques et commerciales entre les deux puissances économiques est le bénéfice mutuel et le gagnant-gagnant.

Actuellement, la Chine développe activement ses forces productives de nouvelle qualité. Qu'il s'agisse de la transformation des industries traditionnelles ou du développement des industries émergentes, ce qui offrira davantage d'opportunités aux entreprises américaines. Dans le même temps, la Chine a levé toutes les restrictions sur les investissements étrangers dans le secteur manufacturier et a travaillé à l’assouplissement de l'accès au marché dans les secteurs des télécommunications, de la médecine et d'autres secteurs de services. Apple, Qualcomm et d'autres entreprises américaines ont annoncé qu'elles continueraient à accroître leurs investissements en Chine et à mettre en place une coopération innovante.

Deuxièmement, la déclaration des représentants américains contient leurs attentes quant à la perception correcte de la Chine par les dirigeants de leur pays.

Si l'on observe les hauts et les bas des relations sino-américaines de ces dernières années, le nœud du problème est que les États-Unis considèrent la Chine comme leur concurrent stratégique le plus important. Depuis la réunion de San Francisco entre les chefs d'État chinois et américain, des progrès ont été réalisés dans l'amélioration des relations bilatérales. Toutefois, la perception erronée de la Chine par les États-Unis persiste, la liste des sanctions unilatérales continue de s'allonger. Cette situation a suscité une forte opposition de la part des milieux d'affaires américains. Le site Web du Wall Street Journal a récemment cité un rapport d'une société pharmaceutique américaine, qui soulignait que le "découplage" avec la Chine mettrait en péril la chaîne d'approvisionnement des sociétés pharmaceutiques américaines.

Enfin, l'idée que le "piège de Thucydide" n'est pas inévitable découle également de l'interaction et de l'amitié entre les peuples chinois et américain. En novembre 2023, la Chine a annoncé qu'elle inviterait 50 000 adolescents américains à venir en Chine pour des échanges et des études au cours des cinq prochaines années. Il y a peu, un groupe de lycéens de l'État de Washington s'est rendu en Chine pour y effectuer des visites et des échanges. Parallèlement, des responsables de multinationales se sont également rendus en Chine, notamment ceux d'Apple, de Qualcomm, de Micron et de nombreuses autres entreprises américaines. En outre, à partir du 31 mars, les vols passagers directs entre la Chine et les États-Unis passera de 70 à 100 vols par semaine, afin de mieux répondre aux besoins d'échanges entre les deux peuples.

Cette année marque le 45e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et les États-Unis. Dans la situation actuelle, les intérêts communs de deux pays n’ont pas diminué, mais ils ont augmenté. Les deux partenaires doivent coopérer afin de trouver le bon moyen de s'entendre. Le "piège de Thucydide" n'est pas inévitable, c'est le consensus des milieux d'affaires et des universitaires américains, et cela devrait également être le consensus de la classe dirigeante américaine. Comme l'a dit le président chinois, "les relations entre la Chine et les États-Unis ne peuvent pas revenir au passé, mais elles peuvent avoir un avenir meilleur".

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