​Commentaire : L'auto-immolation d’Aaron Bushnell interroge la conscience des politiciens américains
CGTN Radio Français 2024-03-01 16:32:55

« Il n'y a pas de meilleur exemple du mécontentement de la population à l'égard de la politique israélienne du gouvernement américain que l'auto-immolation d'un soldat américain devant l'ambassade d'Israël aux États-Unis. » Tel est le commentaire du site d'information américain « Politico » après le suicide du soldat américain Aaron Bushnell.

Agé de 25 ans, Aaron Bushnell appartenait à l'armée de l'air américaine et faisait partie d'une équipe de renseignement et de surveillance. Le 25 février, il s'est rendu seul devant les portes de l'ambassade d'Israël, et puis s'est versé du carburant sur son corps pour s'immoler par le feu. Il a crié à plusieurs reprises « Free Palestine », avant de s'effondrer au sol. En raison de la gravité de ses blessures, il est malheureusement décédé. « Je ne serai plus complice du génocide », a déclaré le jeune militaire dans une vidéo préenregistrée.

Selon l’un de ses amis, Aaron Bushnell a discuté avec lui d'un grand nombre d'initiés militaires la veille de l'incident, en affirmant que « l'armée américaine était directement impliquée dans le génocide contre les Palestiniens ». Selon certains médias américains, Aaron Bushnell est très dégoûté par l'usage inconsidéré de la force par l'armée américaine, et a envisagé de prendre une retraite anticipée.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes américains ont exprimé leur sympathie et leur compréhension à l'égard d’Aaron Bushnell, le qualifiant de « conscience des États-Unis ». D'autres ont soulevé une série de questions : pourquoi les grands médias occidentaux, qui se targuent d'avoir une « presse libre », ont tardé à réagir à cette affaire ? Pourquoi la police américaine a-t-elle pointé ses armes sur Bushnell alors qu'il était en feu et n'a-t-elle rien fait pour le sauver ? Pourquoi le Département de la Défense des États-Unis, à part exprimer des « regrets », n'a-t-il fait preuve d'aucune réflexion ?

En fait, ce n'est pas la première fois qu'un incident similaire se produit aux États-Unis. En décembre dernier, devant le consulat d'Israël à Atlanta, une femme s'est immolée avec de l'essence et a subi de graves brûlures. Selon le site « Politico », des officiels du gouvernement américain ont également exprimé leur frustration à l'égard de la politique américaine concernant Gaza. « Je ne peux pas rester silencieux lorsque le gouvernement ferme les yeux sur des atrocités », a écrit en janvier un haut fonctionnaire américain dans sa lettre de démission.

Depuis octobre dernier, le nouveau cycle du conflit israélo-palestinien a tué près de 30 000 civils et en a déplacé près de 2 millions. Ce conflit sanglant met en évidence l'urgence de résoudre le problème israélo-palestinien à la racine, et démontre les conséquences néfastes de la politique des États-Unis en faveur d'Israël, ainsi que l'hypocrisie et le double standard des « droits de l'homme à l'américaine ».

Qu'il s'agisse de l'envoi de forces militaires supplémentaires au Moyen-Orient, de la fourniture d'une aide militaire massive à Israël ou du blocage répété de l'adoption du projet de résolution sur le cessez-le-feu à Gaza par le Conseil de sécurité des Nations unies, ce que les États-Unis font revient à jeter de l'huile sur le feu, et entraîne une détérioration continue de la situation humanitaire dans la bande de Gaza, rendant la situation encore plus dangereuse.

D'un point de vue plus profond, la source du problème israélo-palestinien demeure les États-Unis. De nombreux spécialistes du Moyen-Orient ont souligné que, pour des raisons de politique intérieure et de maintien de l'hégémonie, les États-Unis ont favorisé Israël, créant ainsi des troubles au Moyen-Orient. Le gouvernement américain actuel prétend soutenir la « solution à deux États », mais il ne l'a jamais mise en œuvre, ce qui a finalement conduit à l'éclatement d'un nouveau cycle de conflit israélo-palestinien.

En fait, les guerres incessantes au Moyen-Orient au fil des ans sont toutes liées aux États-Unis. Cependant, aux yeux des politiciens américains, les familles détruites par la guerre ne sont pas importantes, la condamnation de l'opinion publique internationale ne compte pas non plus, sans parler des protestations des Américains au péril de leur vie.  Seuls les intérêts et l'hégémonie des États-Unis sont les plus importants.

Bien sûr, cela coûte cher : les politiciens américains ont perdu non seulement le soutien de leurs concitoyens, mais aussi leur moralité sur la scène internationale. Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue des États arabes, a critiqué les États-Unis pour leur responsabilité politique et morale dans les guerres menées continuellement par Israël dans la bande de Gaza. Certaines analyses ont souligné que l'accumulation du mécontentement public aux États-Unis pourrait avoir un impact sur l’élection présidentielle de cette année.

Les vies palestiniennes comptent, tout comme les vies israéliennes. La mort d’Aaron Bushnell est un signal d'alarme pour les politiciens américains. Ces derniers devraient cesser de violer les droits de l'homme sous le couvert des « droits de l'homme » et faire preuve de conscience !

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