Le conseiller fédéral suisse Ignazio Cassis, lors d’une conférence de presse à l’issue de sa visite de deux jours en Chine (Photo légende : CFP) 

« À Beijing, à la fin de l'Année du Lapin, tous les dragons que je vois dans la ville, me souhaitent la bienvenue vers la nouvelle année, c'est un bon signe. Comme on me l'a expliqué, le dragon est (dans la culture chinoise) l'animal de la force et de la sagesse, je crois que c'est exactement les deux éléments dont le monde a besoin, la force et le courage de prendre des décisions difficiles et en même temps la sagesse de prendre de bonnes décisions en cette prochaine année », a affirmé mercredi à Beijing le conseiller fédéral et ministre des Affaires étrangères de la Suisse, Ignazio Cassis, lors d’une conférence de presse à l’issue de sa visite de deux jours en Chine.
Ignazio Cassis s’est rendu en Chine les 6 et 7 février dans le cadre de sa tournée en Asie-Pacifique. Il a été reçu à Beijing par le directeur du Bureau de la Commission des affaires étrangères du Comité central du Parti communiste chinois et également ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, et a rencontré le vice-président chinois Han Zheng pour une visite de courtoisie. Il s’agit de la première visite en Chine d’un conseiller fédéral suisse depuis 2019 et suite à l’apparition de la pandémie de Covid-19.
Lors du troisième dialogue stratégique au niveau des ministres des Affaires étrangères qui s'est tenu mercredi à Beijing, Ignazio Cassis et Wang Yi ont fait un bilan sur les relations bilatérales, notamment dans les domaines du commerce, des investissements et de la coopération scientifique.
Le chef de la diplomatie suisse a fait savoir aux médias que l’accord de libre-échange sino-suisse existe depuis 2014, il est nécessaire de le faire évoluer vers le futur. « Nous avons préparé une étude de faisabilité aujourd’hui, les deux parties sont convenues d'aller de l'avant ensemble vers une évolution de la modernisation de cet accord », a-t-il révélé. À noter que la Chine reste le troisième partenaire commercial de la Suisse après l’Union européenne et les États-Unis.
Il a affirmé que la Suisse et la Chine sont convenues de faciliter davantage le flux des touristes à deux sens et de simplifier les procédures dans le domaine de l’obtention des visas. Il a remercié la Chine d’accorder à la Suisse un régime unilatéral d'exemption de visa. « La Suisse accordera également davantage de facilités en matière de visas aux citoyens chinois et aux entreprises chinoises qui investissent en Suisse », a-t-il poursuivi.
Pour M. Cassis, par cette visite en Chine, il a senti la volonté de la Chine de s’ouvrir suite à l’apaisement de la propagation de la pandémie, de retrouver une croissance plus durable tout en protégeant l’environnement, ainsi que de s’afficher au premier rang en termes d'innovation. « La Suisse est depuis des années en tête du classement mondial des pays innovateurs. L’innovation joue un rôle important dans nos relations, il est au coeur de la coopération entre les universités suisses et chinoises, la Suisse a signé des accords de recherche et d’innovation avec la Chine », a-t-il précisé en répondant à une question liée au partenariat stratégique innovateur que les deux pays ont décidé d’établir en 2016.
La Chine et la Suisse vont fêter en 2025 le 75e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques. Selon M. Cassis, les deux pays souhaitent saisir cette occasion pour concrétiser le partenariat stratégique innovateur.

La visite d’Ignazio Cassis constitue le deuxième contact de haut niveau en ce début d’année entre la Chine et la Suisse, après la visite du Premier ministre chinois Li Qiang à Berne le 15 janvier.