Geng Shuang, représentant permanent adjoint de la Chine auprès des Nations Unies, a appelé jeudi le Conseil de sécurité de l'ONU à ajuster le régime de sanctions contre l'Afghanistan à la lumière de la situation sur le terrain.

Il a lancé cet appel dans une explication de vote après l'adoption par le Conseil de sécurité d'une résolution visant à renouveler le mandat de l'équipe de surveillance qui soutient le Comité des sanctions contre l'Afghanistan.

L'Afghanistan se trouve à un stade critique de sa reconstruction pacifique. La communauté internationale doit maintenir son attention et son engagement, renforcer l'engagement constructif avec les autorités afghanes afin d'aider ce pays à sortir d'une situation humanitaire critique, à améliorer son économie et ses moyens de subsistance, à retrouver une dynamique de développement, à améliorer la protection des droits de l'Homme et à réintégrer la famille des nations, a dit M. Geng.

Les menaces terroristes en Afghanistan demeurent graves. La communauté internationale devrait maintenir un haut degré de vigilance, adhérer à la solidarité et à la coopération, abandonner la politique de deux poids deux mesures, aider l'Afghanistan à lutter efficacement contre toutes sortes de forces terroristes et empêcher résolument ce pays de redevenir une plaque tournante pour les organisations terroristes, a noté le diplomate chinois.

La Chine a toujours plaidé en faveur d'un contact direct entre l'équipe de surveillance et les autorités afghanes, ainsi que de la mise en place de canaux de communication efficaces, a rappelé M. Geng, ajoutant que la Chine saluait l'inclusion dans la résolution d'une formulation qui encourage l'équipe à se rendre en Afghanistan et à communiquer avec toutes les parties afghanes et qu'elle espérait que la visite de l'équipe se déroule sans heurts dès que possible.

"Comme indique dans le préambule de la résolution, le Conseil de sécurité doit s'assurer que le régime de sanctions promeut effectivement la paix et la stabilité en Afghanistan et doit procéder aux ajustements nécessaires à la lumière de la situation sur le terrain", a-t-il dit. "Selon la situation actuelle, la Chine estime que le Conseil devrait apporter des ajustements opportuns aux sanctions afin de faciliter un engagement pragmatique entre la communauté internationale et l'Afghanistan et d'éviter les effets négatifs sur les moyens de subsistance du peuple afghan et sur le développement du pays".

Dans un premier temps, le Conseil de sécurité devrait reprendre dès que possible les exemptions de voyage accordées à certains responsables des talibans afghans. La Chine a toujours soutenu que ces exemptions sont un outil nécessaire pour faciliter le dialogue et l'engagement et qu'elles ne doivent pas servir de monnaie d'échange pour faire pression, a dit M. Geng.

La Chine a présenté des propositions spécifiques à cet égard qui, malheureusement, n'ont pas été prises en compte dans le projet de résolution, a déploré le diplomate. Elle espère que les membres du Conseil maintiendront la communication sur cette question, feront preuve de pragmatisme et de flexibilité et s'efforceront de trouver le plus rapidement possible une solution qui réponde aux préoccupations de toutes les parties, afin de soutenir la prochaine phase de dialogue et d'engagement avec les autorités afghanes, a-t-il conclu.