​La protection tous azimuts de la faune
La Chine au présent 2023-11-17 17:22:38

La vieille maison de Yuan Linwei est située dans la forêt du village de Huangnan, dans le district de Songyang, à Lishui (Zhejiang). (PHOTO : YU XIANGJUN) 

Le 6 août, Zhou Guimei, une habitante du village de Huangnan, dans le district de Songyang, à Lishui (Zhejiang), a découvert un oiseau étrange qu’elle n’avait jamais vu auparavant alors qu’elle lavait des vêtements au bord du ruisseau. Il avait des griffes vertes, de grands yeux, avec un bec pointu et des taches blanches sur ses ailes, mais était incapable de se tenir debout. Mme Zhou en a conclu qu’il était blessé et a immédiatement contacté le garde forestier du village. En l’attendant, elle a ramené l’oiseau chez elle et l’a nourri d’un poisson, qu’il a rapidement recraché.

Ye Weirong est secrétaire adjoint de la cellule du Parti du village de Huangnan et garde forestier du village. Il a immédiatement rapporté la nouvelle au département des forêts du district, pris des photos et les a postées dans le groupe WeChat des gardes forestiers. Des professionnels du département forestier se sont précipités à Huangnan cette nuit-là et ont emmené l’oiseau au dispensaire de protection de la faune sauvage pour le soigner. Les experts ont déterminé qu’il s’agissait d’un bihoreau superbe (Gorsachius Magnificus), un oiseau protégé de premier niveau en Chine et réputé pour être un « oiseau mystérieux sur le plan mondial ». Après examen, il a été constaté que l’oiseau n’était pas blessé, mais que de nombreux parasites dans son estomac l’empêchaient de manger et de se tenir debout. Après traitement, l’oiseau s’est rétabli et a été relâché dans la nature quelques jours plus tard.

Une tradition de protection de la faune

Le bihoreau superbe fait partie des 30 oiseaux les plus menacés au monde, avec seulement un millier d’individus. Il habite principalement dans les ravins et les vallées des forêts denses des montagnes et a des exigences particulièrement élevées en matière de qualité d’eau et d’environnement. M. Ye s’est réjoui de cette apparition, qui confirme que l’environnement écologique de Songyang continue de s’améliorer.

Il est de tradition à Songyang de protéger les oiseaux et les animaux sauvages. L’histoire de la famille de Yuan Linwei qui a pris le relais sur plusieurs générations pour protéger un rapace nocturne est toujours évoquée.

« C’était en 1989. Je n’avais que 9 ans à l’époque. J’ai trouvé un poussin de hibou dans l’espace ouvert à l’extérieur de la maison alors que je jouais », se remémore M. Yuan. Avec son grand-père, il avait ramené le poussin dans son nid. Désormais, chaque année, fin février, dans la famille de Yuan, un couple arrivait comme prévu et s’envolait quatre mois plus tard avec trois ou quatre poussins. Aujourd’hui, M. Yuan a plus de 40 ans. Depuis 30 ans, sa famille vit dans cette vieille maison. Ils n’ont pas déménagé et ne l’ont pas rénovée, juste pour que des générations de « locataires » puissent pondre et élever leurs petits dans le grenier. Jusqu’à présent, plus de 100 hiboux sont nés dans cette maison, puis sont retournés dans la nature. Plus tard, il a appris qu’il s’agissait d’un animal protégé de deuxième niveau national, le petit-duc à collier (Otus Lettia).

À mesure que l’environnement écologique de Songyang continue de s’améliorer, il devient un habitat pour de plus en plus d’animaux sauvages. Depuis 2010, chaque hiver, le harle de Chine (Mergus Squamatus) vient passer l’hiver à Songyang qui est un véritable « paradis des oiseaux ». En mai, à l’occasion de la Journée internationale de la biodiversité, Songyang a pris l’initiative d’organiser, sur invitation, le 4e Concours international d’observation des oiseaux de la ville de Lishui, et pendant deux jours, 30 équipes de tout le pays et de l’étranger ont enregistré un total de 228 espèces d’oiseaux. Comparé aux nombres d’espèces observées lors des trois précédentes éditions, qui étaient respectivement de 133, 165 et 195, le résultat final de ce concours d’observation des oiseaux a une fois de plus battu un record. « Pour beaucoup de gens, l’observation des oiseaux n’est plus seulement un passe-temps. Observer, enregistrer et même vulgariser l’ornithologie sont devenus une responsabilité », explique Xie Wei, responsable de l’équipe Lishui Nature et président de l’Association de protection écologique des oiseaux de Lishui.

Chaque année, fin février, des hiboux s’abritent dans l’ancienne maison de Yuan Linwei, dans le village de Huangnan, situé dans le district de Songyang, à Lishui (Zhejiang). (PHOTO : YU XIANGJUN) 

Un consensus général

Ce qui donne vie à l’histoire écologique de Songyang, c’est la large participation du public. Le petit-duc à collier de M. Yuan est désormais devenu une célébrité d’Internet. En mai 2020, la station de radio-télévision de Lishui a diffusé 24 heures sur 24 la vie du rapace dans la maison de M. Yuan sur son compte Douyin sous la forme d’une émission en direct. Des centaines de milliers de fans ont regardé en ligne en même temps pour protéger la couvée.

« Les vidéos courtes sur ce sujet ont totalisé plus de 300 millions de vues. De nombreux internautes ont déclaré qu’ils regardaient ce que faisaient les petits-ducs avant d’aller travailler le matin, puis continuaient à les regarder après le travail le soir », dit Chai Songwei, ingénieur du Bureau des ressources naturelles et de la planification de Songyang. « Une fois, au milieu de la nuit, mon téléphone sonnait sans arrêt, et il y avait d’innombrables appels pour m’avertir qu’un rapace ne pouvait pas sortir du grenier. » M. Chai a rapidement contacté M. Yuan pour vérifier, et il s’est avéré qu’un petit-duc avait attrapé une énorme souris et était coincé dans une entrée du grenier. Les internautes ont poussé un soupir de soulagement.

En décembre 2022, lorsque la 2e phase de la 15e Conférence des parties (COP15) de la Convention des Nations unies sur la biodiversité à Montréal, l’histoire des petits-ducs de la famille de M. Yuan a ému tout le monde lors de la journée thématique sur le Zhejiang.

« À Songyang, la protection des animaux et des plantes sauvages est devenue un consensus pour tous », remarque Zhou Dongmei, secrétaire de la cellule du Parti du village de Huangnan. La radio du village diffuse chaque jour des programmes liées à la protection de la faune et la sensibilisation des villageois s’en trouve accrue. Il y a de nombreux rappels et slogans tout au long des sentiers, rappelant aux visiteurs de protéger la faune.

Zhou Guimei (PHOTO : YU XIANGJUN)

Un mécanisme de protection des biens et des personnes

Les riches ressources fauniques de Songyang sont indissociables de solides garanties institutionnelles. Ces dernières années, les autorités ont continué à explorer des mesures concrètes pour protéger la faune. Selon M. Ye, chaque village de Songyang a deux gardes forestiers qui patrouillent régulièrement dans les montagnes et luttent contre le braconnage. Il existe également des « chefs forestiers » pour assurer la protection des précieuses orchidées sauvages et d’autres espèces.

« Depuis 2017, les droits d’exploitation forestière du village de Huangnan ont été repris par le district et la végétation a été entièrement protégée. Dans le même temps, des initiatives de gestion spéciales telles que la suppression des latrines sèches et le tri des déchets ont également été mises en œuvre », note M. Ye, qui remarque qu’après la mise en œuvre de ces mesures, la qualité de l’eau et l’environnement du village ont été considérablement améliorés et les ressources rares en faune sauvage continuellement enrichies.

Au cours du premier semestre de cette année, le Bureau des ressources naturelles et de la planification de Songyang a installé quatre caméras de surveillance dans les principales zones d’activité de l’habitat d’hivernage du harle chinois, fait l’acquisition de treize moniteurs à infrarouge pour la faune, et installé des points de surveillance à des endroits appropriés. Dans le même temps, une personne spécialement équipée d’un collecteur de données portable patrouille le long d’un itinéraire prescrit, selon les besoins, pour fournir une assistance aux animaux sauvages ayant besoin d’être secourus. Au cours du premier semestre de cette année, les patrouilles avaient parcouru 121,9 km et plus de 13 000 oiseaux appartenant à 22 espèces ont fait l’objet de surveillance sans qu’aucune anomalie ne soit décelée.

Avec la restauration rapide des ressources fauniques, des animaux sauvages créent parfois des incidents, endommageant les cultures et blessant des personnes. À cette fin, les autorités locales continuent de chercher un équilibre entre la protection de la faune et la sauvegarde des droits et intérêts de la population, et a mis en place un mécanisme de secours en cas de dégâts causés par la faune. Songyang a également introduit un mécanisme d’assurance commerciale pour leur indemnisation. En mars 2021, les autorités du district ont créé un fonds spécial de 280 000 yuans pour souscrire à une assurance responsabilité civile en cas d’accidents liés à la faune et introduit un mécanisme d’assurance pour fournir une indemnisation aux personnes blessées par des animaux sauvages.

Articles les plus lus

Notre politique de confidentialité et de cookies

En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez notre utilisation des cookies et notre politique de confidentialité révisée. Vous pouvez modifier vos paramètres de cookies via votre navigateur.
J’accepte