Le déficit budgétaire des Etats-Unis a totalisé 1.700 milliards de dollars au cours de l'exercice 2023, qui s'est terminé le 30 septembre, alors que les taux d'intérêt ont augmenté, a déclaré mardi le Bureau du budget du Congrès (CBO) dans sa revue mensuelle du budget.

Après l'ajustement pour tenir compte de la promulgation du plan d'annulation de la dette étudiante du président Joe Biden et des changements de calendrier, le déficit a plus que doublé entre l'exercice 2022 et l'exercice 2023, passant de 900 milliards de dollars à 2.000 milliards de dollars, selon les estimations du CBO.

Cette augmentation, selon le CBO, résulte d'une combinaison de baisse des revenus et de dépenses plus élevées, "principalement pour les grands programmes obligatoires et pour le paiement des intérêts sur la dette".

Les dépenses pour les plus grands programmes de dépenses obligatoires, notamment la sécurité sociale, Medicare et Medicaid, ont augmenté pour un total de 285 milliards de dollars, soit 11%.

Les dépenses nettes au titre des intérêts de la dette publique ont augmenté de 177 milliards de dollars, soit 33%, essentiellement en raison des taux d'intérêt nettement plus élevés par rapport à l'exercice 2022.

Les taux d'intérêt sur les titres du Trésor américain ont grimpé, le taux des bons du Trésor à dix ans clôturant au-dessus de 4,7% la semaine dernière, soit des niveaux jamais vus depuis 2007.

"Après avoir diminué ces dernières années en raison de la fin de la pandémie, le déficit est à nouveau en hausse", a constaté dans un communiqué Maya MacGuineas, présidente du Comité pour un budget fédéral responsable.

"A une époque où l'économie est en croissance et où le chômage reste proche des plus bas historiques, cela aurait dû être le moment de réduire les déficits afin de nous aider à mieux nous préparer à répondre aux futurs ralentissements économiques ou aux crises étrangères", a-t-elle indiqué.

Avec le doublement des déficits, la hausse des taux d'intérêt, le risque d'épuisement des principaux fonds fiduciaires d'ici une décennie et l'émergence de nouvelles menaces à la sécurité, "il est temps de s'attaquer à la dette", a recommandé Mme MacGuineas.