Lors du sommet du G20 clôturé le 10 septembre à New Delhi, toutes les parties ont convenu d’inviter l’Union africaine (UA) à devenir membre à part entière du Forum. L’UA est ainsi devenue la deuxième organisation régionale à rejoindre le groupe après l’Union européenne. Il s’agit du résultat des efforts de longue date déployés par l’UA et les pays africains, c’est également étroitement lié à l’évolution de l’échiquier mondial.
Créée en 2002, l’UA est composée de 55 pays africains et est largement représentative. Ces dernières années, l’UA s’est efforcée de défendre les intérêts de l’Afrique dans son ensemble sur la scène internationale et a cherché à rejoindre le G20, une plateforme importante pour la gouvernance économique mondiale.
La participation de l’Afrique aux affaires mondiales s’est considérablement accrue à mesure que ses économies continuent de s’intégrer dans le monde. Il est largement admis que la Chine a joué un rôle clé dans la promotion de l’adhésion de l’UA au G20.
En tant que bonne amie des pays africains, la Chine a toujours soutenu un rôle plus important des pays africains et de l’UA dans les affaires internationales et régionales. Elle a préconisé de répondre en priorité aux aspirations de l’Afrique sur la question de la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies et a été la première à déclarer explicitement son soutien à l’adhésion de l’UA au G20. Il y a peu, lors du dialogue des dirigeants chinois et africains tenu en Afrique du Sud, la Chine a une fois de plus souligné qu’elle travaillerait activement à ce que l’UA devienne membre à part entière du G20.
À en croire des experts, la Chine soutient fermement l’adhésion de l’UA au G20, d’une part, parce que la Chine et l’Afrique ont depuis longtemps une forte confiance politique mutuelle et sont de bons partenaires sur la voie du développement commun ; d’autre part, parce que l’Afrique est un pôle important sur la scène internationale et une force importante en faveur de l’équité et de la justice internationales. L’adhésion de l’UA au G20 est une victoire pour le véritable multilatéralisme.
Le G20 est le principal forum de coopération économique internationale. Lorsque l’UA, qui représente 55 pays, avec une population de plus de 1,4 milliard d’habitants, est admis au groupe, qu’est-ce que cela apportera à l’Afrique et au monde ?
L’Afrique est le continent qui compte le plus grand nombre de pays en développement et recèle un énorme potentiel de développement. Actuellement, le continent accélère la construction de la zone de libre-échange. En rejoignant le G20, l’Afrique dans son ensemble gagnera un canal important pour communiquer et coordonner les politiques macroéconomiques et financières avec les économies les plus importantes du monde. Cela permettra aux pays africains de relever les défis auxquels ils sont actuellement confrontés, tels que l’augmentation des risques d’endettement, le changement climatique et la sécurité alimentaire.
À long terme, l’Afrique dispose d’énormes avantages en termes de ressources, de population et de marché, et une fois qu’elle sera mieux intégrée dans l’économie mondiale, cela libérera davantage de potentiel de développement et poussera le continent vers la réalisation rapide de l’Agenda 2063 de l’UA. Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, a indiqué que l’adhésion de l'UA au G20 serait propice à la construction d’une nouvelle architecture qui amplifierait les idées africaines et accroîtrait la contribution de l’Afrique à la réponse aux défis mondiaux.
Dans une perspective plus large, l’entrée de l’UA dans le G20, est un autre événement marquant la croissance de la force du Sud global, après l’expansion du mécanisme de coopération des BRICS. Selon certains analystes, une participation plus active des pays africains à la gouvernance mondiale aidera la communauté internationale à combler les déficits en matière de paix, de développement et de sécurité. Parallèlement, dans un monde en proie à de nombreux bouleversements et mutations, l’augmentation du droit à la parole des pays du Sud global renforcera la force du multilatéralisme, ce qui aura un effet modérateur sur l’hégémonie et la politique du plus fort.
Dans le monde d’aujourd’hui, qu’il s’agit de réaliser la paix et la tranquillité ou de poursuivre un développement inclusif, l’Afrique est partie prenante et ne devrait plus être la « majorité négligée ». Les pays occidentaux qui ne se préoccupent de l’Afrique que d’un point de vue géopolitique devraient faire preuve de sincérité et mobiliser des ressources pour soutenir le développement de l’Afrique. L’Afrique d’aujourd’hui n’a pas besoin de « donneurs de leçons », mais de plus d’égalité, de respect et de coopération. En ce sens, l’adhésion de l’UA au G20 n’est qu’un début.