​Non-découplage avec la Chine : le monde attend l’action de Washington
CGTN Radio Français 2023-09-01 16:41:58

La secrétaire américaine au Commerce Gina Raimondo a achevé le mercredi 30 août son voyage de quatre jours en Chine. Il s’agit du quatrième dignitaire américain à visiter la Chine depuis le mois de juin de cette année. Pour elle, les USA n’envisagent pas le découplage avec la Chine.

Lors de l'évaluation du voyage de Mme Raimondo, l’opinion publique internationale a prêté attention à l’annonce faite par les États-Unis et la Chine d'"établir un nouveau canal de communication", pour "réduire les malentendus". Mme Raimondo a également précisé que Washington ne cherchait pas à se découpler de la Chine, avant d’exprimer l’espoir de voir les entreprises américaines investir en Chine.  

Des experts ont souligné que le "nouveau canal de communication" aidera la Chine et les États-Unis à renforcer la communication et les échanges, mais son efficacité dépendra des actions concrètes de la partie américaine.

Si l’on considère les performances de la partie américaine après les précédentes visites de ses trois dignitaires en Chine, il n’est pas surprenant que l’opinion publique ait de telles réticences.  

Par exemple, lors de sa visite en Chine en juin dernier, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a clairement indiqué que les États-Unis s’engageaient à revenir à l’ordre du jour fixé lors de la réunion de Bali entre les deux chefs d’État et à honorer l’engagement du président Biden. Toutefois, au cours des deux derniers mois, les États-Unis ont toléré la "visite de transit" de Lai Ching-te, chef adjoint de la région chinoise de Taïwan, continué à vendre des armes à Taïwan et introduit des restrictions sur les investissements en Chine. Ces comportements jettent un grand doute sur la crédibilité des États-Unis. Par conséquent, il reste à voir dans quelle mesure la déclaration de Raimondo permettra de "joindre le geste à la parole".

Il est à espérer que les États-Unis mettront en pratique la déclaration de "non-découplage", qui n'est pas seulement déterminé par la nature des relations commerciales entre la Chine et les États-Unis, mais aussi par les besoins réels des milieux d'affaires chinois et américains. Cela profite à l'économie des deux pays,  ainsi qu’au développement de l'économie mondiale. Que doivent donc faire les États-Unis pour mettre en pratique la déclaration de "non-découplage" ?

Pour prendre une décision correcte, Washington devrait reconnaître que l'essence des relations économiques et commerciales entre les deux pays est le bénéfice mutuel et le gagnant-gagnant, et qu'il n'y a pas de question de savoir qui subit des pertes ou qui prend avantage.

Depuis 2018, les États-Unis continuent d'imposer des droits de douane élevés sur les produits chinois. Mais les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint un niveau record de près de 760 milliards de dollars en 2022. Le Rapport sur les exportations américaines vers la Chine 2023 publié par le Conseil d'affaires États-Unis-Chine montre que les exportations américaines vers la Chine ont créé plus d'un million d'emplois aux États-Unis. Plus de 70.000 entreprises américaines ont investi en Chine, et près de 90 % de leurs activités en Chine sont rentables. Selon CNN, les entreprises américaines établissent un vaste réseau de fabrication en Chine et dépendent fortement des consommateurs chinois.

C'est aussi la raison directe pour laquelle les milieux d'affaires américains ne sont pas favorables au "découplage" avec la Chine. Selon les médias américains, Mme Raimondo s’est entretenue avec près de 150 chefs d'entreprise avant sa visite en Chine, tous désireux de renforcer davantage la communication entre la Chine et les États-Unis. L’enquête de la Chambre de commerce américaine en Chine montre que 66 % des entreprises américaines en Chine maintiendront ou augmenteront leurs investissements en Chine au cours des deux prochaines années. Les décideurs politiques américains devraient écouter attentivement les voix des milieux d'affaires américains.

Au niveau opérationnel, il est impératif que les États-Unis cessent de politiser les questions économiques et commerciales. Aujourd'hui, les États-Unis sont confrontés à l'inflation, à la crise de la dette américaine, etc. Kevin Hassett, ancien président du Conseil des conseillers économiques de la Maison Blanche, a récemment déclaré que l'économie américaine pourrait être frappée par une nouvelle vague d'inflation. En parallèle, les obligations du Trésor américain nouvellement émises ont besoin d'acheteurs. La solution à ces problèmes est indissociable à la coopération avec la Chine.

L'opinion publique internationale a noté "plusieurs signes positifs" dans les relations entre les États-Unis et la Chine avant la visite de Mme Raimondo en Chine. Il s'agit notamment de l'intention de Washington de prolonger l'Accord de coopération scientifique et technologique Chine-États-Unis, vieux de plusieurs décennies, et de la levée des restrictions à l'exportation imposées à 27 entités chinoises, selon le site web du Financial Times. Mais la communauté internationale a également exprimé sa crainte que les États-Unis n'introduisent des politiques visant à freiner la Chine en vue des élections.

Lors de la visite de Mme Raimondo en Chine, la Chine a exprimé ses vives préoccupations concernant les droits de douane de la section 301 imposés par les États-Unis à la Chine, la politique en matière de semi-conducteurs, les restrictions à l'investissement bilatéral, les subventions discriminatoires et les sanctions à l'encontre des entreprises chinoises. Les États-Unis devraient maintenant annuler les droits de douane supplémentaires imposés à la Chine dès que possible, assouplir les contrôles à l'exportation vers la Chine, lever les sanctions contre les entreprises chinoises et créer les conditions favorables à l’élargissement de la coopération en matière de commerce et d'investissement entre les deux pays.

Il s'agit notamment de faire bon usage du "nouveau canal de communication" établi à cette occasion. La partie américaine devrait attacher une réelle importance au rôle de ce canal, plutôt que de le considérer comme un objet de décoration qui n'a qu'une "signification symbolique". Qu'il s'agisse du groupe de travail mis en place par la Chine et les États-Unis ou du mécanisme d'échange d'informations sur le contrôle des exportations, ils devraient réellement jouer un rôle dans la résolution des différends et la promotion de la coordination des politiques par le dialogue. C'est ce que la communauté internationale souhaite voir.

Les relations économiques et commerciales sont le pilier des relations sino-américaines. On espère qu'avec l'établissement d'un "nouveau canal de communication" comme nouveau point de départ, la partie américaine montrera sa sincérité dans la résolution des problèmes, ira dans la même direction que la partie chinoise et poussera les relations sino-américaines à "se stabiliser et à s'améliorer", afin de promouvoir la reprise de l'économie mondiale. Après la visite de Mme Raimondo en Chine, le monde entier observe ce que les États-Unis vont faire.

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