Ces derniers jours, de violents incendies ont ravagé l’île de Maui, à Hawaï. Au 17 août, les incendies ne sont toujours pas totalement maîtrisés. Le bilan s’est avéré lourd : une centaine de morts, quelque mille disparus, des milliers de maisons détruites… Un « sauvetage à l’américaine » très critiqué.

Il s’agit du plus grave incendie de forêt survenu aux États-Unis depuis plus de 100 ans. Comment s’est-il déclenché exactement ? Au fur et à mesure que les détails sont révélés, il devient clair que, comme de nombreux accidents précédents aux États-Unis, l’incendie de Maui était une calamité naturelle, mais encore un désastre causé par l’homme.

En tant que superpuissance mondiale, les États-Unis ne manquent ni d’argent ni de technologie, mais leur capacité à réagir aux catastrophes a été largement critiquée. De l’effondrement d’un immeuble en Floride en 2021 au déraillement d’un train dans l’Ohio en 2023, en passant par la tragédie de l’incendie de Maui, les Américains ont désespéré à maintes reprises face au « sauvetage à l’américaine ».

Selon les médias américains, Hawaï dispose d’un solide système d’alerte, avec environ 400 sirènes déployées, dont 80 à Maui. Cependant, ces sirènes ne se sont pas déclenchées lorsque l’incendie a balayé Maui.

Le 15 août, un habitant de Maui a publié sur les réseaux sociaux une vidéo, montrant que des lignes électriques publiques arrachées par le vent enflamment l’herbe sèche, le feu se propageant rapidement. Les gens ont critiqué le fait que le gouvernement n’ait pas coupé le courant à temps, ce qui a exacerbé l’incendie.

Un restaurateur local a posté sur les réseaux sociaux que Maui n’est qu’à 160 km de l’armée locale. Pourtant, la marine américaine, des navires médicaux, des hélicoptères, les forces terrestres et du matériel de secours ne sont arrivés dans la zone sinistrée que 72 heures après le déclenchement de l’incendie. Le Washington Post a noté que les opérations de sauvetage efficaces n’ont pas été organisées par le gouvernement américain, mais qu’elles ont été menées par les habitants de l’île.

Dysfonctionnement des systèmes d’alerte avancés, arrivée tardive des équipes de secours, inaction de l’énorme armée américaine ... Derrière la faible capacité des États-Unis à réagir aux catastrophes, c’est l’indifférence des politiciens à l’égard des souffrances des masses populaires.

Comment se fait-il que les politiciens américains ne se soucient pas de la catastrophe de Maui ? Cette indifférence trouve son origine dans la politique partisane compétitive des États-Unis. Dans la logique du jeu politique de l’Oncle Sam, la monnaie forte est le vote.

Hawaï est un territoire d’outre-mer des États-Unis et la majorité des habitants de Maui sont des autochtones. Les politiciens américains ont toujours ignoré les intérêts de ce groupe et n’ont aucune motivation de s’en préoccuper. A en croire certains médias américains, Joe Biden croyait peut-être qu’il recueillerait de toute façon les voix de l’État d’Hawaï lors des prochaines élections, car Hawaï est le fief du parti démocrate.

Tout tourne autour des votes. Ce jeu électoral amplifie encore l’égoïsme des politiciens américains. Par conséquent, une calamité naturelle s’accompagne d’un désastre causé par l’homme, causant de nombreuses victimes.

Selon les premières estimations, les incendies de Maui ont déplacé des centaines de familles locales et causé des dégâts estimés à 6 milliards de dollars rien que pour les habitations.

Au 15 août, l’Agence fédérale des situations d’urgence a approuvé une aide de secours d’environ 2,3 millions de dollars. La veille, l’administration Biden avait annoncé une nouvelle aide militaire de 200 millions de dollars à l’Ukraine. Quelle ironie !

Ce contraste saisissant a poussé de nombreux internautes américains à se moquer : « Est-il vrai que si Hawaï changeait son nom en Ukraine, les sinistrés recevraient plus d’aide ? »

Les incendies continuent de ravager Maui. Ces incendies ont non seulement brûlé les maisons de nombreux Américains, mais ils ont aussi mis au grand jour l’inaction des politiciens et les maux du système américain. Face à la souffrance des sinistrés, face aux vives critiques du monde extérieur, les politiciens américains peuvent-ils en tirer la leçon ?