​Un Français promeut les sports extrêmes dans le Guizhou
La Chine au présent 2023-07-13 10:26:33

Frédéric Moal et son fils pratiquent le VTT, en 2021. 

«Il y a beaucoup de sports extrêmes qui peuvent avoir une place très importante dans le Guizhou parce que pour tout ce qui est sport de plein air, c’est un paradis, il y a énormément de montagnes adaptées à de nombreuses pratiques », déclare Frédéric Moal, champion de Caen BMX Indoor 2009, vice-champion d’Europe 2009 et ancien directeur informatique de la Fédération française de cyclisme.

Originaire de Bretagne, M. Moal est arrivé dans le Guizhou, une province du sud-ouest de la Chine, en 2015. Aujourd’hui, l’homme de 55 ans possède son entreprise à Guiyang, chef-lieu de la province, pour développer les sports extrêmes. Il estime que le Guizhou est une excellente destination pour promouvoir ces sports grâce à son territoire composé à 92,5 % de montagnes et de vallons.

S’installer dans le Guizhou

M. Moal est arrivé en Chine pour la première fois en 2008, juste avant les Jeux olympiques de Beijing, pour participer au Championnat du monde de BMX à Taiyuan (Shanxi). Le BMX est un sport extrême né aux États-Unis dans les années 1960 qui s’est répandu à travers le monde au cours de la décennie qui a suivi.

Pendant son séjour de deux semaines, il a été impressionné par l’accueil et la disponibilité des Chinois et il a constaté que la Chine était complètement différente de ce qu’il imaginait et de ce que les médias français décrivaient.

« Le résultat n’était pas complètement à la hauteur, la 9e place, mais j’ai gardé un souvenir absolument incroyable de la Chine. Je crois qu’à ce moment-là, j’ai commencé à tomber amoureux de la Chine », déclare-t-il.

Six ans plus tard, M. Moal s’ennuyait dans son poste de directeur informatique dans une grande entreprise à Paris et l’idée lui est venue de voyager en Chine, un pays si différent du sien. Il est revenu en Chine en 2014 avec un sac à dos. Pendant deux mois, il a visité plusieurs villes du pays tout en promouvant son projet, qui comprenait l’offre de services et de coaching professionnel liés aux sports extrêmes, la construction de sites pour le BMX et la fourniture de services touristiques pertinents.

Il a été impressionné par le développement fulgurant du pays et a eu l’idée d’y créer une entreprise. Pendant ce voyage, il a également rencontré sa femme Zhang Jing, originaire du Guizhou, et le couple a maintenant un fils de six ans.

En 2015, il est arrivé pour la première fois dans le Guizhou. Dès son arrivée, il a été impressionné par la beauté du paysage et la diversité culturelle des minorités de la région. « J’adore passer du temps avec les ethnies minoritaires. Moi, je suis d’origine bretonne, et on a aussi une culture traditionnelle très forte en Bretagne. Je retrouve un petit peu la même sorte de culture chez elles », souligne-t-il. De plus, il a trouvé que la province, avec ses montagnes verdoyantes, son eau limpide et ses forêts luxuriantes, était propice au développement des sports extrêmes. Il a décidé de s’y installer pour refaire sa vie personnelle et professionnelle.

La compétition de Région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, en 2011 

Développer les sports extrêmes

En 2016, M. Moal et sa femme ont créé une entreprise à Guiyang pour fournir un ensemble complet de services liés aux sports extrêmes, dont la création de l’environnement pour les sports extrêmes, la formation professionnelle sur les sports extrêmes et les services relatifs au tourisme sportif.

La même année, M. Moal a organisé une compétition internationale de VTT et un spectacle de cyclisme dans le district de Pu’an, dans la préfecture autonome buyi et miao de Qianxinan (Guizhou), qui ont attiré des athlètes de 22 pays. Après avoir été diffusée en France, la compétition a réussi à attirer l’attention du public.

Pour encourager davantage de personnes à pratiquer ce sport, il a commencé à construire des installations connexes. En 2019, il a passé neuf mois à construire une piste de randonnée de 26 km qui relie sept villages habités par l’ethnie miao et qui traverse des ruisseaux, des montagnes et des forêts dans le district de Taijiang, dans la préfecture autonome miao et dong de Qiandongnan (Guizhou), apportant de grands avantages au transport local et au tourisme rural. M. Moal espère faire du Guizhou une destination réputée pour le tourisme sportif en Chine et permettre à plus de personnes de découvrir les riches cultures des ethnies minoritaires locales et de jouir des sports de plein air.

« Le développement du sport en Chine est incroyable », note M. Moal. Il a constaté que, ces dernières années, la Chine a promu vigoureusement de nombreux sports émergents, notamment le BMX, le skateboard, la varappe et le patin à roulettes dans les écoles, et les parents sont plus ouverts à ces nouveaux sports. « Je veux construire plus de parcs sportifs et de pistes de randonnée dans le Guizhou pour que davantage de personnes puissent pratiquer ces sports, ceux-ci répondront également aux besoins des athlètes professionnels », déclare-t-il.

Promouvoir le BMX dans le Guizhou

En Chine, le BMX, apprécié par de nombreux jeunes pour l’adrénaline qu’il procure, n’a cessé de prendre de l’ampleur ces dernières années.

Cette année, le gouvernement du Guizhou, mise sur ses ressources naturelles, pour développer les sports de montagne et créer une équipe de BMX. M. Moal, qui est devenu entraîneur de BMX en 1986 et a participé à de nombreuses compétitions internationales, a été invité à assumer le rôle d’entraîneur en chef de l’équipe.

Le 21 mars, la construction du terrain d’entraînement de BMX a officiellement commencé à Guiyang, marquant la première étape vers la création de l’équipe. « Nous sélectionnerons dix riders de BMX âgés de 15 à 25 ans, dotés de souplesse, d’une forte puissance et d’une capacité à se déplacer rapidement, pour former les premiers membres de l’équipe », déclare-t-il. M. Moal compte également sélectionner des enfants plus jeunes en 2025 pour répondre aux exigences d’âge des événements internationaux de BMX.

Selon M. Moal, le BMX n’est pas aussi dangereux qu’il n’y paraît. Avec une formation et un entraînement professionnels, les gens peuvent profiter de ce sport difficile mais à la mode. « Je suis tombé du vélo à de nombreuses reprises, mais je n’ai pratiquement jamais été blessé, ce qui est également le cas de nombreux autres riders », ajoute-t-il.

« Guiyang n’est qu’une première étape. J’espère aider les différentes villes du Guizhou à développer le BMX et promouvoir ce sport dans tout le Guizhou. Actuellement, je forme des entraîneurs et des riders, petit à petit, nous allons créer une équipe de plus en plus performante et efficace, avec des résultats aux niveaux national et international. C’est un projet ambitieux puisque nous partons de zéro, mais c’est réalisable. Il y a un potentiel extrêmement important et on va y arriver », conclut-il.

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