Les conséquences de la crise au Soudan se font sentir sur plusieurs fronts au Soudan du Sud, a déclaré mardi Nicholas Haysom, représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies et chef de la mission onusienne au Soudan du Sud.
Depuis la mi-avril, lorsque le conflit a éclaté au Soudan, plus de 117.000 personnes ont quitté le pays pour se réfugier au Soudan du Sud, dont 93% sont des rapatriés sud-soudanais, a-t-il dit lors d'une séance d'information du Conseil de sécurité des Nations Unies.
La capacité d'absorption du Soudan du Sud est mise à rude épreuve et l'impact économique du conflit a jeté une ombre sur une situation déjà fragile dans le pays, a poursuivi M. Haysom.
L'interruption soudaine des importations en provenance du Soudan a rendu les produits de base "hors de portée" des habitants du Soudan du Sud, a-t-il alerté.
Sur le plan politique, le conflit au Soudan réduit la bande passante nécessaire, tant au niveau national qu'international, pour concentrer l'attention sur le Soudan du Sud, qui se trouve dans sa phase critique de transition, a ajouté M. Haysom.
"Ce n'est pas le moment de perdre de vue le Soudan du Sud. Ce que nous pouvons apprendre du Soudan, c'est la rapidité avec laquelle les gains de paix durement acquis peuvent s'effriter", a-t-il affirmé.
L'envoyé de l'ONU a fait remarquer que la crise au Soudan avait des répercussions sur la mise en œuvre de l'accord de paix revitalisé au Soudan du Sud.
"Dans l'état actuel des choses, le Soudan du Sud n'est pas prêt à mettre en place un processus électoral", a noté M. Haysom, ajoutant que toutes les parties prenantes reconnaissent qu'il est urgent de s'attaquer à ce problème. "Nous pensons également qu'en unissant les efforts de toutes les parties, le Soudan du Sud pourrait combler son retard".
Il a exprimé l'espoir qu'avec la coopération, le partenariat et un leadership soutenu, "un changement positif dans la vie du peuple sud-soudanais peut être réalisé".