Le président palestinien Mahmoud Abbas a effectué une visite d'État en Chine du 13 au 16 juin dernier. Durant cette visite, les chefs d'État des deux pays ont annoncé l'établissement d'un partenariat stratégique entre la Chine et la Palestine. Selon des analystes, il s’agit d’une conception de haut niveau pour le développement des relations bilatérales, laquelle portera la coopération à un niveau supérieur dans divers domaines entre les deux pays.

En particulier, la proposition en trois points présentée par le président chinois démontre une fois de plus le soutien ferme de la Chine à la juste cause du peuple palestinien pour restaurer ses droits nationaux légitimes.

« La Chine soutient la juste cause de la Palestine. » « L’image et le statut de la Chine en tant que grand pays responsable ont une fois de plus été mis en évidence. »… Ces derniers jours, des médias du Moyen-Orient, comme le quotidien égyptien « Al Goumhouria » et la chaîne de télévision qatarie « Al Jazeera », ont fait l’éloge de la proposition en trois points de la Chine sur la question palestinienne.

Pour comprendre l'importance de ladite proposition, nous devons commencer par le contexte de la visite de M. Abbas en Chine. Depuis cette année, l'Arabie saoudite et l'Iran se sont serré la main et ont fait la paix grâce à la médiation de la Chine, inaugurant ainsi une « vague de réconciliation » au Moyen-Orient. Dans ce contexte, les attentes sont élevées quant à une solution à la question palestinienne, qui est au cœur du problème du Moyen-Orient. Un sondage récemment publié sur le site web du quotidien saoudien « Arab News » a montré que 80 % des personnes interrogées soutenaient le rôle de la Chine dans les pourparlers de paix israélo-palestiniens, après que Beijing a réussi à promouvoir la reprise des relations diplomatiques entre l'Arabie saoudite et l'Iran.

De la visite de l'envoyé spécial du gouvernement chinois en Palestine et en Israël en mars de cette année, à l'appel téléphonique entre le ministre chinois des Affaires étrangères et ses homologues palestinien et israélien en avril dernier, et plus encore, à la proposition en trois points du président chinois, la Chine a travaillé sans relâche pour promouvoir le processus de paix israélo-palestinien.

Du point de vue du contenu, la proposition en trois points est non seulement la continuation de celle en quatre points présentée par la Chine en 2013 et en 2017, mais elle touche également à la situation difficile où se trouve actuellement le processus de paix israélo-palestinien. Il s’agit d’une proposition bien ciblée qui trace la voie à suivre pour résoudre la question palestinienne.

Tout d’abord, la partie chinoise estime que la solution fondamentale réside dans l'établissement d'un Etat indépendant de Palestine jouissant d'une souveraineté complète sur la base des frontières de 1967 et ayant Jérusalem-Est comme sa capitale. Il s'agit en fait d'un élément important de l'Initiative de paix arabe, ou de la « solution à deux États », comme l'appelle souvent la communauté internationale.

En 2020, l'administration Trump de l'époque a lancé ce que l'on a appelé le « Deal of the Century » (l’accord du siècle) au Moyen-Orient, qui prenait parti en faveur d’Israël sur des questions majeures telles que l’appartenance de Jérusalem et la légalité des colonies juives, dans le but de vider de sa substance la « solution à deux États ». Une approche à laquelle la partie palestinienne s’opposait fermement. Or, comme certains analystes l’ont noté, au cours des dernières années, malgré le changement de locataire de la Maison Blanche, ce qui reste constant, c’est la tolérance et la partialité à l’égard de la position intransigeante d’Israël sur la question palestinienne. En revanche, la proposition de la Chine est impartiale et reflète son respect et sa défense des résolutions de l'ONU.

Deuxièmement, la partie chinoise souligne qu’il faut répondre aux besoins économiques et de subsistance de la Palestine, et que la communauté internationale doit accroître l'assistance au développement et l'aide humanitaire à la Palestine. Cette idée est tout à fait pertinente. Depuis plus d'un demi-siècle, le conflit et la confrontation ont conduit à la stagnation du développement économique et social palestinien, et le pays dépend principalement de l'aide internationale.

Cependant, certains pays se sont contentés de belles paroles et l'aide promise a tardé à arriver.

Pour sa part, la Chine a aidé la Palestine par des actions concrètes. En 2022, l’année où la Chine et la Palestine ont signé un mémorandum d'entente sur la construction conjointe de « la Ceinture et la Route », le commerce bilatéral entre les deux pays a atteint 158 millions de dollars américains, soit une hausse de 23,2 % en glissement annuel. Selon la déclaration conjointe signée lors de la visite de M. Abbas, les deux parties continueront à promouvoir la coopération dans le cadre de « la Ceinture et la Route », et la Chine continuera à fournir une aide humanitaire et à soutenir la mise en œuvre de projets de subsistance et de développement en Palestine.

Troisièmement, la partie chinoise indique qu’il est important de maintenir dans la bonne direction les pourparlers de paix. Les pourparlers de paix israélo-palestiniens sont au point mort depuis 2014 en raison des colonies juives et d'autres problèmes. Depuis le début de cette année, une centaine de Palestiniens ont été tués dans le conflit, et il y a eu également des victimes civiles en Israël. La reprise des pourparlers de paix revêt un caractère d'urgence. Comme la Chine l’a souligné, le fait de respecter le statu quo historique des lieux saints de Jérusalem et d’éviter des propos et actes excessifs et provocateurs contribuera à l’apaisement de la situation et à la création des conditions nécessaires à la reprise des pourparlers de paix.

En encourageant la Palestine et Israël à résoudre leurs différends par le dialogue, la Chine espère un changement positif dans l'impasse de la question palestino-israélienne. La Chine n'a pas d'intérêts personnels dans la question palestinienne. Il est espéré que les deux parties examineront attentivement la proposition en trois points de la Chine et feront preuve de courage politique pour prendre des mesures en vue de la reprise des pourparlers de paix et du maintien de la paix et de la stabilité régionales. Il n'est jamais trop tard pour bien faire.