Le membre de la Garde nationale aérienne américaine accusé d'avoir divulgué des documents classifiés, notamment des renseignements sur le conflit Russie-Ukraine, a été inculpé jeudi par un grand jury fédéral pour divulgation illégale d'informations relatives à la défense nationale.

Jack Teixeira, 21 ans, de la Garde nationale aérienne du Massachusetts, a été inculpé à Boston de six chefs d'accusation pour conservation volontaire et transmission d'informations classifiées relatives à la défense nationale, selon un communiqué publié par le ministère de la Justice.

Il s'était vu confier par le gouvernement américain l'accès à des informations classifiées relatives à la défense nationale, y compris des informations dont on peut raisonnablement s'attendre à ce qu'elles causent des dommages exceptionnellement graves à la sécurité nationale si elles sont partagées, a déclaré le ministre de la Justice, Merrick Garland, en annonçant l'acte d'accusation.

L'aviateur a été arrêté en avril dernier et est détenu depuis lors. Il est soupçonné d'avoir divulgué des documents classifiés du ministère de la Défense, dont le contenu concernait la défense de l'Ukraine dans le cadre de son conflit avec la Russie, des délibérations internes au sein du gouvernement sud-coréen concernant des décisions sur un éventuel transfert indirect d'armes à l'Ukraine, l'évaluation par les Etats-Unis du soutien apporté par le Mossad - le service de renseignement d'Israël - à des manifestations de masse contre une réforme judiciaire dans l'Etat hébreu, entre autres.

Les documents divulgués, qui ont d'abord été partagés par M. Teixeira avec ses amis sur Discord, une application de discussion en ligne attirant principalement les joueurs de jeux vidéo, avant d'être plus largement diffusés sur l'internet, ont montré les efforts continus des Etats-Unis pour espionner non seulement les pays qu'ils considèrent comme des ennemis, mais aussi ceux qui sont depuis longtemps leurs alliés.

Pendant des mois, des responsables de plusieurs agences gouvernementales américaines, dont le Conseil national de sécurité, le Département d'Etat et le Pentagone, se sont efforcés de contenir les retombées du scandale en refusant de confirmer la véracité des informations divulguées et en minimisant l'impact de l'incident sur la coopération entre Washington et ses alliés.