​États-Unis, auteur de la coercition économique
RCI 2023-05-16 11:24:44

Lors d’une récente réunion des ministres des Finances et des banquiers centraux du G7, la secrétaire au Trésor des États-Unis, Janet Yellen, a appelé à une « action coordonnée » contre la « coercition économique » de la Chine. C’est encore la rhétorique d’un voleur qui crie au voleur. Pour savoir qui est un vieux routier de la coercition économique et qui en est la victime, les faits disent long.

S’agissant de la « coercition » dans les relations internationales, le concept lui-même a été inventé et pratiqué par les États-Unis depuis 1971, date à laquelle Alexander George, professeur à l’université de Stanford, a introduit pour la première fois le concept de « diplomatie coercitive » pour résumer la politique américaine à l’égard du Laos, de Cuba et du Vietnam.

L’essentiel de ce concept, c’est que les États-Unis recourent à la menace de la force, à l’isolement politique, aux sanctions économiques et au blocus technologique pour forcer d’autres pays à effectuer des changements conformément aux exigences américaines, afin de préserver au maximum leur hégémonie.

Il est donc clair que la « coercition économique », qui fait partie de la « diplomatie coercitive » des États-Unis, est l’apanage de ce pays. La Chine a toujours encouragé la construction d’une économie mondiale ouverte et ne s’est jamais engagée dans la « coercition économique », à laquelle elle est fermement opposée. Or, les États-Unis cherchent à coller cette étiquette à la Chine à la moindre occasion.

Comme l’ont souligné certains analystes, les États-Unis veulent obtenir un « contrepoids » de toutes pièces dans la coopération et les négociations avec la Chine dans les domaines économique, commercial et financier, et utiliser une accusation inventée de toutes pièces pour forcer la Chine à jeter du lest.

Ces derniers temps, les médias américains ont laissé entendre que les États-Unis annonceraient des règles « sans précédent » sur les restrictions à l’investissement en Chine autour du sommet du G7 de cette année, couvrant des domaines de haute technologie tels que les semi-conducteurs, l’intelligence artificielle et l’informatique quantique. Si ces informations sont vraies, il s’agira d’un nouvel exemple de la coercition économique exercée par les États-Unis à l’encontre de la Chine pour freiner son développement.

En fait, le blocus technologique est un jeu favori auquel les États-Unis recourent pour pratiquer la coercition économique. En août 2022, la loi américaine sur les puces et la science est entrée en vigueur, avec certaines dispositions qui empêchent les entreprises de mener des activités économiques, commerciales et d’investissement normales en Chine.

L’industrie américaine des semi-conducteurs a pointé du doigt les actes tyranniques des États-Unis qui abusent du concept de sécurité nationale et sapent l’écologie de l’industrie mondiale des semi-conducteurs. « Le gouvernement américain devrait définir clairement ce qu’est la sécurité nationale et être transparent et prévisible », ont martelé les professionnels de l’industrie.

En ce qui concerne la Chine, le plus grand marché du monde pour les ventes de semi-conducteurs, John Neuffer, président de la Semiconductor Industry Association, a déclaré que les entreprises américaines de semi-conducteurs ne pouvaient pas se permettre d’être absentes. C’est la véritable voix de l’industrie et le gouvernement américain ne devrait pas faire la sourde oreille.

En outre, les sanctions unilatérales sont également un moyen de coercition économique dont les États-Unis abusent. Les États-Unis ont concocté divers prétextes pour supprimer les entreprises chinoises de haute technologie compétitives au niveau international et ont inscrit plus de 1.000 entreprises chinoises sur leur liste de sanctions.

Globalement, les États-Unis ont jusqu’à présent imposé des sanctions économiques unilatérales à près de 40 pays dans le monde, affectant près de la moitié de la population mondiale. Jusqu’à l’année fiscale 2021, le nombre cumulé de sanctions mises en œuvre par les États-Unis s’est élevé à plus de 9.400, ce qui provoquera une catastrophe humanitaire de grande ampleur.

Une analyse de la Brookings Institution estime qu’au plus fort de l’épidémie de la COVID en Iran, l’impact des sanctions américaines pourrait avoir causé jusqu’à 13 000 décès.

Pour les États-Unis, il n’y a pas d’amis éternels, mais seulement des intérêts éternels. La coercition économique des États-Unis n’épargne même pas leurs alliés. Historiquement, des entreprises des alliés de l’Oncle Sam, comme le japonais Toshiba, l’allemand Siemens et le français Alstom, ont été supprimées par les États-Unis chaque fois qu’elles ont défié les intérêts de ces derniers. En particulier, depuis les années 1980, les États-Unis ont lancé à plusieurs reprises des sanctions économiques contre le Japon et fait flèche de tout bois pour supprimer les industries concurrentielles japonaises telles que les semi-conducteurs. Il s’agit d’un cas typique de coercition économique.

Regardons la loi sur la réduction de l’inflation actuellement en vigueur aux États-Unis. Certains analystes affirment qu’en accordant des subventions et des crédits d’impôt injustes pour soutenir les produits énergétiques propres fabriqués localement, les États-Unis obligent les entreprises étrangères à choisir entre la discrimination sur le marché et l’investissement aux États-Unis. Les États-Unis utilisent la loi sur la réduction de l’inflation pour forcer les entreprises européennes à délocaliser leurs chaînes de production aux États-Unis.  De quoi s’agit-il si ce n’est de coercition économique ?

Le sommet du G7 se tiendra bientôt et de nombreux membres de ce « club » sont victimes de la coercition économique des États-Unis. Si les États membres doivent mettre à l’ordre du jour du sommet la question de la coercition économique, il leur vaut mieux de penser d’abord à leurs propres expériences et de dénoncer ce que font les États-Unis, au lieu de devenir aveuglément complices.

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