​Rejet en mer de l’eau radioactive : la crédibilité du Japon en question
RCI 2023-03-01 10:24:36

Le ministre japonais de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie, Yasutoshi Nishimura, a tenu, le 25 février, une réunion d’information sur le projet de rejet en mer de l’eau radioactive de Fukushima. Comme précédemment, les professionnels de la pêche locaux ont exprimé leur vive opposition et mis en cause la « perfidie » du gouvernement japonais, obstiné à faire avancer le projet sans leur consentement.

Ironiquement, lorsque les médias ont demandé quels critères seraient utilisés pour déterminer que la population était d’accord avec le projet, Yasutoshi Nishimura a répondu qu’« il n’y a pas d’indicateur spécifique ».

Il y a deux ans, le gouvernement japonais avait annoncé son projet de rejet de l’eau radioactive de Fukushima dans la mer à partir du printemps 2023, ce qui a suscité de nombreux doutes et oppositions dans le pays et à l’étranger. En juillet 2022, la partie japonaise a officiellement approuvé le projet de rejet de l’eau radioactive alors que le groupe de travail technique de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) était toujours en train de procéder à son examen et évaluation.

En janvier de cette année, à la veille de l’examen du groupe de travail technique de l’AIEA au Japon, la partie japonaise a annoncé unilatéralement que le rejet en mer aurait lieu « ce printemps et cet été ». Depuis lors, elle a accéléré la construction d’installations connexes dans le but de créer un fait établi. Ces actions sapent non seulement l’autorité des organisations internationales compétentes, mais sont également extrêmement irresponsables envers le peuple japonais et la communauté internationale.

Selon les derniers résultats de recherche récemment publiés par l’Institut coréen des sciences et technologies océaniques et l’Institut coréen de recherche sur l’énergie atomique, si l’eau radioactive est déversée dans les eaux de Fukushima situées à l’est du Japon, l’élément radioactif tritium présent dans l’eau déversée se déplacera vers l’est avec le fort courant chaud japonais et se propagera à l’ensemble de l’océan Pacifique Nord d’ici dix ans.

Shaun Burnie, spécialiste senior du nucléaire au bureau japonais de l’agence internationale de protection de l’environnement Greenpeace, a souligné qu’outre le tritium, l’eau radioactive de Fukushima contient de nombreuses autres substances radioactives qui ne peuvent pas être filtrées par la technologie existante à la centrale de Fukushima, comme le carbone 14, qui a une période radioactive de plus de 5000 ans. À l’en croire, les affirmations du gouvernement japonais selon lesquelles le rejet de l’eau radioactive est sûr ne sont pas crédibles.

Le rapport d’évaluation publié l’année dernière par le groupe de travail technique de l’AIEA a également montré que le projet japonais de rejet en mer n’était pas conforme aux normes de sécurité de l’agence.

Entre-temps, lors de la récente réunion informelle des dirigeants du Forum des îles du Pacifique, les dirigeants ont une fois de plus exprimé leur forte opposition au projet japonais de rejet en mer. Selon eux, ce projet n’est pas une affaire privée pour le Japon, mais un événement important qui affectera le monde entier, y compris les pays insulaires du Pacifique Sud, et le Japon devrait utiliser la science et les données pour guider son projet de rejet en mer.

En outre, lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies qui s’est tenue le 14 février, la Chine et la Russie, entre autres, ont exprimé leur inquiétude quant au rejet en mer de l’eau radioactive de Fukushima, soulignant que cela porterait gravement atteinte à l’environnement marin, à l’écosystème ainsi qu’à la vie et à la santé des habitants de tous les pays, mais le Japon a pris cette décision sans consulter ses voisins.

Les océans et les mers constituent une base pour la survie et le développement de tous les pays du monde. En tant que partie à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, le Japon a la responsabilité et l’obligation de protéger l’environnement marin. En fait, depuis 2013, le gouvernement japonais a proposé cinq options pour l’élimination de l’eau radioactive de Fukushima. S’il a finalement choisi le rejet en mer, c’est parce que cette option a le coût le plus bas. Que cela soit ou non en violation du droit international et nuisible à l’écologie marine et à la santé humaine ne le préoccupe pas. Cette approche révèle l’extrême égoïsme du gouvernement japonais.

Si la partie japonaise s’obstine à rejeter l’eau radioactive dans la mer, la communauté internationale devrait prendre des mesures conjointes pour protéger les intérêts communs par des moyens légaux. La partie japonaise a perdu sa crédibilité et se verra condamnée par l’histoire.

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