​Huit ans après, les Etats-Unis sont-ils capables de tenir leurs engagements envers l’Afrique ?
RCI 2022-12-21 10:21:04

Les Etats-Unis ont convoqué à l’intervalle de huit ans le deuxième sommet Etats-Unis-Afrique. Le président américain Joe Biden, le secrétaire d’Etat Antony Blinken et le secrétaire à la défense Lloyd Austin y ont tous participé, aux côtés des dirigeants de 49 pays africains et de l’Union africaine, ayant effectué le déplacement de Washington pour ce sommet prima facie de grande envergure.

Selon la Maison Blanche, ce sommet a mis l’accent sur les engagements américains à approfondir les relations avec le continent africain. L’administration Biden a envisagé de plus d’investir au moins 55 milliards de dollars en Afrique d’ici trois ans. Néanmoins, cette conférence de trois jours s’est clôturée sous les huées de contestation.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis ont placé l’Afrique à la marginalité de leur stratégie globale. L’ancien président américain Donald Trump n’a jamais visité l’Afrique sous son mandat.  Il a par contre décrit les pays africains avec des propos outrageants, ce qui a suscité de vives condamnations des Africains. Suite à l’éclatement de l’épidémie de COVID-19, les Etats-Unis font d’un côté le stockage de vaccins, mais envoient de l’autre côté les vaccins sur le point de l’expiration, une action qualifiée par l’Afrique d’ « une charité fallacieuse ».

Cependant, les Etats-Unis ont aujourd’hui tourné brutalement leurs tonalités et se proclament attacher de l’importance en Afrique. Le peuple africain est donc obligé de soupçonner la sincérité des Américains.

Avec une croissance démographique rapide et l’abondance des ressources naturelles, l’Afrique est un continent dynamique qui cherche à se transformer de l’économie traditionnelle en économie du savoir. Et cela nécessite un grand volume d’investissements pour libérer le potentiel à l’égard du développement.

En tant que pays le plus développé du monde, les Etats-Unis ont fait du bien en assistant les pays africains. Mais, comme pointent certains  analystes, si les Etats-Unis tournent les regards vers l’Afrique, c’est pour des raisons géopolitiques et non par conscience.

Les Etats-Unis ont souvent des difficultés à concrétiser leurs engagements relatifs à l’assistance vers l’Afrique. Prenons l’exemple d’un programme d’assistance en matière d’électricité en Afrique : en juin 2013, le président américain du moment Barack Obama a annoncé ce programme lors de sa visite en Afrique du Sud, déclarant que le projet rendra « les endroits se trouvant encore dans l’obscurité en Afrique éclairés par les lumières électriques ». Cependant, la production d’électricité n’est qu’un quart du volume de sa promesse à la fin de l’année 2020.

La première édition du sommet Etats-Unis-Afrique tenue en 2014 est un autre exemple. Obama s’est engagé à accroître les investissements en Afrique, y compris des fonds destinés à la prévention et au contrôle du sida. Mais la réalité c’est que le gouvernement américain a réduit le financement octroyé à ce projet de lutte contre le sida en Afrique et à d’autres projets d’assistance vers l’Afrique.

Pour les pays africains, ce dont ils ont besoin pour le moment consiste dans les aides sincères des grands pays. Selon l’agence Bloomberg, les Etats-Unis accueillent des dirigeants africains dans le but de modifier l’image américaine, qui met l’Afrique dans l’oubli. Si cela est vrai, les Etats-Unis devraient respecter réellement l’Afrique, assister l’Afrique avec des aides pragmatiques, faire sentir la sincérité américaine auprès des Africains et gagner ainsi la confiance de l’Afrique par des actes concrèts.

 

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