Le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador a qualifié jeudi d'"insensée" la demande du gouvernement américain d'organiser des consultations pour régler un différend concernant la politique énergétique du Mexique dans le cadre de l'Accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM).
"Il y a une consultation en vue et c'est totalement insensé", a-t-il dit lors de sa conférence de presse quotidienne au Palais national à Mexico.
Selon lui, les Etats-Unis adoptent "un ton arrogant de prépotence" en assurant que la "réforme énergétique de 2013 qui avait été entreprise (au Mexique) était la solution" à l'efficacité énergétique, par opposition à la politique que suit aujourd'hui son propre gouvernement.
Les Etats-Unis ont demandé des consultations fin juillet, arguant que les réformes énergétiques actuelles du Mexique violent les termes de l'ACEUM en donnant priorité aux entreprises pétrolières et gazières publiques, entre autres.
L'ancien président mexicain Enrique Pena Nieto (2012-2018) a mené des réformes qui ont ouvert le secteur énergétique nationalisé de son pays aux investissements privés.
M. Lopez Obrador a estimé que la demande américaine de consultations était inutile, car il a déjà reçu des chefs d'entreprise américains pour répondre à leurs préoccupations au "cas par cas", ce qui a conduit à des promesses d'investissement de plusieurs millions de dollars.
Le président mexicain a toutefois exclu la possibilité que son pays se retire de l'ACEUM en raison de divergences avec ses partenaires.
Selon le ministère mexicain de l'Economie, c'est la quatrième fois que le mécanisme de règlement des différends de l'ACEUM est utilisé depuis l'entrée en vigueur de l'accord en juillet 2020.
L'ACEUM a remplacé l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) conclu en 1994 en révisant plusieurs de ses dispositions.