Le président Xi Jinping a eu, sur demande, un entretien téléphonique avec le président américain Joe Biden dans la soirée du 28 juillet. Les deux chefs d’État ont procédé à une communication et à des échanges francs sur les relations sino-américaines et les questions intéressant les deux parties.
Le président Xi a exposé la responsabilité que la Chine et les États-Unis, deux grands pays, doivent assumer. Il a indiqué les erreurs de perception des relations sino-américaines commises par les États-Unis et leur mauvaise lecture du développement de la Chine. Le président Xi a présenté en particulier la position de principe de la Chine sur la question de Taïwan. Pour sa part, le président Biden a exprimé la volonté des États-Unis de travailler avec la Chine pour rechercher à coopérer dans les domaines où les deux pays ont des intérêts convergents tout en gérant de manière adéquate les divergences. Il a réaffirmé que la politique d’une seule Chine des États-Unis n’avait pas changé et ne changerait pas, et que les États-Unis ne soutenaient pas l’« indépendance de Taïwan ».
C’est la cinquième fois depuis l’entrée en fonction de l’actuelle administration américaine que les dirigeants de la Chine et des États-Unis se sont entretenus par téléphone, et c’est aussi un entretien extrêmement important à un moment critique. Actuellement, sous l’impact de la pandémie de COVID-19 et des conflits géopolitiques tels que la crise ukrainienne, le déficit de développement et celui de sécurité, continuaient de s’accentuer. Dans un monde de changement et d’instabilité, la communauté internationale espère voir la Chine et les États-Unis gérer correctement leurs divergences et jouer un rôle d’orientation dans la préservation de la paix et de la sécurité mondiales ainsi que dans la promotion du développement et de la prospérité dans le monde.
Au vu du contenu de cet appel, les deux parties ont regardé en face leurs différences, tout en exprimant leur volonté de coopérer. Le président Xi a souligné qu’envisager et définir les relations sino-américaines dans la perspective de la compétition stratégique et considérer la Chine comme son rival principal et le défi de long terme le plus grave constituerait une erreur de perception des relations entre les deux pays, une mauvaise lecture du développement de la Chine et aurait pour effet de désorienter les deux peuples et la communauté internationale.
En même temps, le président Xi a souligné la nécessité pour la Chine et les États-Unis de maintenir la communication sur les questions majeures dont la coordination des politiques macroéconomiques, la préservation de la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales et la garantie de la sécurité énergétique et alimentaire mondiale. Les deux parties doivent favoriser l’apaisement des tensions sur les dossiers brûlants régionaux, contribuer à ce que le monde sorte au plus tôt de la COVID-19, réduire les risques de stagflation et de récession et préserver le système international centré sur l’ONU et l’ordre international basé sur le droit international. Ces jugements reflètent pleinement le sens des responsabilités d’un dirigeant d’une grande nation à l’égard de l’avenir et du destin des peuples chinois et américain ainsi que des peuples du monde, et indiquent la voie et la direction à suivre pour la coopération sino-américaine. Les États-Unis devraient également assumer leurs responsabilités en tant que grande puissance et prendre des mesures concrètes pour aller dans la même direction que la Chine.
Lors de cet entretien téléphonique, le président Xi a présenté en particulier la position de principe de la Chine sur la question de Taïwan.
Le président chinois a souligné que les trois communiqués conjoints sino-américains étaient des engagements politiques pris par les deux parties et que le principe d’une seule Chine était le fondement politique des relations sino-américaines. La Chine, a-t-il dit, s’oppose fermement aux activités sécessionnistes visant à l’« indépendance de Taïwan » et à l’ingérence des forces extérieures et ne laisse aucun espace aux forces prônant cette soi-disant « indépendance » sous quelque forme que ce soit. Il ne faut pas agir à l’encontre de la volonté du peuple et ceux qui jouent avec le feu finiront par se brûler, a-t-il souligné. Il a espéré que la partie américaine puisse y voir plus clair. Il a indiqué que la partie américaine devait joindre les actes aux paroles pour observer scrupuleusement le principe d’une seule Chine et appliquer les trois communiqués conjoints sino-américains.
Il s’agit d’un message clair que le dirigeant chinois a envoyé aux États-Unis sur la question de Taïwan. La partie américaine doit réaliser que si la question de Taïwan n’est pas traitée correctement, cela aura un impact négatif sur les relations sino-américaines. Puisque les États-Unis se sont engagés à plusieurs reprises à adhérer à la politique d’une seule Chine et à ne pas soutenir l’« indépendance de Taïwan », ils doivent faire ce qu’ils disent, plutôt que d’agir contrairement à leurs déclarations.
Les deux chefs d’État ont estimé que cet entretien était franc et approfondi. Ils sont convenus de maintenir les contacts et ont demandé à leurs équipes de maintenir la communication et la coopération dans ce sens. Cela montre que, même si les relations entre les États-Unis et la Chine sont dans une situation difficile, les deux parties ont toujours la volonté de gérer leurs différences par le dialogue et la communication.
Les relations sino-américaines ne peuvent pas se détériorer davantage et le bon choix doit être fait. La Chine a toujours développé les relations sino-américaines conformément aux trois principes avancés par le président Xi, à savoir le respect mutuel, la coexistence pacifique et la coopération gagnant-gagnant. Les États-Unis devraient également corriger leur perception stratégique de la Chine, mettre en œuvre par des actions concrètes l’engagement du président Biden, selon lequel les États-Unis ne cherchaient pas à entrer dans une nouvelle guerre froide avec la Chine ou à changer le système de la Chine, que la revitalisation de leurs alliances ne visait pas la Chine, qu’ils ne soutenaient pas l’« indépendance de Taïwan » et qu’ils n’avaient pas l’intention d’entrer en conflit avec la Chine. En particulier, ils devraient faire preuve de prudence dans leurs paroles et leurs actions sur la question de Taïwan afin d’éviter une situation dangereuse.