L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré samedi que la récente
propagation de la variole du singe dans plus de 50 pays ne constitue pas une
urgence de santé publique de portée internationale, le niveau d'alerte le plus
élevé que l'OMS puisse émettre.
Toutefois, il ne faut pas négliger "le
risque d'une transmission supplémentaire et durable à l'ensemble de la
population", ont averti certains membres du Comité d'urgence de l'OMS à propos
de cette épidémie dans un rapport, à la suite d'une réunion tenue jeudi.
Le
rapport a également indiqué que l'activité du virus de la variole du singe "a
été négligée et mal contrôlée pendant des années dans les pays de la Région
africaine de l'OMS".
"La convocation du comité reflète en soi l'inquiétude
croissante suscitée par la propagation internationale du virus de la variole du
singe", a estimé samedi le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom
Ghebreyesus, dans un communiqué, ajoutant que le comité était disponible pour
être reconduit en fonction de l'évolution de l'épidémie.
Le comité a mis en
évidence un certain nombre de conditions qui devraient inciter à réévaluer
l'événement, telles qu'une augmentation du taux de croissance des cas signalés
dans les 21 prochains jours, une propagation significative vers et dans d'autres
pays, une augmentation du nombre de cas dans les groupes vulnérables et une
augmentation de la morbidité, de la mortalité et des taux
d'hospitalisation.
Tedros Adhanom Ghebreyesus a appelé à une surveillance
renforcée, à l'amélioration des diagnostics, à l'engagement des communautés et à
la communication sur les risques, ainsi qu'à l'utilisation appropriée des
thérapeutiques, des vaccins et des mesures de santé publique, notamment la
recherche des contacts et l'isolement.
Il a également appelé les membres à
collaborer, à partager les informations et à s'engager auprès des communautés
touchées afin que les mesures de sécurité en matière de santé publique soient
communiquées rapidement et efficacement.
De multiples cas de variole du
singe ont été signalés au cours des dernières semaines dans plusieurs pays en
Europe et en Amérique du Nord, régions où le virus n'est normalement pas
présent.
Cette maladie endémique est normalement limitée géographiquement à
l'Afrique occidentale et centrale, tandis que l'identification de cas confirmés
et suspects de variole du singe sans aucun antécédent de voyage dans une zone
endémique dans plusieurs pays est atypique, selon l'OMS.
La variole du
singe, détectée pour la première fois chez des singes de laboratoire en 1958,
est supposée de se transmettre d'animaux sauvages tels que les rongeurs à
l'homme, ou d'un homme à l'autre.