​Commentaire : ce drame de lutte partisane n'a fait qu'aggraver le « cauchemar américain »
RCI 2022-06-18 21:02:18

Le 14 juin, heure locale, la commission d'enquête spéciale de la Chambre des représentants des États-Unis a tenu une audition sur l'assaut du Capitole. Selon CNN, la retransmission en direct de l'audition permettra aux Américains de se rappeler l'impact de ce « cauchemar américain ». Pour le monde, c'est l'occasion de jeter un regard neuf sur la démocratie à l'américaine.

Il y a un an, le 6 janvier, des milliers de partisans du président américain de l'époque, Donald Trump, faisaient irruption au Capitole américain dans une tentative violente de renverser le résultat de l'élection présidentielle. Cet assaut fit cinq morts, plus de 140 blessés parmi les policiers et plus de 700 arrestations. En apparence, l'incident était la conséquence du mécontentement des partisans de Donald Trump face aux résultats de l'élection, mais en substance, il traduisait une longue histoire de graves déchirures internes et d'une polarisation politique accrue aux États-Unis.

Les deux récentes auditions ont rendu public de nombreux témoignages et vidéos visant à établir s'il existait un lien direct entre l'ancien président américain Donald Trump et l'assaut du Capitole, et s'il pouvait être accusé de fraude électorale alors qu'il savait qu'il avait perdu les élections.

Au cours de l'année dernière, depuis le lancement des enquêtes sur l'assaut du Capitole jusqu'à l'organisation des auditions, les querelles partisanes n'ont jamais cessé. La Chambre des représentants, contrôlée par le parti démocrate, a lancé des enquêtes à l’impact retentissant et promu avec ardeur des informations concernant ces auditions, tandis que les républicains accusaient de « déséquilibre énorme » la composition de la commission d'enquête et les auditions d'être un « nuage de fumée » destiné à détourner l'attention.

Ainsi, l’enquête qui était censée révéler la vérité s'est transformée en un drame de lutte partisane. Cette situation ne reflète pas seulement la polarisation croissante de la politique américaine, mais elle déchire davantage l'opinion publique américaine. Un récent sondage de NBC News montre que 45 % des personnes interrogées pensent que Donald Trump est « entièrement » ou « principalement » responsable de l'assaut du Capitole, tandis que 55 % estiment qu'il est « seulement un peu » ou « pas du tout » responsable.

Cependant, certains politiciens américains n'ont jamais tiré la leçon pour s'attaquer aux causes profondes du problème, ils continuent en effet de mettre en avant leurs intérêts sur des questions telles que la prévention et le contrôle des épidémies, la relance économique et les projets de loi sur le contrôle des armes à feu, en attendant, les conflits s'aggravent. Dans ce contexte, le nombre de décès dû à la COVID-19 dépasse le million, les fusillades se succèdent sans arrêt et les attaques violentes contre les personnes d'origine afro-asiatique se poursuivent.

Robert Kagan a écrit l'année dernière dans le « Washington Post » que dans les trois ou quatre prochaines années, les États-Unis risquaient d'être le théâtre de violences massives, d'un effondrement de l'autorité du gouvernement fédéral et d'une scission du pays entre deux camps. Dans une interview accordée au « Sunday Times », l'ancien secrétaire d'État américain Henry Alfred Kissinger a déclaré que le débat public dans la vie politique américaine porte de moins en moins sur les questions concrètes et davantage sur la motivation et l'identité politiques, et que les États-Unis sont aujourd’hui encore plus divisés qu'ils ne l'étaient pendant la guerre du Vietnam.

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