Une vie meilleure : les éleveurs d'animaux sauvages se dirigent vers d'autres secteurs

CGTNF 2020-07-06 15:41:28
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En 2016, la Chine s'est fixée comme objectif d'éliminer l'extrême pauvreté d'ici la fin de 2020. L'interdiction récente de tout commerce et consommation d'espèces sauvages à cause du coronavirus a affecté beaucoup de personnes dans l'industrie. Cela a fait craindre qu'ils ne sombrent dans la pauvreté. Mais voici comment le gouvernement les aide à trouver du travail dans d'autres domaines. 

Chen Lujun était éleveur de rats de bambou et formateur dans la ville de Heyuan dans le sud de la Chine. Dans certaines parties du sud de la Chine, les rats de bambou ont longtemps été considérés comme un mets délicat. Puis, le coronavirus a frappé. Fin février, Beijing a suspendu le transport et la vente des animaux sauvages terrestres, y compris les serpents et les rats de bambou. L'impact a été un coup dur pour Chen.

"J'avais déjà construit une nouvelle maison pour élever plus de rats de bambou. Tous mes revenus en dépendaient. Donc, quand l'interdiction a été annoncée, cela a été très difficile", a dit Chen Lujun.

Quelques jours après s'être occupé de tous ses rats invendus, Chen est parti pour la ville voisine de Huizhou. Là-bas, il a décidé d'en apprendre davantage sur l'aquaculture comme moyen de subsistance alternatif.

"Je dois passer à autre chose et penser à ce qui va suivre. Les villageois comptent aussi sur moi pour leur enseigner de nouvelles compétences. Les revenus de l'industrie de la pêche sont incomparables à ceux de la vente des rats de bambou. Lorsque vous atteignez un certain quota, les profits sont gratifiants", a ajouté Chen.

Zhu Huafeng, éleveur de serpents, a connu le même sort. Les activités liées aux serpents l'ont aidé à sortir de la pauvreté en 2019. L'annonce de l'interdiction sur la faune a laissé Zhu et sa famille sous le choc.

"Les serpents m'ont fait gagner beaucoup d'argent avant l'interdiction. J'ai une grande famille à nourrir. Avant, je n'avais rien. Je ne savais pas quoi faire", a raconté Zhu Huafeng.

Pour éviter une crise financière, les autorités locales lui ont présenté un autre secteur d'activité : la production de tofu. Mais apprendre un nouveau métier comporte des défis.

"J'ai déjà perdu 7 ou 8 kilos ! Maintenant, je me lève à 2 heures et demie du matin pour commencer à broyer du soja. Je dois travailler jusqu'à 3 heures de l'après-midi parce que tout le processus de fabrication repose sur la lumière du jour. Le travail est beaucoup plus exigeant que l'élevage des serpents, mais tout cela en vaut la peine", a dit Zhu. "Ma confiance grandit, à mesure que je m'améliore de jour en jour. Le comité du village m'aide à construire une usine. Ils ont envoyé des experts pour me guider. Une fois que nous aurons respecté les normes de qualité, je pourrai réaliser des profits plus rapidement qu'avant."

Le gouvernement local a alloué près de 300 000 dollars pour aider les agriculteurs spécialisés dans la faune à changer de secteur. A la fin du mois de mars, près de 800 des personnes touchées à Heyuan étaient passées à d'autres types de commerce.

"C'était une course contre la montre. Nous avons dû visiter tous les ménages touchés. L'une des leçons que nous avons apprises est qu'il est important de les intégrer dans des entreprises diversifiées, comme l'élevage, la culture des champignons et les industries de transformation. Nous devons les empêcher de retomber dans la pauvreté", a indiqué Yuan Dingyang, chef de section du bureau de réduction de la pauvreté de Heyuan.

Yuan dit que la prochaine étape est d'assurer la rentabilité des nouvelles entreprises. En plus de susciter l'espoir, il dit qu'il est crucial de transformer les crises en opportunités.

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