Le Mali dénonce le traité de défense et les accords militaires signés avec la France (officiel)

xinhua 2022-05-04 17:06:44
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Le Mali a dénoncé le traité de coopération en matière de défense, signé le 16 juillet 2014 avec la France, ainsi que les accords déterminant le statut des forces Barkhane et Takuba, annonce un communiqué signé du ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, Abdoulaye Maïga, également porte-parole du gouvernement malien.

Cette décision, explique le communiqué publié lundi soir, est motivée par ''l'attitude unilatérale du partenaire français'' qui a décidé les 3 et 7 juin 2021 de suspendre les opérations conjointes avec l'armée malienne et de mettre fin à l'opération Barkhane ''sans consulter au préalable'' le Mali.

Les ''multiples violations de l'espace aérien malien'' par des aéronefs français, malgré ''l'instauration d'une zone aérienne d'interdiction temporaire'' par les autorités militaires maliennes sont pointées du doigt, de même que la ''manœuvre dilatoire'' de Paris qui demande une réunion d'experts pour la relecture du traité de défense au lieu de proposer ses amendements alors que Bamako lui a envoyé les siens depuis décembre 2021.

Tout ceci, sans compter ''les atteintes flagrantes à la souveraineté nationale du Mali'', déplore le communiqué avant de préciser que ces trois accords suivants sont dénoncés : l'accord SOFA encadrant le déploiement de Serval (puis Barkhane) de 2013, le traité de coopération en matière de défense de 2014 et l'accord SOFA de 2020 encadrant le déploiement des contingents étrangers de Takuba.

Pour le traité de coopération signé en 2014 (formation, coopération militaire hors Barkhane), la dénonciation doit prendre effet dans 6 mois, conformément à ce qui est prévu dans le traité.

Par contre, concernant les SOFA signés en 2013 et 2020 et encadrant la présence des forces Barkhane et Takuba, le Mali a exigé un effet immédiat sur la base de la Convention de Vienne sur le droit des traités et applicable en l'absence de dispositions spécifiques dans l'accord. Ladite convention prévoit une possibilité de dénonciation à effet immédiat en cas de ''violation substantielle'' du traité par l'autre partie.

''La France n'a pas ratifié la Convention de Vienne, mais elle l'applique. Elle devrait cependant rejeter cette interprétation et exiger la durée normale de préavis en cas de dénonciation, à savoir 12 mois'', a confié à Xinhua une source diplomatique malienne ayant requis l'anonymat.

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