Le chancelier allemand dit qu'il n'y a pas de raccourcis pour la candidature de l'Ukraine à l'UE
Le chancelier allemand Olaf Scholz a affirmé jeudi qu'il n'y aurait pas de raccourcis pour la demande d'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne (UE).
La Commission européenne devrait terminer son évaluation initiale de la demande d'adhésion de l'Ukraine à l'UE d'ici la fin du mois de juin, a dit M. Scholz dans son discours devant le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand. Le fait de ne pas autoriser de raccourcis sur la route de l'Ukraine vers l'UE est, en outre, un "impératif d'équité" envers les autres pays des Balkans occidentaux, a ajouté M. Scholz.
L'adhésion à l'UE peut prendre plusieurs années. Les pays des Balkans occidentaux que sont le Monténégro, la Serbie, l'Albanie et la Macédoine du Nord sont reconnus comme pays candidats depuis huit à 17 ans.
La semaine dernière, le président français Emmanuel Macron a également tempéré les espoirs d'une adhésion rapide de l'Ukraine à l'UE. "Nous savons tous parfaitement que le processus qui leur permettra d'adhérer prendra en réalité plusieurs années, et très probablement plusieurs décennies", a-t-il estimé.
Avant la réunion extraordinaire des dirigeants de l'UE à la fin du mois de mai, M. Scholz s'est prononcé en faveur d'un fonds de solidarité européen pour la reconstruction de l'Ukraine. "C'est déjà clair, la reconstruction des infrastructures détruites, la relance de l'économie ukrainienne, tout cela va coûter des milliards", a-t-il dit.
Le fonds de solidarité serait "alimenté par les contributions de l'UE et de nos partenaires internationaux", a-t-il expliqué, soulignant que l'UE devait commencer les préparatifs dès maintenant pour soutenir l'Ukraine sur "son chemin européen".
M. Scholz a souligné que la solidarité en Europe était également nécessaire pour faire face à la hausse des prix de l'énergie. "Au niveau européen, la principale préoccupation est de veiller à ce qu'il n'y ait pas de goulots d'étranglement dans l'approvisionnement énergétique des différents États membres", a-t-il dit.
Pour éviter les pénuries d'énergie, l'Allemagne doit devenir indépendante de l'énergie fossile et développer les réseaux énergétiques trans-européens, a affirmé M. Scholz, qui a salué les progrès réalisés avec le Danemark, la Belgique et les Pays-Bas.