Commentaire : Regarder au loin pour guider l'économie mondiale
Lors de la première phase du 13e sommet du G20 à Buenos Aires, le président chinois Xi Jinping a appelé les dirigeants des Etats membres à "regarder au loin et adopter une attitude responsable pour guider l'économie mondiale".
Au cours des 10 dernières années, le sommet du G20 a joué un rôle de premier plan dans la gouvernance économique mondiale. Aujourd'hui, lorsque les dirigeants se réunissent de nouveau pour l'économie mondiale, ils font face à une réalité dérangeante: le risque de ralentissement de l’économie mondiale et le système multilatéral menacé par l’unilatéralisme et le protectionnisme.
Tous les pays du monde doivent choisir entre la mondialisation et l'unilatéralisme, entre le libre-échange et le protectionnisme, entre la coopération et l’affrontement. En quelques sortes, les chefs d’Etat sont devant un choix historique. Et il leur faut regarder au loin et avoir une vision stratégique.
Afin de maintenir l'ouverture et la coopération, il est nécessaire que tous les pays du monde fassent tout leur possible pour maintenir le libre-échange et un système commercial multilatéral fondé sur des règles, au cœur notamment de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). L’OMC fait appliquer des règles précises, ce qui rend le commerce plus fluide. Parallèlement, l'OMC fournit un mécanisme pour résoudre les conflits, évitant ainsi le recours à la violence ou aux forces militaires.
Malheureusement, l'OMC a été confrontée à la menace de l'unilatéralisme et du protectionnisme ces dernières années. Par exemple, certains pays imposent leur loi nationale lorsque leurs partenaires font l’objet d’enquête d’un viol des réglementations, des droits de douane supplémentaires ont été même appliqués de façon arbitraire. Cette pratique menace le bon fonctionnement de l'OMC et mine le système commercial multilatéral, selon le terme du président argentin Mauricio Macri, qui assume la présidence tournante du sommet du G20.
A Buenos Aires, les dirigeants du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ont tenu des consultations en marge du sommet du G20. Ils sont convenus de soutenir pleinement un système commercial multilatéral fondé sur des règles et représenté par l'OMC afin d'assurer un commerce international transparent, non discriminatoire, ouvert et inclusif.
En regardant un peu en arrière, on a pu constater qu’à l’issue de la crise financière de 2008, les pays membres du G20 ont adopté une position commune, coordonné leurs politiques économiques. C’est ainsi qu’ils ont su éviter les mesures protectionnistes et faire remonter l'économie mondiale. C’est une des leçons précieuses de l’histoire du G20. Après la pluie, on jette le parapluie?
Le PIB des pays du G20 représente 85% de l'économie mondiale. Il ne fait aucun doute que leur solidarité, ou le cas contraire, déterminera l'orientation de l'économie mondiale et le bien-être de la population du monde entier.
Dans son discours au sommet du G20, Xi Jinping a souligné que de nombreux problèmes auxquels le monde est confronté sont liés au développement et qu’il faut donc tenir au principe de bénéfice accessible à tous et de gagnant-gagnant. Il a fait remarquer que depuis la crise financière de 2008, la Chine avait contribué à plus de 30% de la croissance économique mondiale. Parallèlement à sa croissance dynamique, la Chine accorde une importance majeure à la réduction de la pauvreté et s’est donnée la tâche d'éliminer la pauvreté absolue d’ici 2020.
Au cours des dix dernières années, la Chine a approfondi ses réformes et élargi son ouverture au monde extérieur. Douze zones de libre-échange ont été établies dans le pays. Des restrictions d'accès au marché ont été supprimées, ces mesures concernent le secteur financier, l’assurance, l'automobile et l'aéronautique. Des sociétés dont Allianz et BASF ont été autorisées à créer des entreprises à part entière en Chine.
Tout comme ce qu’a déclaré le président Xi, dans le processus de la mondialisation, les pays appartiennent de plus en plus à une communauté aux intérêts, aux responsabilités et à un destin partagés. La coopération mutuellement bénéfique est le seul choix si l'on veut aller de l'avant. Tous les pays seront victimes d’une économie mondiale en mauvaise santé. Pour comprendre l’économie mondiale, il faut avoir une vue globale, pour la guider, il faut regarder au loin.