Commentaire : L’avenir du G20 s’inspire d’une rétrospective du passé
Les dirigeants des pays du G20 se réuniront vendredi 20 novembre en Argentine pour un nouveau sommet. Cette rencontre sera l’événement le plus important et le plus marquant de l’année 2018.
Le mécanisme du sommet du G20 est né en 2008 après l’éclatement de la crise financière globale. Dix ans après, face au ralentissement de la croissance économique, à l’augmentation de l’incertitude et des risques de l’économie mondiale ainsi qu’au choc de l’unilatéralisme et du protectionnisme sur l’ordre international, le mécanisme du G20 peut-il maintenir son engagement initial et jouer encore une fois le rôle dans la coordination globale? Une question qui suscite l’attention du public.
David Gruen, coordinateur australien pour les affaires du G20, indique dans un article que le sommet de Buenos Aires fait face à d’énormes défis. Selon lui, «Nous ne vivons plus dans un monde où tous les principaux pays adhèrent à des accords et établissements multilatéraux, tels que l’accord de Paris, l’objectif du développement durable et l’Organisation mondiale du Commerce.»
Selon l’Agence Reuter, la solidarité, conjuguée par des pays face au désastre économique il y a dix ans, n’existe que dans la mémoire. L’ambition des hommes politiques est éphémère.
Pour sauver l’économie mondiale ravagée lors de la crise financière de 2008, le Groupe des 20 a poussé des pays à prendre les mesures de soutien financier et est parvenu à éviter à faire tomber le malheur sur autrui et la fréquentation du protectionnisme. Le G20 a réussi à devenir l’un des principaux forums globaux sur la coopération économique.
La réussite des dirigeants du G20 à réagir à la crise réside aux consensus et aux actions concrètes des pays sur la coordination et la coopération des politiques macroéconomiques. Le Groupe des 20 comprend les cinq pays membres du Conseil de Sécurité de l’ONU, des pays des BRICS et du G7. Lors des trois sommets en 2008 et 2009, les dirigeants du G20 sont arrivés à concilier les intérêts du pays et ceux des autres pays. Ils sont à la proie des opportunités de coopération dans la compétition et cherchent les intérêts réciproques dans la coopération.
En tant que le plus grand pays en développement et membre du G20, la Chine a assuré d’un côté le bon fonctionnement de son économie intérieure et la compétitivité grâce à la réforme structurelle; de l’autre côté elle a continué à prendre des mesures en faveur d’ouverture de son marché.
Durant les sommets précédents du G20, la Chine a toujours insisté sur le multilatéralisme, l’esprit du partenariat et la coopération gagnant-gagnant. Le président chinois Xi Jinping a participé au sommet à cinq reprises depuis 2013; en tant que chef d’Etat à la présidence, il a présidé le sommet 2016 de Hangzhou.
Sur ces cinq sommets du G20, Xi Jinping a réitéré que les pays devaient édifier «une économie ouverte» et «s’opposer fermement au protectionnisme», parce que «l’élargissement du commerce mondial bénéficiera à tous les pays». Il a appelé les pays du monde à défendre le libre-commerce, sauvegarder le commerce multilatéral et construire la chaîne de valeur globale mutuellement bénéfique.
Toujours lors du sommet de Hangzhou, le président Xi Jinping a préconisé la transformation de l’ancien mécanisme de réaction de crise en mécanisme permanent de gouvernance de l’économie mondiale. Selon lui,il n’existe pas d’île isolé sous la mondialisation économique, la coopération est un choix inévitable et l’esprit de partenariat constitue le plus précieux trésor du G20.
Sans aucun doute, pendant dix ans, les dirigeants des autres pays membres du G20 ont également proposé de bonnes suggestions.
Passant en revue les dix ans écoulés du G20, on ressent plus que jamais la nécessité d’un esprit de partenariat lors du sommet de Buenos Aires.
Selon les récents chiffres de l’OMC, entre mai et octobre 2018, on compte 40 cas de mesures de restrictions commerciales imposées parmi les pays membres du G20, concernant 481 milliards de dollars d’échanges commerciaux. Il s’agit du plus haut niveau depuis le lancement de cette statistique en 2012. Ce signe rend des analystes soucieux que le sommet 2018 connaîtra le même sort que le sommet du G7 en juin dernier et la réunion informelle de l’APEC en mois dernier sans aboutir à des résultats.
Lors du sommet de Saint-Pétersbourg en 2013, embarrassant à travers la sécurité politique, la presse a indiqué que «le monde a besoin que les dirigeants du G20 représentent la volonté de solidarité et de coopération…Même si les rencontres et dialogues comptent, plus il y a des compréhensions mutuelles, moins de risques imprévus il y'aura.»
Ce propos repêché du passé s’applique aussi au monde d’aujourd’hui.