La CEPALC espère que le G20 enverra un signal positif sur le multilatéralisme (INTERVIEW)
Le prochain sommet du G20 à Buenos Aires offre une opportunité d'unir tous les efforts pour combattre le protectionnisme et réduire le risque d'une nouvelle crise financière mondiale, a estimé une responsable régionale de l'ONU.
Ce sommet, prévu vendredi et samedi cette semaine dans la capitale argentine, sera observé de près vu les problèmes que rencontre actuellement le monde, a confié Alicia Barcena, secrétaire exécutive de la Commission économique de l'ONU pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), dans une interview accordée à Xinhua.
Elle a dit espérer qu'il puisse "déboucher sur des accords ou, à tout le moins, à une volonté collective de faire des progrès sur le front financier, être capable de prévenir tout risque de crise majeure liée à la hausse du protectionnisme".
Mme Barcena a souligné que le G20, dont les membres représentent environ 75% du commerce mondial, avait joué un rôle majeur dans la gestion de la crise financière de 2008-2009.
D'après elle, dans le contexte de hausse du protectionnisme, le monde connaît un changement de cycle dans lequel les flux financiers vers les économies émergentes ne seront plus aussi fluides que les années précédentes.
Face aux phénomènes nationalistes et protectionnistes, la Chine et les membres du G20 de la région CEPALC que sont le Mexique, le Brésil et l'Argentine sont de fervents partisans du multilatéralisme, tandis que plusieurs membres de l'Union européenne s'efforcent aussi de le défendre.
"Le rôle de la Chine est très important, car elle a démontré de manière explicite son engagement envers le multilatéralisme et le libre-échange", a noté Alicia Barcena.
Jugeant stratégiques les relations entre l'Amérique latine et la Chine, elle a déclaré que la région devait saisir les opportunités offertes par l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR), ce qui contribuera à résoudre la situation difficile dans laquelle se trouve la mondialisation aujourd'hui.
"La Chine souhaite non seulement acheter des matières premières, mais être présente (en Amérique latine) en tant qu'investisseur et y prendre des risques dans de nouveaux domaines, dans des secteurs intéressants comme les technologies", a-t-elle poursuivi.
Mme Barcena a également suggéré que le sommet du G20 propose des réformes de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), notamment des changements de sa structure institutionnelle.
Faisant remarquer que l'OMC est critiquée pour être influencée par les pays les plus riches, elle a souligné que cet organisme international avait besoin de trouver un meilleur équilibre entre les pays développés et les pays en voie de développement afin de renforcer la stabilité mondiale.
"En définitive, le sujet principal de ce sommet sera le commerce", a conclu Mme Barcena. "Nous devons oeuvrer à un avenir très différent de celui que nous avons aujourd'hui".