Découverte des costumes des Hongyao, un savoir-faire de l'ethnie Yao

cri 2017-06-28 10:56:30
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Situé dans le nord de la Région autonome des Zhuang au Guangxi, le bourg Longji du district Longsheng abrite une branche de l'ethnie Yao, Hongyao, les Yao en costumes rouges en français. L'origine de ce nom vient du fait que ces habitants aiment s'habiller en rouge. Au 6e jour de juin selon le calendrier lunaire, les familles du village Hongyao sortent leurs beaux vêtements traditionnels pour les exposer au soleil. Ces vêtements traditionnels très colorés ornent les quatre coins du village. Héritage de la culture et de l'histoire de l'ethnie, les costumes traditionnels des Hongyao sont classés dans la liste du patrimoine immatériel national. Comment sont fabriqués ces vêtements et comment les femmes Hongyao ont réussi à préserver ce savoir-faire, écoutez le reportage de notre journaliste pour le découvrir :

Lors du 6ème jour du mois de juin, selon le calendrier lunaire, les femmes du village des Yao Huangluo du bourg Longji se précipitent pour sortir leurs costumes traditionelles et les exposer au soleil. Les femmes arborent de longues chevelures et portent des vêtements qu'elles ont elles-mêmes confectionnés.

Avec le développement du tourisme local, la coutume d'exposer les vêtements au soleil est devenue une activité festive, qui s'est intégrée aux spectales présentés aux touristes.

Les femmes Yao, vêtues de costumes splendides, dansent sur scène avec fierté tout en présentant leur culture.

Pan Jifeng a hérité de ce savoir-faire pour la confection des costumes des Hongyao :

« La broderie de notre ethnie se compose de façon très différente. Voici le vêtement, sur lequel on peut voir le point de croix et la broderie négative. Les motifs présentent des animaux, des fleurs, un dragon, un poisson et un oiseau. On peut remarquer aussi d'autres motifs comme celui qu'on appelle « les deux dragons qui s'emparent du trésor » et celui dit des empreintes des pattes du tigre. »

Il existe une légende liée à ces empreintes. Un jour, l'empereur marchait dans la montagne, un tigre lui sauta dessus. A ce moment critique, une jeune femme de l'ethnie Yao lança une flèche qui tua le tigre. Ainsi sauvé, l'empereur coupa l'une des pattes du fauve, et l'applica tel un sceau sur le vêtement de la jeune fille. La patte du tigre baignée dans le sang vint ainsi tâcher le vêtement de la jeune femme Yao, y laissant son empreinte.

Depuis lors, la patte de tigre est devenue un motif indispensable aux vêtements des femmes Yao.

Les techniques de broderie des Yao sont compliquées. Mais on ne peut pas trouver de méthode écrite. Ces techniques sont transmises de bouche à oreille et de génération à génération.

Quand à Pan Jifeng, elle a appris ce savoir-faire à l'âge de 9 ans. A 12 ans, elle était déjà passionnée de broderie. D'ailleurs, elle a confectionné elle-même sa robe de mariage.

Pour confectionner un costume Yao, il faut trois étapes avec un métier à tisser : la filature, le tissage d'étoffe et le tissage des motifs. Le métier à tisser paraît très simple mais pour obtenir une étoffe bien réussie, il faut concentrer toute son attention durant le tissage. Après, on va teindre le tissu et tresser la ceinture.

Pour quelqu'un qui excelle dans ce travail comme Pan Jifeng, il faudra 3 ans pour une tenue complète des Yao.

Actuellement, en tant qu'héritière de ce patrimoine immatériel culturel, Pan Jifang est pourvue d'une mission en dehors de ses affaires domestiques : former des apprentis.

« Ils sont bien nombreux. Dans notre village, les habitants savent presque tous tissier ou broder. Il y avait des jeunes qui ne voulaient pas apprendre. Je leur ai dit qu'il fallait apprendre pour que notre costume soit transmis. Il faut y aller doucement, pas à pas. »

Afin de mieux protéger le patrimoine culturel local, le district de Longsheng a fondé un bureau de commandement de la protection et du développement et a attribué des fonds destinés à la redécouverte et à la protection de la culture ethnique.

D'après Pu Qingfeng, responsable de la communication du district de Longsheng, après une enquête générale sur l'héritage culturel dans le district, on a pu recueillir des manuscrits comptant plus de 4 millons de caractères, 22 enregistrements sonores, 287 documents vidéos. Ainsi une série de livres sur le patrimoine immatériel local ont pu être publiés.

De plus, la culture ethnique a été introduite dans les écoles pour que la culture locale vienne nourrir l'esprit des enfants.

Après sa visite dans le district de Longsheng, Fred Turnheim, éditeur en chef du magazine Statement a affirmé :

« Ce qui m'impresionne le plus dans ce voyage est évidement la culture et les coutumes des ethnies. Un grand nombre de jeunes gens sont passionnés par l'apprentissage et la démonstration des cultures ethniques. Ils transmettent avec conscience leur propre culture. Cette pratique se concrétise non seulement dans le spectacle mais aussi dans leur vie quotidienne ».

La présentation des vêtements sous les rayons du soleil représente, pour les Hongyao, un moment de joie. A voir leurs sourires, on est sûr que davantage de gens viendront à la rencontre de leur culture et que leur savoir-faire se transmettra encore, génération après génération.

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