La Chine fait des progrès dans la protection de son patrimoine et assure plus de responsabilités internationales
La Grande Muraille, inscrite en 1987 sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco (Photo crédit: CFP.cn)
En collaboration avec la Chine, la 44e session du Comité du patrimoine mondial de l’Unesco ouvre ses portes ce vendredi 16 juillet, à Fuzhou, chef-lieu de la province du Fujian, située dans le sud-est de la Chine. Il s’agit de la deuxième conférence du genre que la Chine accueille sur son territoire. La première, la 28ème session annuelle du Comité du patrimoine mondial, a eu lieu en 2004 à Suzhou, ville millénaire de la province du Jiangsu, dans l’est du pays.
Depuis lors, la Chine a connu un véritable essor dans son secteur du patrimoine. C’est ainsi que « depuis le début 21e siècle, la Chine jouit d’un statut important dans le secteur du patrimoine mondial ; le droit à la parole et l’image internationale de la Chine dans ce domaine se sont considérablement améliorés », a affirmé Yan Haiming, vice-directeur du Centre du patrimoine mondial de Chine à l’Académie du patrimoine culturel de Chine (CACH), qui s’exprimait lors d’une interview accordée à China Media Group avant l’ouverture de la 44e session du Comité du patrimoine mondial.
Actuellement, la Chine possède 55 sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Elle est l’un des pays avec le plus grand nombre de patrimoines mondiaux, à l’image de l’Italie. « La conférence de Suzhou a donné un goût au patrimoine mondial, car le pays ou les gens ordinaires, tout le monde s’intéressait au nombre des sites classés sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Aujourd’hui, la Chine porte véritablement un regard objectif à la protection de son patrimoine mondial », a fait observer Yan Haiming.
Tianshan au Xinjiang, inscrit en 2013 sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco (Photo crédit: Jiang Xiaoming/CFP.cn)
Selon lui, la Chine a renforcé la protection préventive de ses patrimoines ces dernières années, surtout au cours du 13e plan quinquennal (2016-2020), « faisant usage des examens et recherches, les experts de patrimoine sont en mesure de prévenir les impacts que les reliques historiques risquent de subir, afin de mieux gérer la protection patrimoniale. » Sur le plan de la gestion, la Chine a établi un centre de contrôle et une plateforme d’alarme du patrimoine mondial au sein de la CACH, pour mettre en oeuvre la protection préventive.
De plus, l’accent a été mis sur la popularisation des valeurs culturelles du patrimoine. « On avait autrefois des concepts plutôt réservés et les efforts ont été déployés pour éviter que les reliques ne soient endommagés. Toutefois, l’importance réside dans l’utilisation et la transmission du patrimoine, afin de donner la chance à plus de personnes de découvrir les valeurs des sites », a souligné Yan Haiming qui a cité l’exemple du Grand Canal datant d’environ 1 400 ans. « Le Parc national du Grand Canal ou la Ceinture culturelle traversée par le Grand Canal, ces travaux se sont intégrés dans le développement socio-économique, tout en apportant des bénéfices réels à la population locale ».
Le Grand Canal, inscrit en 2014 sur la list du patrimoine mondial de l'Unesco (Photo crédit: Tang Dehong/CFP.cn)
Reportée d’un an en raison de la COVID-19, la 44e session du Comité du patrimoine mondial est un cadre des discussions sur des thématiques comme le développement durable, les influences climatiques sur le patrimoine et la stratégie de la « Priorité Afrique » initiée par l’Unesco. Selon Yan Haiming, la Chine prendra part à ces sujets portant sur la protection patrimoniale à l’échelle mondiale et va assumer ses responsabilités internationales en tant qu’une grande nation en matière de patrimoine. « La Chine a mis beaucoup d’efforts dans l’assistance accordée au continent africain. En dehors de la protection de ses propres sites, la Chine a soutenu également des projets de réparation des reliques historiques au Cambodge, en Ouzbékistan et au Népal », a fait savoir Yan Haiming.
Le projet d’inscription proposé par la Chine, « Quanzhou : emporium mondial de la Chine des Song et des Yuan » sera soumis à l’examen lors de la session de Fuzhou. Suite à l’échec de 2018, Quanzhou s’efforce de mieux expliquer la valeur patrimoniale d’un système urbain centré sur le commerce maritime. D’après Yan Haiming, le mot « emporium » provient d’un recueil de recherches consacré à Quanzhou, rédigé par la sinologue allemande Angela Schotenhammer. « Se débarrasser d’un regard chinois et s’adapter au contexte international est une capacité importante pour le personnel chinois travaillant dans ce secteur. Cette fois-ci, la ville de Quanzhou a bien suivi les propositions et opinions des experts internationaux, et le nouveau texte d’inscription a été qualifié de 'positif' par le Conseil international des monuments et des sites (organisation consultative pour l’Unesco). Ce qui a augmenté la possibilité de l’inscription de Quanzhou sur la liste de l’Unesco », a précisé cet expert en patrimoine mondial.