Le monde a besoin d’une Europe dotée d’une autonomie stratégique

RCI 2022-04-26 16:51:22
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Le 24 avril, heure locale, le président français sortant Emmanuel Macron a été réélu. En tant que pays central de l’Union européenne, la France a toujours été un pilier de la promotion de l’intégration européenne et du maintien de l’autonomie stratégique. La réélection de Macron a attiré une attention particulière dans un contexte où les flammes de la guerre sont rallumées sur le continent européen.

L’indépendance s’inscrit dans la tradition de la politique étrangère française. Pendant son premier mandat, M. Macron s’est engagé à renforcer l’autonomie stratégique de la France et de l’Europe, afin de réduire la dépendance vis-à-vis de certains alliés.

Dans son programme électoral, M. Macron a confirmé qu’il poursuivrait les politiques de son premier mandat afin de créer une France « plus indépendante ». Cela lui a valu des soutiens, mais c’est aussi un défi auquel il est confronté après sa réélection. La manière de gérer la divergence d’intérêts avec les États-Unis au sujet de l’Ukraine en est un exemple à juste titre.

Le conflit russo-ukrainien constitue la crise la plus grave que l’Europe ait connue depuis la Seconde Guerre mondiale, et il est dans son intérêt de résoudre le problème par le biais des négociations. M. Macron a également souligné à plusieurs reprises qu’il ne fallait pas laisser la situation s’envenimer. Toutefois, à l’instigation des États-Unis, l’Europe ne cesse d’intensifier les sanctions contre la Russie, avec un retour de bâton de plus en plus évident. Les statistiques de l’UE montrent que l’inflation dans la zone euro a battu le record en mars, atteignant 7,4 %, voire 15,6 % dans certains pays. Les Européens souffrent beaucoup de la hausse continue des prix de l’énergie et des denrées alimentaires.

Cela montre que l’Europe, prise en otage par les États-Unis, est devenue une grande victime du conflit russo-ukrainien. En revanche, les États-Unis, initiateur de la crise ukrainienne, assistent les bras croisés aux malheurs de leurs alliés européens tout en tirant profit. En plus de profiter de l’occasion pour faire fortune et supprimer la Russie, ils utilisent également le « piège de l’Ukraine » pour intensifier la dépendance de l’Europe à l’égard des États-Unis.

Selon The Hill, la secrétaire américaine au Trésor, Janet L. Yellen, a dit la vérité : un embargo total de l’UE sur l’énergie russe ne perturberait peut-être pas l’économie russe, mais les résultats fâcheux d’une telle mesure seraient plutôt imposés à l’Europe.

En fait, pour ce qui est de poignarder l’Europe dans le dos, les États-Unis n’ont jamais hésité à le faire ? Du recours à la « juridiction au bras long » pour réprimer des entreprises européennes, à l’imposition de droits de douane supplémentaires sur les produits européens au nom de la « sécurité nationale », en passant par le retrait unilatéral de leurs troupes d’Afghanistan sans en informer leurs alliés, ce que les États-Unis avaient fait a permis à l’Europe de réaliser que, lorsqu’il y a un conflit d’intérêts entre les États-Unis et l’Europe, les États-Unis n’hésiteront pas à abandonner leurs alliés. C’est ainsi que des voix de plus en plus fortes s’élèvent en Europe, appelant à se débarrasser de la dépendance stratégique vis-à-vis des États-Unis. Le mois dernier, l’UE a mis en place une boussole stratégique, qui propose de créer une force de déploiement rapide indépendante de l’OTAN et un cadre de sécurité propre à l’Europe, ce qui constitue une étape importante vers cet objectif.

Le destin de l’Europe devrait être entre les mains des Européens eux-mêmes. La déclaration de Macron sur l’autonomie stratégique européenne devrait être mise en œuvre le plus rapidement possible. Le monde a besoin d’une Europe stratégiquement autonome, et l’Europe devrait injecter davantage de stabilité et de certitudes dans un monde instable et changeant.

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