Biden de retour à Washington, l’Europe doit se méfier

RCI 2022-03-28 21:08:22
Share
Share this with Close
Messenger Messenger Pinterest LinkedIn WeChat


Au terme de sa tournée de trois jours en Europe, Joe Biden a regagné Washington le 27 mars. « Sans avoir fait aucune proposition concrète pour mettre fin à la crise ukrainienne, en dehors des promesses de nouvelles sanctions et de plus d’armes », a commenté le site américain Politico.

En effet, le président américain n’a pas prononcé un mot en faveur de la paix devant les Européens. Tout ce qu’il a fait était d’ajouter de l’huile sur le feu. Tout ce qu’il craignait était de voir Russes et Ukrainiens cesser de se battre. Les propositions américaines en termes de sécurité énergétique et militaire servaient plutôt à défendre leurs propres intérêts.

Pire encore, dans son discours à Varsovie, le président américain a sorti de sa bouche que Vladimir Poutine « ne pourra plus continuer à tenir le pouvoir ». La Maison blanche a dû s’expliquer : pas de changement de politique vis-à-vis de Moscou, les propos du président ne suggéraient pas de changement de pouvoir en Russie.

Ce lapsus – s’il en était un – a révélé la réelle intention de Washington : jouer la carte de cette crise pour contenir la Russie et prendre en otage l’Union européenne pour l’affaiblir.


L’Europe n’est pas aveugle. Le président français Emmanuel Macron a rappelé que la France cherchait à obtenir un cessez-le-feu et le retrait des armées par voie diplomatique, en mettant en garde contre une « escalade des mots et des actions ».

Alors que l’Europe souffre de l’envolée des prix du pétrole et du gaz, les Etats-Unis semblent proposer leurs services : Joe Biden a promis à Bruxelles d’exporter en Europe au moins 15 milliards de mètres cubes de plus de gaz liquéfié. Les sanctions contre Moscou ne serait-elles pas une belle opportunité pour Washington de mettre sa main sur le marché européen de l’énergie, et de bloquer de plus belle l’otage européen ?
 
Ce n’est pas la première fois que les Etats-Unis poignardent l’Europe dans le dos. Des surtaxes sur les produits européens d’acier et d’aluminium aux obstacles posés sur le programme Nord Stream 2, en passant par les écoutes, les contrats de sous-marins annulés entre l'Australie et la France, Washington a beaucoup d’antécédents. American First, c’est le premier principe de l’hégémonisme américain.

Le Conseil européen vient d’adopter un plan d’action dit Compas stratégique juste avant l’arrivée de Joe Biden en Europe. Bruxelles veut consolider la défense commune de l’UE. Pour son indépendance stratégique, l’Europe doit bien se méfier des Etats-Unis, afin de ne pas se laisser entraîner dans le gouffre. Suivre aveuglement les Etats-Unis pour imposer des sanctions ne peut que nuire à ses propres intérêts. Que l’Europe ne retombe pas dans le même piège américain.

Partager

Articles les plus lus