Commentaire : Le « double standard » en matière de réfugiés montre l'arrogance et les préjugés des États-Unis et de l'Occident

RCI 2022-03-17 14:49:32
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Le 15 mars de cette année marque le 11ème anniversaire du déclenchement de la crise syrienne. Au moins 350 000 personnes ont trouvé la mort depuis le début de ce conflit, affirment les dernières statistiques des Nations unies. Et s’en est suivi une autre crise humanitaire obligeant plus de 12 millions de Syriens de fuir le pays, alors que 14 autres millions de civils font face à des besoins urgents d’aide humanitaire.

Devant cette situation alarmante, le secrétaire général des Nations unies, M. Guterres, a appelé toutes les parties à prendre des mesures concrètes pour accélérer le processus politique et mettre fin aux souffrances du peuple syrien depuis onze ans.

Cependant, l'appel de Guterres n'a pas d’échos du côté occidental. L’attention des États-Unis et de l’Europe se tourne vers l'Ukraine. Si l’Occident était à la manœuvre pour filtrer, voire refuser l’entrée des réfugiés syriens sur son territoire, les réfugiés ukrainiens sont, eux, les bienvenus sur les terres des pays occidentaux. En même temps la sympathie affichée aux réfugiés ukrainiens s’accompagne des méthodes discriminatoires de la part de certains politiciens occidentaux. Selon eux, les Ukrainiens passeraient pour les « meilleurs » par rapport aux réfugiés du Moyen-Orient et d'Afrique.

D’après un dirigeant européen, des réfugiés ukrainiens sont différents des réfugiés des autres pays que l’Europe a accueillis auparavant. Ils sont intelligents et éduqués, dit-il, insinuant que certains des réfugiés venus en Europe, pouvaient être des terroristes.

Et pour justifier cette approche sélective dans l’accueil des réfugiés, le correspondant de CBS, Charlie D'Agata, a même laissé entendre dans son reportage depuis Kiev que l’Ukraine n’était pas dans une situation de guerre de plusieurs années comme c’était le cas d’ Irak et d’ Afghanistan. Il s’agit, disait-il, à propos de Kiev, « d’une ville relativement civilisée, relativement européenne ».

Ces remarques révèlent les préjugés basés sur la race, profondément ancrés dans leur mentalité, et l'arrogance « égocentrisme euro-américain ». Elles constituent un double standard pour les réfugiés et un double standard pour l'humanitarisme, et blessent une fois de plus les sentiments des réfugiés du Moyen-Orient.

On peut se demander pourquoi certains médias et hommes politiques occidentaux n'ont pas manifesté leur indignation lorsque les États-Unis ont tué des innocents et créé des catastrophes humanitaires en Syrie et en Afghanistan. Pourquoi sont-ils si hâtes de brandir la bannière humanitaire lorsqu'il s'agit de l'Ukraine ? Comme l'a dit Clare Daly, députée du Parlement européen, si les médias occidentaux ne parlent que de l'Ukraine et non pas de l'Afghanistan, simplement c’est parce que l'envahisseur de l'Afghanistan n’est personne d’autre que les États-Unis.

En 20 ans de guerre en Afghanistan, les forces américaines ont causé la mort de 47 000 civils. Selon les données de l'ONU, quelque 3,4 millions de personnes sont réduites sans feu ni lieu dans le pays.

Le retrait précipité des troupes américaines d'Afghanistan en août dernier a laissé 23 millions d’Afghans en état de famine grave.

Comme si cela ne suffisait pas, les États-Unis se sont appropriés sans vergogne les 7 milliards de dollars de l'argent durement gagné par le peuple afghan. Comment se fait-il que les États-Unis et d’autres pays de l'Occident ne disent pas un mot à ce sujet ? Où est leur compassion ?

En fait, de la guerre en Afghanistan à la crise en Ukraine, en passant par la guerre en Syrie, les États-Unis ont joué un rôle hautement déshonorant. Et de qui ils se soucient et de qui ils ne se soucient guère, ça n'a rien à voir avec la justice, mais c’est entièrement le résultat de la manipulation des politiciens américains en collaboration avec les médias. À leurs yeux, qu'il s'agisse des réfugiés du Moyen-Orient ou des réfugiés ukrainiens, ils ne sont que des outils destinés à servir leurs intérêts politiques et à maintenir l'hégémonie américaine.

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