Ce qui inquiète le plus les politiciens américains, c'est que la guerre n'aura pas lieu entre la Russie et l'Ukraine

RCI 2022-02-14 15:28:41
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Alors que les tractations diplomatiques se multiplient afin de trouver une solution négociée à la crise entre la Russie et l’Ukraine, côté américain, certains responsables politiques n’hésitent pas, par leurs déclarations, à pousser ces deux pays à la guerre.

Déjà lors d’un échange téléphonique, le 12 février, avec son homologue russe Vladimir Poutine, le président américain Joe Biden l’a encore rappelé que les États-Unis et leurs alliés étaient prêts à faire payer un lourd tribut à la Russie si jamais elle décidait d’envahir son voisin ukrainien. Des avertissements qui sonnent faux pour la Russie dont le président dit ne pas comprendre pourquoi et comment les États-Unis se seraient lancé dans cette entreprise d’amplificateur des conflits en propageant de fausses informations au sujet d’un soi-disant envahissement de l’Ukraine par la Russie. Une exagération qui semble également étonner le président ukrainien Zelensky, qui sans le comprendre, a demandé des preuves d’une « invasion » russe à quiconque soutient cette option.

Il faut rappeler que le bras de fer entre l’Occident, avec à leur tête les États-Unis, et la Russie au sujet de l’Ukraine ne cesse de monter d’un cran, curieusement les deux pays au centre de cette escalade affirment ne pas être dans la logique de la guerre. Un démenti qui laisse comprendre que les États-Unis cherchent par tous les moyens à mener ces deux pays sur le terrain de la guerre ouverte. Pour quel intérêt ? La question reste posée. De toute façon, le conseiller à la sécurité nationale du président américain Jake Sullivan affirme disposer de renseignements selon lesquels la Russie pourrait « envahir » l’Ukraine d’ici le 20 février.

Bien que la partie américaine continue de susciter la peur de la guerre, de nombreuses analyses internationales minimisent les risques d’affrontement armé russo-ukrainien, car, à en croire cette option, toutes les parties concernées sont conscientes des risques incontrôlables qui découleront d'un conflit armé. Pour la Russie, son déploiement des troupes le long de la frontière russo-ukrainienne ne vise pas autre chose, si c’est chercher à dissuader l’OTAN, de la pousser à prendre en compte ses préoccupations en matière de sécurité.

Pourquoi alors les États-Unis continuent-ils de brandir la menace d’une « invasion » russe en Ukraine ?

Premièrement, en présentant continuellement la Russie comme une « menace », Washington joue de protecteur. Très précisément, Washington susciter des tensions stratégiques en Europe, afin de montrer aux pays européens, en particulier les pays d’Europe orientale et les anciennes républiques soviétiques, qu’il reste le seul partenaire ou la seule puissance sur qui il faut compter. Ainsi, tous ces pays se soumettront davantage à sa volonté. L’idée derrière pour les États-Unis consiste à avoir le dessus sur la situation géopolitique et sécuritaire en Europe, dans l’optique de contrecarrer les efforts du vieux continent à l’autonomie stratégique.

Deuxièmement, c’est l’astuce bien connue des États-Unis de « faire les bonnes affaires » pendant les situations de crises et de guerres, le temps de se refaire la santé et prendre une bonne avance sur les autres. Selon les médias, depuis l’escalade de la crise en Ukraine, les États-Unis ont non seulement exporté de grandes quantités d’armes à l’Ukraine, mais ont également approuvé le transfert de missiles et d’autres armes de fabrication américaine des trois États baltes vers l’Ukraine. Ce sont les intérêts du complexe militaro-industriel américain qui sont mis en avant. Selon des analystes, la Maison Blanche a récemment menacé de mettre un terme au projet de gazoduc Nord Stream-2 afin de rompre la dépendance des pays européens aux gaz russes, une manière pour les États-Unis de récupérer le marché européen en devenant son principal fournisseur d’énergie.

En effet, la cause profonde de la crise entre la Russie et l’Ukraine réside dans la volonté de l’OTAN depuis la fin de la guerre froide d’étendre ses ailes jusqu’à l’Europe de l’est. Une menace stratégique que la Russie n’est pas prête à accepter. Et pour s’en convaincre, la Russie demande un engagement écrit de la part de l’OTAN de ne pas allonger ses bras vers l’est et de ne pas déployer des armes dangereuses dans cette partie de l’Europe. C’est en tout cas la ligne rouge que la Russie tente de tracer pour la sécurité militaire des deux parties. Ce n’est pas une demande excessive. Les États-Unis et l’OTAN sous leur direction le savent bien, mais poussés par l’hégémonisme et la mentalité de la guerre froide, ils ignorent cela et intensifient leurs efforts pour attiser le feu.

La crise en Ukraine ressemble de plus en plus à un spectacle dans lequel les États-Unis ne cessent d’ajouter leur part. Certes, les petits calculs des États-Unis ne peuvent tromper le monde. Et leurs agissements hystériques permettent au monde de voir clairement ceci : le plus grand risque pour la sécurité mondiale provident des États-Unis qui sont en proie à des difficultés tant à l’interne qu’à l’externe.

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