Commentaire : Les Etats-Unis doivent traduire en actes l’esprit de la conversation téléphonique des présidents chinois et américain
Une rencontre sino-américaine a eu lieu le 6 octobre à Zurich, en Suisse, avec la participation de Yang Jiechi, le directeur du Bureau de la Commission des affaires étrangères du Comité central du Parti communiste chinois et Jake Sullivan, le conseiller américain à la sécurité nationale. Les deux parties ont convenu de traduire en actes l’esprit de la conversation téléphonique entre les deux présidents du 10 septembre, afin de ramener à la normale leurs relations bilatérales.
Il y a un mois, dans son entretien téléphonique avec le président chinois Xi Jinping, le président américain Joe Biden a exprimé la volonté de lancer davantage de dialogues et de coopérations avec la Chine. Cette rencontre en face à face de haut niveau qui s'est tenue en Suisse peut être considérée comme un effort de concrétiser les points communs convenus à l’occasion de la conversation téléphonique entre les deux présidents.
En premier lieu, les Etats-Unis devraient comprendre que leur relation avec la Chine est de nature mutuellement bénéfique. Selon une opinion erronée qui existe depuis un certain temps, la Chine profiterait des Etats-Unis. Mais est-ce une réalité ? En prenant l'économie et le commerce comme exemple, le volume total des échanges commerciaux entre la Chine et les Etats-Unis est passé de moins de 2,5 milliards de dollars en 1979 à environ 629,5 milliards de dollars en 2020. La Chambre de commerce américaine en Chine a récemment publié un rapport d'enquête montrant que l'optimisme des entreprises américaines quant à leurs affaires en Chine est revenu au niveau d'avant l'épidémie, atteignant même son plus haut niveau en trois ans. Si la Chine est l’unique bénéficiaire, comment les relations économiques et commerciales sino-américaines pourraient-elles se développer à la profondeur et à l'ampleur qui sont les leurs aujourd'hui ? Pourquoi les entreprises américaines apprécient-elles autant le marché chinois ?
Les Etats-Unis ont besoin de comprendre correctement les politiques intérieures et étrangères de la Chine ainsi que de connaître son intention stratégique. La Chine a répété à plusieurs reprises qu’elle ne voulait ni défier ni remplacer les Etats-Unis. Elle ne cherche qu’à se surpasser. La Chine n'a pas de stratégie d'hégémonie, seulement une stratégie de développement, qui permettra au peuple chinois de vivre une meilleure vie. Certaines personnes aux Etats-Unis ont tort de voir dans la Chine “le plus grand concurrent stratégique ”, ou même un “ennemi imaginaire ”.
Ces derniers temps, une voix positive se fait entendre aux Etats-Unis. Celle-ci dit n’avoir aucune intention de contenir le développement de la Chine, ni de s’engager dans la "nouvelle guerre froide" et affirme adhérer à la politique d'une seule Chine. Ces déclarations sont très importantes, mais les actes sont plus éloquents que les paroles.
L'histoire et la réalité ont prouvé qu'une confrontation entre la Chine et les Etats-Unis causerait de graves dommages aux deux pays et au monde ; il n’y a que la coopération qui peut profiter aux deux pays et au monde. Au cours du forum d’Aspen sur la sécurité tenu en août dernier, le Premier ministre singapourien Lee Hsien Loong a aussi appelé la Chine et les Etats-Unis à faire un effort pour reprendre le contact, afin d'éviter un conflit qui serait désastreux pour les deux parties et pour le monde. Il a également exprimé l'espoir que les Etats-Unis modifieront leur ligne dure à l’égard de la Chine.
Pour éviter les conflits et la confrontation et rechercher les avantages mutuels et gagnant-gagnants, la Chine et les Etats-Unis devraient maintenir leur dialogue et leur communication et traduire en action l’esprit de la récente conversation téléphonique entre les deux présidents. Il revient donc aux Etats-Unis, qui ont « accroché la cloche au cou du tigre » de prendre l’initiative pour « la dénouer ».