Commentaire : Les États-Unis peuvent-ils encore prétendre au rôle de leader dans la lutte mondiale contre l'épidémie ?

RCI 2021-09-24 14:34:45
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Le président américain Joe Biden a organisé le 22 août un sommet virtuel sur la Covid-19. Au cours du sommet, M. Biden a mentionné à plusieurs reprises la contribution des États-Unis à la lutte mondiale contre l'épidémie et a annoncé le prochain plan pour fournir des vaccins aux pays étrangers. Toutefois, le moment choisi pour cette réunion et les « objectifs ambitieux » annoncés à cette occasion ont soulevé un grand point d'interrogation dans l'opinion publique.

Les États-Unis avaient préparé le sommet depuis longtemps, le décrivant comme « le plus grand sommet de chefs d'État pour lutter contre l'épidémie ». Mais finalement, les dirigeants de certains pays clés n'étaient pas présents. Cela reflète le fait que la communauté internationale se méfie profondément de la capacité et de la motivation des États-Unis à mener la lutte mondiale contre l'épidémie.

Ayant échoué dans la lutte contre la pandémie, les États-Unis comptent aujourd’hui plus de 42,5 millions de cas de Covid-19, et plus de 680 000 personnes en sont décédées. Le nombre de décès a maintenant dépassé celui de la pandémie grippale de 1918, une étape que les médias américains ont décrit comme "terrible".

Il est ironique qu'un pays aussi faible dans la lutte contre la pandémie prétende pouvoir endosser un rôle de leader mondial en la matière. De plus, les services de renseignement américains ont concocté, à la demande de la Maison Blanche, un rapport sur la traçabilité de la Covid-19 qui visait la Chine, se livrant à des manœuvres politiques et portant gravement atteinte à la coopération mondiale dans la lutte contre l'épidémie, ce qui a été largement critiqué par la communauté internationale.

Dans ce contexte, les États-Unis ont profité de la session de l'Assemblée générale des Nations unies pour organiser ce sommet mondial sur la lutte contre l'épidémie, qui peine à dissimuler des intentions politiques évidentes. Certains analystes estiment que la Maison Blanche cherche à redorer son image en matière de lutte contre l'épidémie, à masquer l'embarras causé par le récent retrait précipité des troupes américaines d’Afghanistan, et à mener une concurrence avec d’autres grandes puissances à travers la "diplomatie du vaccin". Selon l'agence de presse russe RIA Novosti, M. Biden s'efforce de présenter les États-Unis comme un leader mondial dans la lutte contre l'épidémie, alors que le pays ne mérite pas ce titre.

Dans son discours, M. Biden a déclaré que les États-Unis avaient exporté « plus de vaccins que tout autre pays » et a affirmé qu'il ferait don de 500 millions de doses supplémentaires, afin de stimuler la vaccination d'au moins 70 % de la population mondiale d'ici un an. Une annonce qui a provoqué des doutes auprès de la communauté internationale, pour qui les États-Unis se contentent de belles paroles. L’Alliance des vaccins du peuple (People's Vaccine Alliance), un groupe d'organisations internationales, a affirmé dans un rapport que l'objectif ambitieux du président Biden ne serait pas atteint, car les dons actuels des pays riches se font très lentement, comme lorsqu’on « presse du dentifrice ». Le groupe a appelé les dirigeants mondiaux à aller au-delà des promesses vides et à prendre des mesures plus audacieuses pour stimuler la production de vaccins.

En outre, la politique américaine de vaccination contraste fortement avec la réalité des pays à revenus faibles ou intermédiaires, qui ont désespérément besoin d'un accès aux vaccins. Les États-Unis sont en train de promouvoir l’injection d’une troisième dose de vaccin pour des millions d'Américains d’âge avancé et à haut risque. Mais l'Organisation mondiale de la Santé a demandé à plusieurs reprises aux États-Unis et à d'autres pays riches de suspendre cette campagne alors que de nombreuses personnes dans le monde n'ont pas encore reçu leur première dose de vaccin. Le journal britannique The Guardian note que M. Biden pourrait être confronté aux doutes soulevés vis-à-vis des raisons qui l'amènent à promouvoir une troisième dose auprès du public américain alors que moins de 2 % des personnes dans les pays en développement ont reçu une première dose de vaccin.

Les États-Unis ont également affirmé que le monde devait prendre conscience de l'urgence de vaincre l'épidémie et de la nécessité de travailler ensemble pour y parvenir. On peut se demander si la partie américaine a tenu ses promesses. Les États-Unis peuvent-ils encore jouer le rôle de leader dans la lutte mondiale contre l'épidémie en faisant des promesses vides ? Les politiciens américains doivent cesser de politiser l'épidémie et commencer par faire un meilleur travail de prévention et de contrôle de l'épidémie dans leur propre pays !

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