​L’OMS ne doit pas se réduire à un outil politique au service de Washington

2021-08-02 21:21:01
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Lors de son récent entretien avec le patron de l’OMS M. Tedros, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a déclaré que son pays soutenait l’organisation onusienne pour enquêter en Chine et dans d’autres parties du monde sur l’origine du nouveau coronavirus. « La communauté internationale doit être solidaire sur cette question », a lancé en fanfare le responsable américain.

Cette superpuissance, dissimulatrice quant à la situation épidémique sur son propre territoire, manipulatrice politique et saboteur de la coopération internationale antiépidémique, prêche désormais la « solidarité »…Tout le monde n’est pas dupe : Blinken ne cherche qu’à se servir de l’OMS pour stigmatiser la Chine. Washington veut continuer à manipuler la marionnette dont lui servirait l’OMS.

Le monde n’a que trop bien compris l’indifférence des Etats-Unis vis-à-vis de la lutte internationale antiépidémique en observant l’attitude de ce pays à l’endroit de l’OMS. En mai 2020, alors que l’épidémie menaçait de toucher l’ensemble de la planète, l’administration américaine de l’époque s’est retirée de l’OMS, un comportement montré du doigt à l’international. Le retour du pays au sein de l’organisation tout de suite après l’arrivée de l’actuelle administration ne semble pas suffire pour dissiper les doutes : les Etats-Unis sont-ils vraiment prêts à se rectifier pour contribuer concrètement à la lutte mondiale contre la Covid-19 ?

Le constat est décevant. Accaparer et stocker des doses de vaccins, ressortir l’hypothèse de « fuite du virus d’un laboratoire » pour attaquer la Chine…On a compris que le retour des Etats-Unis au sein de l’OMS au nom du multilatéralisme a juste permis au pays de poursuivre ses opérations manipulatrices dont l’objectif n’est rien que de faire porter le chapeau à la Chine et de contrer la Chine.

Les Etats-Unis se tâchent en ce moment de récupérer leur influence au sein de la plate-forme onusienne et d’accaparer le droit à la parole concernant les thématiques majeures. En accusant la première mission d’enquête de l’OMS d’être peu représentative, les Etats-Unis cherchent évidemment à faire rentrer les experts qu’ils avaient désignés dans la 2e mission, afin de faire de la Chine la coupable.

Cette tentative rencontre de vives condamnations de la part du milieu scientifique, qui avait espéré voir les Etats-Unis contribuer réellement à combattre la pandémie et à sauver des vies, alors que « le retour de Washington dans cette organisation internationale fonctionnant avec la science y apporte de la concurrence géopolitique », a constaté Wilson Edwards, biologiste suisse basé à Bernes. Sous la pression de Washington, l’OMS a proposé de constituer un groupe de consultation permanent sur l’origine des nouveaux virus. Un groupe qui ne manquerait pas de « devenir un outil politique » en raison de la politisation de la science, a commenté le biologiste.

Pour pousser l’OMS à mener des nouvelles enquêtes en Chine, des politiciens américains n’ont cessé récemment de parler « règle », « preuve » et « transparence ». Sarcastiques…

Pour observer les règles, ils devraient inviter l’OMS à enquêter à Fort Detrick et dans leurs quelques 200 laboratoires en outre-mer. Pour faire valoir les preuves, et au nom de la transparence, ils devraient rendre public les premières données de l’épidémie sur leur territoire ainsi que les raisons pour lesquelles en mai 2020, les données des 171 patients ayant présenté des symptômes ou été testés positifs en janvier et février de la même année dans l’Etat de Floride ont été effacées, et les agents informaticiens ayant objecté à la suppression de ces données ont tous été renvoyés.

Il convient de ne pas confondre les règles américaines et celles internationales, les normes américaines et celles internationales. Devant le variant Delta qui sévit dans le monde, l’OMS en tant que force directrice de la lutte antiépidémique mondiale, doit être loyale à l’esprit scientifique, au lieu de céder à la pression politique. La communauté internationale ne doit pas non plus laisser champ libre à l’effronterie des Etats-Unis. Car la lutte internationale antiépidémique ne doit pas être déroutée, la vérité ne sera obtenue qu’avec des méthodes d’enquête scientifiques.

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