Commentaire : faire avancer les relations sino-européennes par le consensus et la coopération

RCI 2021-07-06 23:10:24
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Le président chinois Xi Jinping a tenu lundi, à Beijing, un sommet virtuel avec le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel. Il s’agit de la deuxième visioconférence entre les dirigeants de ces trois pays dans l’intervalle de trois mois. Cette rencontre montre sans aucun doute l’importance que la Chine et l’Europe accordent à leurs relations. Elle est aussi l’expression de la volonté des deux parties de renforcer le dialogue et la coopération.

La Chine et l’Europe sont deux pôles importants sur l’échiquier international, il n’existe pas de conflit d’intérêts fondamentaux entre elles. Néanmoins, certains Européens, à la solde de certains politiciens américains, ont toujours voulu mettre à mal les intérêts de la Chine, en s’ingérant dans les affaires de Hong Kong et de la Région autonome ouïgoure du Xinjiang, lesquelles relèvent en réalité des affaires intérieures de la Chine. La dernière illustration en date est leur stratégie qui consiste à s’opposer à la signature de l’accord d’investissement Chine-UE. Des manœuvres qui ne font que retarder le développement sain des relations sino-européennes. A voir la façon dont se comportent certains responsables politiques européens, on a le droit de s’interroger sur l’autonomie stratégique dont se gargarise la partie européenne.

En effet, la Chine et l'Europe se sont engagées dans une coopération basée sur les principes du respect mutuel et de la recherche d'un terrain d'entente tout en mettant de côté leurs divergences, a noté M. Xi, ajoutant que le partenariat stratégique global Chine-UE reste le lieu indiqué où devaient converger les plus grands dénominateurs communs. Des propos qui pourraient permettre aux deux parties de se regarder en face et prendre conscience des responsabilités qui sont les leurs sur le plan international et travailler ainsi ensemble pour forger le futur de leurs relations.

Le président chinois ne s’est pas limité là. Il a encore proposé quatre nouvelles propositions qui se déclinent au maintien des connaissances mutuelles correctes, à l’élargissement de la coopération mutuellement bénéfique, à la sauvegarde véritable du multilatéralisme et à l’établissement des relations entre les grands pays qui soient généralement stables et équilibrées.

Ces quatre points développés par M. Xi, se révèlent comme de précieuses expériences des relations sino-européennes conclues du passé. Ils sont une réflexion profonde et clairvoyante sur les relations sino-européennes dans le contexte des transformations majeures jamais connues depuis un siècle. C’est dans ce sens qu’ils auront l’avantage de tracer une nouvelle voie pour gérer les divergences et élargir le consensus et la coopération.

Sur le plan politique, la Chine a toujours soutenu l’intégration de l’Union européenne. Et l’Europe devait faire la même chose en respectant le système politique et la voie de développement choisie par la Chine.

« Au cours des cent dernières années, le Parti communiste chinois a conduit le peuple chinois vers une voie de développement adaptée à ses réalités nationales, laquelle a obtenu le soutien général du peuple chinois ». « Ce que la Chine désire le plus, c'est de se développer elle-même plutôt que de remplacer les autres ». Telles sont les explications lucides chinoises sur sa voie et son objectif de développement. La compréhension de ces messages aidera à réduire les malentendus et les erreurs d’appréciation de l’Europe sur le développement de la Chine, permettra également d’accroître la confiance politique mutuelle entre la Chine et l’Europe.

Du point de vue de coopération pragmatique, la Chine montre la volonté de convoquer la 23e réunion des dirigeants Chine-UE avec la partie européenne à une date rapprochée, de mener des dialogues de haut niveau dans les secteurs stratégique, commercial, culturel, numérique et climatique, ainsi que d’optimiser les « voies rapides » pour les échanges de personnels dans le contexte de la prévention et du contrôle de la COVID-19. Ces propositions visent non seulement à donner un nouvel élan à la coopération bilatérale, mais proposent également plus de plans pour riposter contre la flambée de la COVID-19 et promouvoir le développement à l’échelle mondiale.

Pour ce qui est des affaires internationales, la Chine souligne la nécessité de sauvegarder le système international centré sur les Nations unies et les normes fondamentales régissant les relations internationales, basées sur la Charte des Nations unies. Pour la Chine, les problèmes mondiaux devraient être abordés par le biais de consultations entre toutes les parties, et ce, de manière raisonnablement calme. La Chine espère voir l’Europe accroître son soutien et son assistance à l'Afrique en matière de vaccins contre la COVID-19, tout en aidant ce continent à réduire son fardeau de la dette et à ainsi espérer un début de reprise économique.

De plus, la Chine invite la France et l'Allemagne à rejoindre l'Initiative de partenariat pour le développement de l'Afrique qu’elle a conjointement lancée avec les pays africains. Toutes ces initiatives sont les preuves du vrai multilatéralisme.

Les dirigeants allemand et français ont eu des réponses positives à l’égard des initiatives chinoises. Pour Mme Merkel, « les deux parties partagent des consensus sur de nombreuses questions et peuvent coopérer dans de nombreux domaines, et elles devaient également se respecter et réduire leurs divergences grâce à un dialogue renforcé ». Et l’Allemagne soutient l'organisation de la 23e réunion des dirigeants UE-Chine dont la date reste à préciser. Elle espère aussi voir l'accord d'investissement UE-Chine approuvé le plus tôt possible.

De son côté, M. Macron a noté que la France soutenait la conclusion de l'accord d'investissement UE-Chine et était disposée à renforcer la coordination au sujet du changement climatique avec la Chine.

De nos jours, la lutte contre la pandémie devrait être la préoccupation de tous, alors que la reprise de l’économie reste encore incertaine. Pour cela, la planète a plus que jamais besoin de respects mutuels et d’une forme de coopération sincère, loin de tout soupçon, de toute idée de confrontation et du jeu à somme nulle. La Chine souhaite que l’Europe, en quête de l’autonomie stratégique, puisse saisir les plus grands dénominateurs communs avec la Chine, se concentrer sur la coopération et gérer de manière appropriée les divergences, afin de donner des réponses positives et durables aux défis mondiaux actuels, et de servir d’exemple pour préserver un vrai multilatéralisme.

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