Commentaire : le Japon doit révoquer sa décision de déverser des eaux radioactives de Fukushima en mer

RCI 2021-06-26 21:07:59
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Un représentant du Japon a, lors de la 31ème Conférence des pays contractants à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, le 25 juin, affirmé que le déversement des eaux contaminées de la centrale nucléaire de Fukushima dans la mer était sans danger et transparent, et que sa façon d’agir aurait été reconnue par l’Agence internationale de l’énergie atomique.

Curieusement, les propos japonais sont teintés de mensonges visant à induire la communauté internationale en erreur et à disculper la responsabilité du Japon pour ses actes irresponsables et égoïstes. Tentant de se justifier, chaque raison avancée par le Japon, est vite balayée du revers de la main par la science qui la juge sans fondement.

Premièrement, si les eaux contaminées sont vraiment sans danger après le traitement comme ce qu’affirme le gouvernement japonais, ce dernier doit répondre à la question de savoir pourquoi le pays insiste-t-il à déverser les eaux usées dans la mer, au lieu de les garder pour son propre usage? Cette interrogation lancée par la Chine lors de la réunion onusienne est également partagée par les autres pays du monde. Le Japon ose-t-il répondre à cette question qui frappe juste l’essentiel ? Les politiciens japonais, qui disent que les eaux radioactives « ne représentent aucun danger pour la santé même après les avoir bues », pourront-ils en prendre juste une gorgée pour servir d’exemple ?

Toute la communauté internationale est clairvoyante : la centrale de Fukushima a subi un accident nucléaire du plus haut niveau ; à la différence des eaux usées déversées normalement par une centrale nucléaire, les eaux radioactives de Fukushima comprennent des radionucléides produits suite à des fissions nucléaires de grande quantité. De plus, le Japon n’a pas connu par le passé ce genre de situation, pour qu’il puisse prétendre en avoir l’expérience.

La compagnie Tepco a dit qu’après le filtrage des eaux usées nucléaires, il est possible d’éliminer la majorité des radionucléides sauf le tritium. Néanmoins, selon le rapport publié en février 2020 par le Japon, 73% des eaux contaminées traitées affichent un niveau dépassant la norme de sécurité, et la dilution des eaux qui comprennent le tritium ne peut modifier le pourcentage total de cet élément.

Ce qui est plus effrayant, c’est que Tepco recueille ces derniers jours des technologies applicables auprès du public, afin de trouver un moyen de filtrer le radionucléide Tritium. Cet acte a pétrifié le monde : comment le gouvernement japonais continuer à affirmer que l’environnement ne sera pas négativement impacté par le déversement des eaux radioactives en mer, alors qu’il n’a pas la maîtrise de la technologie de filtrage ?

Le traitement des eaux contaminées de Fukushima ne concerne pas uniquement le Japon. Selon les études d’un établissement allemand sur des sciences océaniques, les bords de Fukushima sont traversés par les torrents les plus forts du monde ; pendant 57 jours à compter du premier jour de déversement, les éléments radioactifs se dissiperont vers la moitié du large de l’Océan pacifique. Et dans trois ans, la pollution nucléaire gagnera les côtes des Etats-Unis et du Canada, dans dix ans elle se répandra sur toutes les mers du monde entier. Cela imposera sans aucun doute des retombées inestimables à l’environnement maritime, la sécurité alimentaire et la santé humaine à l’échelle mondiale.

En attendant de se rassurer du traitement sécurisé des eaux radioactives et de trouver un terrain d’entente avec ses pays voisins et l’ensemble de la communauté internationale, la décision unilatérale japonaise de déverser les eaux radioactives en mer est une action extrêmement égoïste et immoral à l’égard des autres pays du monde.

Le Japon doit respecter les axiomes du monde et annuler immédiatement sa décision de déverser les eaux radioactives de Fukushima, au lieu de vouloir nuire à l’écosystème et à la santé humaine !

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