Commentaire: où est la réputation internationale des États-Unis, pays accro de l’espionnage ?

RCI 2021-06-01 21:13:58
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Danmarks Radio a rapporté dimanche que le service de renseignement militaire danois avait donné à l'Agence américaine de sécurité nationale (NSA) libre accès pour qu'elle espionne des dignitaires européens, dont la chancelière allemande Angela Merkel.

Une fois de plus, les États-Unis, qui se présentent comme le "gardien de la cybersécurité", ont montré leur vrai visage du "plus grand cyberpirate du monde". Dans son espionnage, les Etats-Unis n’épargnent même pas leurs alliés.

Pas étonnant, d’autant plus les dirigeants européens ont été espionnés par les États-Unis depuis longtemps. On se souvient encore, en 2013, de l’affaire Edward Snowden, cet ancien employé d’un sous-traitant de la NSA qui a révélé que le gouvernement américain surveillait une très large partie des communications téléphoniques et Internet aux États-Unis comme dans les autres pays, et que le téléphone portable de Mme Merkel avait notamment été espionné pendant plus de dix ans. À l'époque, lors d’un entretien avec le président américain de l’époque, Barak Obama, Mme Merkel avait accusé les États-Unis d'avoir "gravement manqué de confiance". Et les États-Unis avaient pris l’engagement de cesser d'espionner Mme Merkel.

Mais que s'est-il passé pendant ce temps? Les dernières informations révèlent que l'espionnage américain n'a jamais cessé et que Mme Merkel, chancelière d’Allemagne depuis plus de dix ans, était toujours dans l’œil du cyclone de la surveillance américaine.

"La véritable menace pour l'Europe vient de Washington" - cet avertissement de l'analyste britannique des relations internationales, Tom Fowdy, mérite une profonde réflexion de la part des pays européens. Ces derniers jours, l'Allemagne, la France, la Norvège, la Suède et d'autres pays européens ont tous demandé des explications à Washington. Mais pour l'instant, le « cher allié » des pays européens d’outre-Atlantique reste silencieux à cet égard.

On ne peut jamais réveiller une personne qui fait semblant de dormir. Au lieu d'attendre avec colère les explications de la part des États-Unis, les pays européens feraient mieux de réfléchir attentivement à cette question : un "allié" qui renie fréquemment ses propres engagements, est-il digne de toujours le considérer comme allié et le laisser vous conduire ?

Les Européens devaient être conscients que, pour les politiciens américains prônant l’hégémonisme, « America First » constitue le seul principe adopté dans les échanges avec l’étranger. Les alliés, les partenaires et la réputation internationale ne sont que des slogans creux. Au fond, ce sont des outils que les Etats-Unis utilisent pour chercher leurs intérêts. Peu importe le camp politique du locataire de la Maison Blanche, il ne faut pas perdre de vue que les deux blocs politiques américains ne changeront pas fondamentalement sur ce principe.

Pour ce faire, les Européens devraient également avoir cette attente à l’esprit - les informations révélées dans les médias ne sont probablement qu’une partie émergée de l'iceberg. Les Etats-Unis veulent utiliser l'Europe pour construire un front uni et consolider son hégémonie, tandis que l'Europe veut accroître continuellement sa stratégie autonome. Il s’agit d’une contradiction structurelle qui appelle à comprendre que les États-Unis ne pourront pas faire confiance à l'Europe et que la surveillance et l’espionnage sont des outils indispensables des Etats-Unis s’ils veulent encore affirmer leur hégémonie. C’est à l’Europe de savoir ce qu’elle devra faire de son allié.

Dans 10 jours, le président américain Joe Biden se rendra en Europe, son premier voyage dans ce vieux continent depuis qu’il est arrivé à la tête des Etats-Unis. Mais ce dernier incident d'espionnage est un "coup de massue" donné aux pays européens. Peu importe les phrases diplomatiques que certaines personnes du côté américain se contentent de prononcer, il faut dire que le mal est déjà fait. Obsédés par l’espionnage, les Etats-Unis ont depuis longtemps perdu toute crédibilité internationale. Il est temps que l'Europe se réveille de son profond sommeil et de regarder la réalité en face, pour comprendre que la "solution américano-européenne" n’est peut-être qu’une simple illusion.

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