Commentaire : Avec leur étiquette de discrimination raciale, les Etats-Unis peuvent-ils se permettre de donner des leçons au reste du monde?

2021-05-26 21:03:44
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Des événements ont eu lieu, le 25 mai, dans plusieurs villes américaines pour commémorer la mort de Georges Floyd, l’Afro-américain tué par un policier blanc, il y a tout juste une année par étranglement. Ce policier nommé Derek Chauvin a été condamné par la justice. Une condamnation qui n’aura pas réussi à changer grand-chose, car une année après, les violences policières contre les Afro-américains n’ont pas diminué. Tout comme une tache indélébile, le racisme systémique s’intensifie aux Etats-Unis.

« La police continue à tuer des gens à la même vitesse. » Tel est le titre d'un article publié le 25 mai par le site d'information politique américain « Politico ». Le magazine « Time » a fait remarquer d’un ton ironique que malgré le confinement sanitaire, de nombreuses enquêtes ont montré que depuis juin 2020, la police américaine tue les civils à la même vitesse avec laquelle elle l’a fait lors de ces cinq dernières années. Dans l’intervalle du 1er janvier au 30 avril de cette année, on a compté seulement six jours sans signalement de meurtre commis par la police américaine.

Selon les statistiques du projet d'enquête indépendant « Mapping Police Violence » (Carte de la violence policière), parmi les 1126 personnes tuées par la police en 2020, aux Etats-Unis, 28% sont des Afro-Américains, alors qu’ils ne représentent que 13% de la population du pays. Il faut être naïf pour penser que Georges Floyd allait être la dernière victime de la barbarie policière. La réalité est que la tendance n’est pas toujours inversée. Que de nouveaux cas de violences policières rapportés comme par le passé! Le 29 mars, un policier de Chicago a tué par balle un adolescent hispanique de 13 ans. Le 11 avril, à Brooklyn Center, dans le Minnesota, une policière blanche a accidentellement utilisé un pistolet et tué un jeune Afro-américain, croyant qu’elle faisait usage à l’arme paralysante.

Dans le même temps, la réforme de la police tant réclamée par diverses parties se trouve dans l’impasse. Le projet de loi portant le nom de Georges Floyd n'a pas pu être promulgué lors du premier anniversaire de sa mort tragique. Selon des analyses, même après l’adoption de ce projet de loi, ce document ne sera pas véritablement contraignant vis-à-vis des agents de l’ordre, car, aux Etats-Unis, la politique et le protocole de l’application de loi varient d’un Etat à l’autre.

D’ailleurs, des Etats comme le Kentucky, l'Iowa et l'Arizona ont adopté des lois ou pris des mesures pour renforcer le pouvoir de la police. Selon le journal américain « Capitol Hill », les législateurs républicains ont lancé plus de 80 projets de loi contre les manifestations dans 34 Etats à travers le pays. Une gifle sur le visage de ceux qui attendent avec impatience la réforme policière.

Il est donc facile de comprendre pourquoi les Etats-Unis ne sont toujours pas guéris du cancer du racisme. La suprématie blanche profondément enracinée, l'indulgence chronique du système judiciaire, l'inaction des politiciens, tous ces facteurs s’entremêlent et rendent l'égalité raciale auquel le peuple américain aspire un objectif hors de portée.

Aujourd’hui, des Américains demandent encore justice pour le massacre qui a eu lieu il y a cent ans. La survivante du massacre racial de Tulsa, Viola Fletcher, âgée de 107 ans, était présente il y a quelques jours à une audience du Congrès américain. Elle a dit qu'elle n'oublierait jamais les atrocités commises par les voyous blancs lorsqu'elle s'est enfuie.

La justice n’a toujours pas été rendue en faveur des victimes des atrocités racistes d'il y a cent ans. De nouvelles tragédies raciales se produisent encore. Comment les Etats-Unis se permettent-ils de donner des leçons des droits de l’homme dans le monde, avec un casier judiciaire rempli des taches honteuses de la discrimination raciale ?

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