Fourrer son nez en mer de Chine méridionale : une décision peu sage pour l’UE

RCI 2021-04-29 14:29:44
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Il y a peu, l’Union européenne(UE) a adopté une stratégie pour la coopération dans la région indopacifique, selon laquelle le projet de l’UE, CRIMARIO II, étend son cadre géographique vers l’Asie du Sud et du Sud-Est. Cette décision a accaparé l’attention au sein de la communauté internationale.

Le site Web américain « Politico » estime que cela révèlerait un changement majeur dans la direction géostratégique de l’UE. Alessio Patalano, expert du Département de recherche sur les guerres du King’s College de Londres, a qualifié la décision de l’Union européenne d’ « expansion spectaculaire ». A en croire Reuters, bien que ce document stratégique ne mentionne pas explicitement la Chine, la déclaration de l’UE pourrait être considérée comme un signal de soutien à la stratégie de l’administration Biden en Asie-Pacifique.

Plus tôt, certains pays de l’UE ont mené une série d’opérations militaires dans l’Océan Indien et le Pacifique sous la bannière de la « liberté de navigation ». En février dernier, la France a successivement envoyé des sous-marins et des navires de guerre en mer de Chine méridionale et en mer de Chine orientale, et a mené des exercices de combat conjoints avec la marine américaine et la force d’autodéfense maritime japonaise dans les eaux de Kyushu, au Japon.

La liberté de navigation en mer de Chine méridionale n’a jamais été menacée. Par contre, les États-Unis font étalage de leur force en mer de Chine méridionale sous la bannière de la « liberté de navigation », dans la tentative de provoquer des dissensions entre les pays de la région. L’Oncle Sam est ainsi devenu une menace à la paix et à la stabilité régionales.

Ce n’est pas une sage décision de la part des forces extérieures à la région, dont l’UE et certains pays européens, de mettre un pied dans la mer de Chine méridionale. Cela n’est pas dans leur propre intérêt et ni propice au maintien de la paix et de la stabilité en mer de Chine méridionale. Rolf Mützenich, le président du groupe du Parti social-démocrate d’Allemagne au Bundestag, s’est opposé à toute intervention militaire de l’Allemagne dans la région indopacifique. Selon lui, ce serait « une erreur totale d’envoyer des navires de guerre en mer de Chine méridionale. »

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a déclaré en février dernier que la Chine avait toujours respecté la liberté de navigation et de survol, dont tous les pays jouissent en mer de Chine méridionale, conformément au droit international. Toutefois la Chine s’oppose au fait qu’un quelconque pays mette en péril la souveraineté et la sécurité de la Chine et sape la paix régionale sous le prétexte de la « liberté de navigation ».

La région indopacifique, fortement peuplée, dispose d’un vaste marché et jouit d’un commerce international prospère. Avec une coopération régionale qui ne cesse de s’intensifier, la région devient le centre de gravité du monde sur le plan économique et stratégique.

En tant que force importante dans un monde multipolaire, l’UE devrait saisir l’occasion et redoubler d’efforts pour maintenir la paix et la prospérité dans la région indopacifique, au lieu de suivre les Etats-Unis et de provoquer des troubles en mer de Chine méridionale. Il convient de citer le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas. Le chef de la diplomatie allemande a déclaré le 21 avril qu’en dépit des nombreuses différences, l’UE devrait se connecter avec la Chine. Pour reprendre ses propos, « ce sera une mauvaise approche de se découpler de la Chine. »

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