Commentaire : la diplomatie du Japon envers la Chine s'égare

RCI 2021-04-29 13:17:06
Share
Share this with Close
Messenger Messenger Pinterest LinkedIn WeChat

Le ministère japonais des Affaires étrangères a publié le 27 avril la version 2021 du «Livre bleu de la diplomatie». D'une part, il exagère les différends entre la Chine et le Japon, mentionnant les prétendues questions concernant la mer de Chine méridionale, Hong Kong et le Xinjiang, et exagérant la soi-disant «menace chinoise». D'autre part, il qualifie les relations sino-japonaises au niveau économique de «l'une des relations bilatérales les plus importantes». La séparation sévère de la politique et de l'économie met en évidence l'énorme contradiction de la politique chinoise du Japon. Cela rend la diplomatie japonaise envers la Chine non-durable et il est urgent de la modifier.

La diplomatie du Japon envers la Chine a changé sa position. En plus de la raison de l’alliance traditionnelle entre les États-Unis et le Japon, la situation actuelle ne peut être ignorée. Depuis que le cabinet de Yoshihide Suga est arrivé au pouvoir en septembre dernier, sa réputation n'a pas été satisfaisante. En raison de la mauvaise réponse à l'épidémie et du ralentissement économique, les médias japonais ont même commencé, en janvier de cette année, à discuter du candidat au poste de prochain Premier ministre.

Après l'arrivée au pouvoir de la nouvelle administration américaine, elle a considéré la Chine comme son «plus grand concurrent» et a mis en œuvre une stratégie diplomatique pour contenir la Chine tout en séduisant ses alliés. Cette politique américaine a donné au cabinet de Yoshihide Suga une nouvelle tournure. Dans ses calculs politiques, s'il reste proche des États-Unis et fait preuve de force face à la Chine, cela ajoutera non seulement des points à sa faiblesse diplomatique, mais allégera également la pression en faveur de sa réélection.

Le Japon dépend toujours fortement du marché chinois sur le plan économique et même s'il établit une alliance étroite avec les États-Unis, il ne pourra pas obtenir d'énormes avantages économiques. C'est pourquoi le «Livre bleu de la diplomatie» du Japon définit toujours les relations sino-japonaises comme «l'une des relations bilatérales les plus importantes».

Affectées par la COVID-19 en 2020, les exportations du Japon ont diminué de 11%, mais les exportations d'automobiles et de semi-conducteurs vers la Chine ont augmenté de 3%. Vingt ans avant, les exportations du Japon vers la Chine ne représentaient qu'environ 10% de ses exportations totales, mais en 2020, elles sont passées à 22%, dépassant les 17% des exportations vers les États-Unis.

La Chine et le Japon ont des étapes différentes de développement économique, mais ils ont de forts avantages complémentaires. S'il ne maintient pas l'actuelle ampleur commerciale avec la Chine et n'obtient pas d'énormes bénéfices d'investissement de la part de la Chine, il est encore plus improbable que le Japon se débatte après les «vingt ans perdus».

De toute évidence, la confrontation politique du Japon envers la Chine a formé une contradiction extrêmement énorme avec sa dépendance économique vis-à-vis de la Chine. Lorsque le Japon exalte la soi-disant «menace chinoise», son commerce et ses investissements avec la Chine seront inévitablement grandement affectés. La Chine ne permettra pas au Japon de "jeter l’échelle après y être monté". Le cabinet de Yoshihide Suga a fait un mauvais calcul.

Ce que la partie japonaise devrait voir davantage, c'est qu'en tant que proche voisin de la Chine, les actions d’aller chercher bien loin ce qu’on peut trouver sur place n'apporteront aucun avantage à ses intérêts nationaux, sauf pour montrer son manque de stratégie. Le Japon doit de toute urgence cesser de s'égarer dans la diplomatie et réexaminer ses relations avec la Chine.

Partager

Articles les plus lus