Commentaire : Pour relever le défi climatique, il faut le multilatéralisme, le vrai pas le faux

Le président chinois Xi Jinping a participé au Sommet des dirigeants sur le climat, organisé le 22 avril par liaison vidéo. Dans son discours, il a lancé l’initiative de « construire ensemble un avenir partagé pour l’homme et la nature » et des propositions pour atteindre cet objectif. Xi Jinping a, entre autres, appelé tous les pays à adhérer au multilatéralisme et aux responsabilités communes mais différenciées, deux propositions réalistes et éclairées pour relever le défi climatique.

Lors de la 75e Assemblée générale des Nations Unies en 2020, Xi Jinping a annoncé que la Chine s'efforcerait d'atteindre le pic des émissions de CO2 d'ici 2030 et la neutralité carbone d'ici 2060. Le temps que la Chine a promis de passer du pic carbone à la neutralité carbone est beaucoup plus court que le temps pris par les pays développés. Cela signifie que la Chine doit travailler dur pour cela.

Lors de ce sommet, Xi Jinping a présenté une série de mesures. La Chine va, par exemple, aider des collectivités locales, des industries et entreprises clés à atteindre plus tôt leur pic d’émission de CO2. La consommation de charbon va être strictement contrôlée pour les cinq prochaines années. La Chine a également lancé les transactions du carbone en ligne sur le marché national. De toute évidence, la Chine a une « feuille de route » pour réaliser ses objectifs climatiques.

A la même occasion, des dirigeants occidentaux ont également annoncé leurs objectifs respectifs de réduction des émissions. Leur promesse est ambitieuse, mais ce qui compte, c’est l'action. Ces dernières années, le monde a connu des détours dans sa lutte contre le changement climatique. Pourquoi ? Parce que les Etats-Unis et d’autres puissances occidentales ont refusé de remplir leurs obligations. Le retrait unilatéral de la précédente administration américaine de « l'Accord de Paris » a créé d'énormes obstacles à la coopération mondiale. L'administration Biden est revenue à « l'Accord de Paris », le monde s'en félicite, mais reste toutefois prudent. De nombreux analystes internationaux craignent voir les Etats-Unis, revenant à ce mécanisme bilatéral, s'emparer du leadership de la gouvernance climatique.

La lutte contre le changement climatique ne doit pas servir de monnaie d’échange à la géopolitique. Le « multilatéralisme sélectif » n'est pas un véritable multilatéralisme. Xi Jinping a appelé tous les pays à prendre des initiatives basées sur le droit international, axées sur l’équité et la justice et orientées vers des résultats concrets, préserver le système international centré sur l’ONU, poursuivre les objectifs et les principes de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et son Accord de Paris. Les pays occidentaux ne devraient pas chercher d’autres cadres pour gérer le dossier climatique.

Ensuite, compte tenu des différences en termes du niveau de développement, des moyens économiques et technologiques, il n’est ni juste ni réaliste de demander aux pays en développement d’assumer les mêmes responsabilités et obligations que les pays développés. Surtout au moment où les pays en développement sont toujours sous le choc de l'épidémie et font face à des difficultés multiformes. En tant que pierre angulaire de la gouvernance mondiale du climat, le principe des responsabilités communes mais différenciées doit être consolidé.

Xi Jinping a appelé les pays développés à faire preuve de plus grandes ambitions et actions, à fournir un soutien financier, technologique pour le renforcement des capacités des pays en développement. Il a aussi appelé à éviter des barrières commerciales vertes. Cela reflète les demandes générales des pays en développement.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a lancé un appel au monde : « Nous n’avons pas le temps à perdre. Tous les pays doivent agir immédiatement afin de protéger l’humanité des effets néfastes du changement climatique. » Comment agir pour gagner cette bataille ? Le monde peut s'inspirer du discours de Xi Jinping. « Pour y parvenir, il faut coopérer et non s’accuser mutuellement, persévérer et non revenir sur sa parole, et honorer ses engagements et non manquer à ses promesses. »