Commentaire : Halte à l’instrumentalisation de l’Accord d’investissement UE-Chine

RCI 2021-03-25 22:19:33
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La Chine n’est pas restée sans réaction face aux sanctions imposées par l’Union européenne, en se fondant sur des mensonges et des diffamations relatifs à la situation des droits de l’homme au Xinjiang. Elle a réciproqué en imposant des sanctions contre dix individus et quatre organisations de l’UE dont les actions portent gravement atteinte à sa souveraineté et à ses intérêts. Cette réplique de la Chine a tellement énervé les responsables politiques européens, au point que le Parlement européen n’a pas hésité à renvoyer aux calendes grecques la réunion prévue pour discuter de l’Accord d’investissement UE-Chine.

Normalement, cet accord ne devrait pas faire l’objet d’instrumentalisation de la part des responsables politiques européens d’autant plus qu’il correspond aux besoins de ces deux parties. A travers ce document, les contractants pourront ainsi avoir la possibilité d’élargir leur marché et d’accroître réciproquement leurs investissements. Ce n’est nullement un “cadeau” offert à la Chine par l’UE. Pour toutes ces raisons, l’Europe ne devrait pas se constituer en obstacle dans le processus de la ratification de cet accord.

Il existe effectivement des forces hostiles à la Chine qui ne veulent pas voirl’aboutissement de cette coopération gagnant-gagnant entre la Chine et l’Europe. C’est le cas de Reinhard Butikofer, qui a affiché son hostilité à cet accord dès le début, sans toutefois tenir compte des intérêts généraux de l’UE.

Il faut rappeler que pour aboutir à cet Accord de haut niveau, qui est équilibré et profitable à toutes les parties, la Chine et l’Europe ont pris des engagements à propos d’accès aux marchés, de haut niveau et réciproque. Toutes les clauses de l’accord sont applicables dans les deux sens. Cette forme de justice va sans doute promouvoir un environnement d’affaires équitable, au profit des entreprises des deux côtés, voire des entreprises des autres pays qui ne sont pas liés à ce document.

C’est pourquoi les entreprises chinoises et européennes l’avaient applaudi, fin 2020, après l’achèvement des négociations. La Commission européenne a aussi affirmé, il y a une dizaine de jours, dans un communiqué que grâce à l’Accord d’investissement, les entreprises, les investisseurs et les prestataires de services européens bénéficieront d’une plus grande sécurité juridique, de meilleures règles et du meilleur d’accès au marché, une fois débarqués en terre chinoise.

Seulement voilà, la politisation des questions économiques et commerciales par certains politiciens européens, a entravé la mise en vigueur de l’Accord et va nuire aux intérêts des entreprises et des citoyens européens.

Au cours des 20 dernières années, les entreprises européennes ont investi 146 milliards d'euros en Chine, en réalisant de gros bénéfices dans ce grand marché de 1,4 milliard de consommateurs. De gros avantages que risque de perdre l’Union européenne au cas où elle poserait des actes de nature à rendre difficile l’aboutissement de l’Accord d’investissement UE-Chine.

Actuellement, au sein de l’UE, des voix se font de plus en plus entendre appelant à défendre les intérêts commerciaux de l’Europe en Chine, et à ne pas les sacrifier au nom des considérations politiques.

En 2020, la Chine et l'UE ont successivement signé l'accord d'indication géographique et achevé comme prévu, les négociations de l'accord d'investissement, offrant de belles perspectives pour leurs coopérations. Sur ce point précis, les statistiques d’Eurostat montrent que la Chine a dépassé les États-Unis pour la première fois en 2020 en devenant le premier partenaire commercial de l'UE. Parmi les dix principaux partenaires commerciaux de l'UE dans le domaine des marchandises, la Chine est le seul à avoir réalisé une croissance commerciale avec ce bloc européen dans les deux sens, d’où l’impérieuse nécessité de défendre ensemble ces résultats chèrement acquis.

L’Accord d’investissement UE-Chine est actuellement en phase de révision juridique. Que l’UE se débarrasse des préjugés qu’elle a sur la Chine, qu’elle n’obéisse pas à la pression extérieure et prenne conscience de la capitalisation des intérêts qui sont les siens, en cessant toutes manœuvres tendant à imposer des sanctions contre la Chine. C’est en agissant de la sorte que pourront se créer des conditions favorables à la promotion de l’accord susmentionné et au développement des relations économiques et commerciales entre la Chine et l’UE.

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