Commentaire : Le monde profitera davantage d’un marché chinois mis en valeur

La double circulation, c’est ce terme qui caractérise actuellement le développement économique chinois. Depuis mai 2020, les dirigeants chinois ont à maintes reprises plaidé pour un nouveau mode de développement privilégiant la circulation intérieure et soutenu par l’interactivité des circulations intérieure et extérieure. Cette conception a de nouveau suscité de chauds débats pendant les deux sessions de cette année.

Il existe des inquiétudes autour de « la double circulation » : La Chine va-t-elle poursuivre son ouverture ? Un marché intérieur agrandi va-t-il diminuer les opportunités pour les investisseurs étrangers ? Une mésinterprétation de la « double circulation » est à l’origine de ce genre d’inquiétudes. Car au lieu d’être antagonistes, les deux circulations se complémentent l’une l’autre.

Le gouvernement chinois a répété dans son rapport d’activités soumis pour la délibération au cours des deux sessions, qu’il envisage augmenter la demande intérieure, faisant comprendre que le marché chinois, avec son potentiel mis en valeur davantage, serait un marché de grande qualité pour le monde.

Selon Jiang Ying, membre de la Conférence consultative politique du peuple chinois et vice-président de Deloitte Asie-Pacifique, la Chine possède un groupe de personnes à revenu intermédiaire à la croissance la plus rapide au monde, ses villes de troisième et quatrième rang ainsi que ses marchés ruraux sont parmi les plus prometteurs. L’aspiration des Chinois pour une vie meilleure, augmentera les demandes en termes des produits, des technologies et des services de haute qualité.

Deloitte prévoit que la Chine dépassera les États-Unis en 2035 et deviendra le plus grand marché de consommation au monde. Pour les investisseurs internationaux, le marché chinois davantage valorisé générera naturellement plus d’opportunités.

Par ailleurs, la Chine, dans la nouvelle conjoncture, projette de développer une économie caractérisée par le meilleur fonctionnement des chaines de production, de distribution, de circulation et de consommation, ainsi que l’équilibre entre l’offre et la demande. Cela facilitera encore les investissements et les échanges internationaux et réduira les coûts pour les entreprises.

Pour Gu Xueming, membre de la Conférence consultative politique du peuple chinois et président de l'Institut du commerce international et de la coopération économique du ministère du Commerce, il est nécessaire pour la Chine de briser le monopole industriel et la protection locale, et de renforcer la réforme et l’ouverture, donnant la possibilité aux entreprises étrangères de profiter plus du marché chinois.

Pour la Chine, il ne s’agit donc pas d’une contradiction entre le renforcement de son marché intérieur et la poursuite de son ouverture. Au cours des quatre dernières décennies, la Chine a beaucoup profité de la réforme et de l'ouverture. Elle est bien consciente que pour parvenir à un développement de meilleure qualité, elle doit s’ouvrir davantage et se rester connectée à l’économie mondiale.

C’est dans cet élan d’esprit que la Chine a augmenté de 6,2%, l’utilisation réelle des capitaux étrangers en 2020, malgré l’épidémie sévissant à l’échelle mondiale et la morosité des investissements internationaux. Le commerce extérieur de la Chine a maintenu son rebond à ce début de 2021, avec une croissance des exportations jamais enregistrée depuis 1995. Ces performances sont naturellement liées à l'ouverture continue de la Chine.

L’ouverture est parmi les mots -clés dans le rapport d’activités du gouvernement chinois de cette année, il a été aussi régulièrement cité dans le « projet du 14e Plan quinquennal de développement économique et social national et les grandes lignes des objectifs à long terme pour 2035 ». Pour la Chine, l’ouverture est une marche sans fin. « La double circulation » ne présentera donc aucun risque pour les investisseurs étrangers en Chine.