Commentaire : Les États-Unis ont besoin d’une nouvelle feuille de route pour commercer avec la Chine

RCI 2021-03-03 20:56:38
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Le Bureau du représentant au Commerce des États-Unis a dévoilé, le 1er mars, le Rapport annuel 2020 et celui de 2021 sur le programme commercial, décrivant la nouvelle feuille de route du commerce. Dans ce document fleuve de 308 pages, où la Chine a été mentionnée plus de 400 fois, la nouvelle administration américaine déclare qu’elle utilisera « tous les moyens disponibles » pour faire face aux soi-disant «pratiques commerciales déloyales» de Beijing.

Cette déclaration est inquiétante dans la mesure où les responsables américains oublient que les dernières frictions économiques et commerciales entre Beijing et Washington, délibérément provoquées par l’ancienne administration, n’ont qu’exacerbé la situation et causé des dommages évidents de part et d’autre. Curieux, alors que le monde est encore sous le choc de l'épidémie et a besoin d’une reprise économique rapide, de voir les Etats-Unis produire une telle feuille de route complètement coupée de la réalité. Sans doute, ce document viendra encore envenimer la situation pas trop bonne entre ces deux puissances économiques mondiales.

Ce qui intrigue plus dans ce rapport, c’est que son auteur n’a pas visiblement voulu demander l’avis des agriculteurs américains qui pensent à élargietendreleslasuperficies de leurs champsplantation de soja et des maïs suite de la forte demande de ces deux produits depuis la Chine. Selon le département américain de l'Agriculture, les agriculteurs américains prévoient d'augmenter la superficie de soja et de maïs de 5% ce printemps. Mais leurs vœux risquent d’être creux si jamais cette fameuse feuille de route se mettait en place.

Alors que Seth Meyer, économiste en chef du département américain de l'Agriculture, a lui aussi affirmé les possibilités pour les agriculteurs américains de repousser les limites de leurs terres, expliquant que cela était possible grâce au retour d'un commerce solide et à la forte demande de la Chine. Il a déclaré que le département de l'Agriculture était optimiste aux exportations de 2021. Un rapport récent publié sur le magazine Forbes a souligné que, grâce à une augmentation des exportations des États-Unis vers la Chine, dont celles des produits agricoles, la Chine est passée devant le Mexique en 2020 pour redevenir le premier partenaire commercial des États-Unis.

C’est une certitude, la Chine offre un marché énorme pour lesaux industries américaines dépendantes des exportations, mais la condition préalable est la coopération entre les deux pays, pas la confrontation.

Les décideurs de Washington doivent lire un récent rapport publié par la Chambre de commerce américaine et le groupe Rhodium. Le rapport estime que si les États-Unis imposent un tarif de 25% sur toutes les importations chinoises, ils perdront 190 milliards de dollars de PIB chaque année d'ici 2025. Malheureusement, la nouvelle administration américaine maintient toujours les tarifs élevés, hérités de l’ancienne administration, imposés sur les produits chinois. Et de nombreux faits ont prouvé que la hausse des tarifs a un impact négatif sur des consommateurs américains, qui doivent en supporter la charge.

Les entreprises américaines qui investissent en Chine ne veulent pas entendre parler de cette feuille de route commerciale. Comme le souligne le rapport publié conjointement par la Chambre de commerce américaine et le groupe Rhodium, si les Américains sont contraints de réduire de moitié leurs investissements directs en Chine, ils perdront chaque année 25 milliards de dollars de plus-values, tandis que le PIB essuiera une perte de 500 milliards de dollars. C'est pourquoi Jeff Immelt, ancien PDG de General Motors, à la tête de cette entreprise pendant 16 ans, a dit haut et fort qu'il s'opposait au découplage des relations économiques et commerciales avec la Chine, avant d’ajouter qu’ « il ne faudrait pas laisser le marché chinois à l'Europe et au Japon. »

La coopération entre la Chine et les États-Unis profitera à tous les deux, alors que la confrontation ne va qu’en revanche nuire à leurs intérêts. Cela a été maintes fois prouvée par les faits depuis l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays. La relation économique et commerciale entre la Chine et les États-Unis est étroitement liée. C’est le résultat des lois du marché et desduchoix des entreprises au cours dependants dernièresplusieurs décennies. Il n'est pas réaliste de tenter de modifier les lois économiques en usant desrecourant aux prérogatives du pouvoir politique. Cette pratique qui n’aidera pas àAu lieu derésoudre les problèmes auxquels sont confrontés les États-Unis, cette pratiqueendommagera les chaînes industrielles et d'approvisionnement mondiales et causeradavantage de pertesauxdifférents pays.

De toute évidence, les États-Unis ont besoin d'une nouvelle feuille de route commerciale avec la Chine. Et elle devra respecter les lois de l'économie de marché et du libre-échange, gérer les différences et renforcer la coopération.

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