Commentaire : pourquoi la répétition de tragédies humaines dans l’unique superpuissance du monde?

RCI 2021-02-23 21:47:03
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500 000 morts jusqu’au 22 février aux Etats-Unis. Tel est le bilan macabre de la Covid-19 aux Etats-Unis. Des chiffres qui font froid dans le dos, de loin supérieurs au nombre total de soldats américains tombés sur le champ de bataille lors des deux guerres mondiales et de la guerre du Vietnam. Très impliqué dans la lutte contre la pandémie aux Etats-Unis, Anthony Fauci, éminent épidémiologiste américain, a qualifié le lourd bilan de morts de « terrible jalon historique».

Pendant ce temps, les fortes tempêtes hivernales observées ces derniers jours aux Etats-Unis, ont emporté la vie de 76 personnes. Au Texas, des pannes électriques à la suite de cette vague de froid ont provoqués la mort de plusieurs personnes, coincées dans leurs chambres et voitures. Si ce n’est pas la covid-19 qui tue aux Etats-Unis, c’est le froid qui vient la prêter main forte.

Une succession de tragédies humaines qui n’a pas laissé le quotidien américain New York Time sans commentaire : « un poignard glaçant et tranchant a percé la plus grande base de production de combustibles fossiles des États-Unis, où des millions de personnes vivaient dans des endroits sans lumière ni chauffage. »

Ces deux chiffres étonnants reflètent la situation tragique vécue par le peuple américain. Le monde extérieur ne peut s'empêcher de se demander: pourquoi la répétition de tragédies humaines dans ce pays, qui est l’unique superpuissance mondiale?

La réponse est dans la manière dont des politiciens américains ont réagi face à ces deux drames.

Parmi les raisons de cette déconfiture, il y a d’abord le fait qu’aux Etats-Unis, les intérêts politiques souvent égoïstes avaient prévalu sur l’intérêt général.

Il convient de rappeler que tout au début de l’épidémie de Covid-19, des politiciens américains n’avaient pas bien mesuré ce qui allait devenir la pandémie, ils avaient minimisé cette affaire et vendaient leurs actions avant le krach boursier. Ils ont raté l'occasion cruciale de lutter contre l'épidémie. À l'approche de la tempête de neige, le sénateur texan Ted Cruz s’est amené avec sa famille au Mexique pour s'échapper au froid.

Ensuite, la polarisation politique a empoisonné les Etats-Unis et appelé à des tragédies humaines.

C’est depuis plus d’un an que les deux grandes formations politiques aux Etats-Unis, Républicains et Démocrates, sont à couteaux tirés. Voilà que cette compétition acharnée a atteint son paroxysme, s’amenant avec covid-19 et tempêtes hivernales. Entre ces deux partis politiques, n’importe quel sujet pouvait facilement se transformer en une épreuve de force, l’occasion de monter leurs muscles soit au Sénat, soit à la Chambre des représentants devenus pour la circonstance un « ring de boxe », sport de combat qui vend bien dans ce pays.

Face à l’épidémie de la Covid-19, Républicains et Démocrates se sont disputés sur tous les sujets, allant du port obligatoire des masques jusqu’à la distribution des équipements médicaux et des vaccins, en passant par la relance de l’économie. En réalité, les deux partis se battaient pour obtenir plus de billets de vote et défendre les intérêts de leurs sponsors, ce qui a porté un coup dur à la gestion de la crise sanitaire.

Même chose lors des pannes d’électricités occasionnées par les tempêtes hivernales au Texas. Au lieu de se concentrer sur l’aide à apporter à la population, les politiciens ont préféré se quereller. Le Parti républicain, qui représente les intérêts de l'industrie énergétique traditionnelle, a attribué les pannes à l’incompétence de la nouvelle énergie. Le Parti démocrate, qui soutient les énergies renouvelables, a affirmé que les pannes étaient dues à l'incapacité des énergies traditionnelles.

Si les élites politiques américaines ne prennent pas en considération la vie, la sécurité et les intérêts des masses, laissant la polarisation politique polluer l’espace politique, et l’égoïsme prendre le dessus sur la gouvernance, elles n’auront que leurs yeux pour pleurer. Leurs belles paroles ne suffiront pas pour changer les choses. Et c’est la population qui va finalement les vomir.

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