Le racisme est un accélérateur de la déchirure de la société américaine

RCI 2021-01-19 17:53:29
Share
Share this with Close
Messenger Messenger Pinterest LinkedIn WeChat

« La démocratie américaine ne s’applique pas aux Afro-américains ». Tel est ce qu’a dit Kareem Abdul-Jabbar, star du basket-ball américain d’origine africaine, actuellement à la retraite. Il convient de souligner que ce jugement d’Abdul-Jabbar est symptomatique d’une maladie chronique dont souffrent des minorités américaines depuis 400 ans. Le basketteur dévoile également l’hypocrisie de la démocratie américaine dite « l’égalité pour tous »

Le récent assaut violent contre le Capitole illustre bien le sens de propos de cette ancienne star de la NBA. Dans les violences qui ont émaillé le Capitole, certains policiers ont laissé les manifestants entrer au Congrès, et devant le mémorial Lincoln, les policiers étaient à peine visibles, confondus dans la foule nombreuse de manifestants. Il y a aussi le fait que des gestes d’amitié entre les policiers et les manifestants en train de se faire des selfies. Tout ceci contraste avec la violente répression, en juin dernier, contre des manifestants qui dénonçaient des violences et des injustices à caractère raciste.

Les traitements infligés aux Américains sont souvent basés sur la couleur de la peau. Sur ce point précis, CNN a pointé du doigt la police américaine du fait qu’elle n’a pas pu se montrer partiale dans sa gestion des manifestations. CNN a accusé la police de faire la différence entre les populations blanches et les Afro-américains. Un comportement qui illustre le racisme et la suprématie blanche, deux maux qui rongent les Etats-Unis depuis belle lurette.

Tout au long de l’histoire américaine, le racisme a été un moyen important de rendre les Etats-Unis « prospères ». Aujourd’hui, les minorités n’ont toujours pas la place qu’elles devraient avoir aux Etats-Unis. Le racisme exerce une mauvaise influence sous diverses formes, telles que l’injustice dans l’application de la loi, le fossé entre les riches et les pauvres, les différences dans l’administration des soins médicaux. Sous l’épidémie de la COVID-19 en particulier, le monde n’a pas seulement vu comment les minorités supportent un préjudice disproportionné dans la seule superpuissance mondiale, mais a aussi entendu leurs cris de « Je n’arrive pas à respirer ».

Selon les dernières données publiées par le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies, les Afro-américains sont 2,8 fois plus susceptibles de mourir de la COVID-19 que la population blanche.

Selon Brian Dunn, avocat américain des droits civiques, les Afro-américains représentent environ 12 à 13% de la population américaine, mais ils représentent 40% des victimes des fusillades commises par la police.

En outre, les minorités sont victimes d’une « discrimination cachée » dans l’emploi, les salaires et même les prêts.

En raison des idées traditionnelles, des intérêts acquis et autres, les deux partis américains, peu importe qui est au pouvoir, n’ont jamais véritablement abordé le racisme.  

Si les dirigeants américains refusent de se pencher sur les facteurs historiques derrière le racisme, les inégalités économiques et sociales, le problème au niveau des structures politiques… Tous ces maux empesteront l’évolution des Etats-Unis et deviendront des blessures permanentes pour la société américaine. Et le monde a compris depuis longtemps que la soi-disant « démocratie » américaine n’était qu’un jeu politique « pour une minorité ».

Partager

Articles les plus lus