Commentaire : le système médical contrôlé par le capital menace la vie des patients américains

Michael, un Américain hospitalisé en raison de la pandémie de COVID-19, a reçu une facture épouvantable dont le montant s’élève à 1, 12 millions de dollars ; certains Américains ont refusé le traitement médical dans la crainte de ne pas être en mesure de payer les frais coûteux……le système médical des Etats-Unis, à la loupe de l’épidémie, se voit révéler sa nature qui sert le capital et « kidnappe » la vie des Américains.

Différent des systèmes de protection sociale européen et japonais qui couvrent toute la population, les Etats-Unis mettent en place un système mixte des assurances-maladies commerciale et gouvernementale. L’assurance commerciale couvre en général 53% de la population et celle remboursée par le gouvernement couvre quelque 38% de la population, en plus à peu près 9% des Américains qui ne disposent pas d’assurance santé. Le médecin, la société d’assurance, l’usine pharmaceutique et l’administration de gestion de l’assurance maladie ont une relation tant en concurrence qu’en collusion, les gens du commun, voire la richesse du pays se voient sacrifiées pour leur affrontement.

Le système médical américain a été critiqué depuis longtemps pour sa faible couverture, ses dépenses élevées et sa mauvaise efficacité. Dans leur ouvrage intitulé "Deaths of Despair and the Future of Capitalism", les professeurs de l’Université de Princeton Anne Case et Angus Deaton indiquent que l’industrie médicale américaine s’avère plutôt spécialisée dans l’accroissement de la richesse en faveur des fournisseurs de services médicaux, au lieu d’œuvrer pour assurer une bonne santé de la population. Il est évident que la marchandisation excessive et le manque de la surveillance du gouvernement font du système médical américain un champ de bataille pour la poursuite des capitaux.

Un exemple marquant : étant donné que quelques géants pharmaceutiques monopolisent le marché de médicaments, les Etats-Unis figurent donc parmi les pays qui pratiquent le prix des médicaments le plus élevé dans le monde. Selon les données publiées par la Fondation KFF, une organisation non-lucrative de santé publique, au moins 19 millions d’Américains sont obligés d’acheter des médicaments au Canada ou au Mexique à cause du prix trop coûteux des médicaments dans leur pays.

Le prix des services médicaux est encore plus pétrifiant aux Etats-Unis. Suite à la propagation du COVID-19, les analyses menées par la Fondation KFF montrent que les contaminés par la pandémie couverts par une assurance maladie ont payé en moyenne quelque 9800 dollars pour les soins médicaux même pour des cas sans complication ; pour les patients subissant des complications, leurs frais médicaux s’élèvent à plus de 20 000 dollars. Par conséquent, les sondages révèlent qu’un Américain sur onze a refusé de consulter un médecin du fait du prix coûteux du traitement contre le COVID-19.

« Le système d’assurance santé est un facteur qui nuit à la compétitivité des Etats-Unis. » Cette remarque de Warren Buffet représente l’opinion d’une grande partie des Américains. Néanmoins, la réforme du système de soins médicaux demeure en question, les raisons derrière sont bien compliquées.

D’un côté, la tendance de la polarisation politique aggrave les différends des deux partis en matière de législation sur la réforme de l’assurance maladie. Par exemple, une fois arrivé au pouvoir, l’actuelle administration américaine a immédiatement modifié la Loi sur la protection des patients et les soins abordables élaborée sous le règne de Barack Obama, passant d’une cotisation obligatoire à une assurance volontaire.

D’autre part, les gens du commun souffrent des frais médicaux très élevés aux Etats-Unis, tandis que les groupes d’intérêt versent les fonds dans des domaines invisibles. Aux Etats-Unis, les groupes d’intérêt font usage de leurs bénéfices pour une contribution politique, persuadant la législation sur le système médical et l’orientation des politiques en faveur de leurs profits, en vue d’obtenir plus de gains. C’est pourquoi, quel que soit le parti qui exerce le pouvoir, ils ne veulent pas entamer une réforme en profondeur du système de santé.

Si les Etats-Unis ne corrigent pas le noyau de la politique nourrie par l’argent, les intérêts de la population américaine et ceux de tout le pays risquent d’être grignotés par les « mites » du système médical. N’est-ce donc pas une « tragédie américaine » réalisée par la poursuite des capitaux ?