La Bourse de New York revient sur le retrait des trois groupes chinois

2021-01-05 21:36:24
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La Bourse de New York a déclaré le lundi 4 janvier renoncer à retirer trois sociétés des télécoms chinoises de la cote. Volte-face complète en l'espace de quelques jours. Pour Edison Lee, responsable chez Jefferies, l’affaire est parmi « les plus étranges » qu’il a jamais vécues aux Etats-Unis.

Selon les termes du communiqué datant du 31 décembre dernier de la Bourse newyorkaise, les trois opérateurs chinois- China Mobile Communications, China Telecommunications Corp et China Unicom (Hong Kong) Limited-devaient se retirer du marché dès 4h le 11 janvier 2021, pour conformer à un décret gouvernemental publié novembre dernier par Washington.

Rien de nouveau sous le soleil. L’administration américaine ne faisait que jouer sa vieille carte de la politisation des questions économiques à quelques jours de sa destitution. La Bourse de New York devait servir à celle-ci d’arme pour tirer sur la Chine.

Les enjeux doivent être nombreux derrière ce changement de ton. Les trois entreprises chinoises opéraient sur la Bourse de New York depuis 20 ans par l’émission des ADR et ont toujours observé scrupuleusement les règles américaines concernées. Réprimer des sociétés légales au nom d’un décret administratif ayant des fins politiques revient à saboter le bon ordre sur le marché et à porter atteinte aux intérêts légitimes des investisseurs du monde entier. La Bourse de New York va perdre la confiance que lui ont prêtée des entreprises et investisseurs du monde entier.

Alors que les sociétés chinoises n’en subiraient que de légères conséquences : la valeur totale des ADR émis par les Trois n’est que moins de 20 milliards de yuans, représentant une part infime dans leur capital. « Ces sociétés chinoises sont toutes les trois des machines génératrices de liquidités et n’ont pas besoin de capitaux provenant des Etats-Unis ou d’un autre endroit », a estimé Peter Milliken, directeur des recherches sur les télécoms en Asie-Pacifique à la Deutsche Bank.

Respecter les règles du jeu devait être un principe fondamental que devaient observer les Etats-Unis en tant que centre financier international. Cette prédominance est fondée sur la confiance qui est prêtée par les investisseurs du monde, et qui dépend de la certitude et de l'inclusivité du système du marché américain.

Or cette confiance menace aujourd’hui de s’écrouler à cause des comportements de certains politiciens. Les dernières attaques contre les entreprises chinoises de la haute technologie en disent beaucoup sur l’incohérence et l’incertitude des institutions américaines.

Les relations sino-américaines se trouvent devant un nouveau carrefour. Les deux pays doivent aller l’un vers l’autre pour avoir espoir au dénouement de la situation. Le respect du marché, le respect de la loi et la préservation des droits et intérêts légitimes des investisseurs : la solution ne se trouve nulle part ailleurs.

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